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déprimant

  • Pas mon dada

    Si vous sortez d'un repas de réveillon aux contours temporels flous, qui vous a donné l'impression de n'avoir pas quitté la table depuis trois jours, sauf pour laver les assiettes, si vous avez les oreilles qui sifflent - pour une fois ce sont les enfants qu'on entendait le moins - si vous avez laissé échapper, l'alcool aidant, des secrets de famille vieux de trente ans, si vous avez lâchement abandonné les vôtres avant le sanglier sous le prétexte fallacieux d'un 39 de fièvre, si vous avez eu des pensées tendres pour les amis perdus et envoyé des sms imbibés au rhum regrettés au petit matin, ou regretté au petit matin de n'avoir pas osé le rhum pour envoyer ce sms, si vous vous êtes endormi à 22h50 en bavant sur les coussins du canapé, si vous avez trinqué à l'heureuse absence de votre mère - quel soulagement, elle est coincée dans une congère pour au moins 24h mets-lui des figues de côté quand même - si vous avez sérieusement pensé à refermer le congélateur sur Kiki, le Yorkshire de Tatie en train de lécher la bûche glacée, si vous avez moqué l'indéniable réussite professionnelle du voisin sous prétexte qu'il pratique tout nu, qu'il vénère la Terre-Mère et qu'il sait exactement où trouver une prostate, et qu'avec tout ça, vous passez ici dès le matin du 26, c'est mérité, c'est pour vous :

    Joyeux Noël !

     

    Fin des réjouissances. Je dois malheureusement dire aussi un mot de mes lectures.

    cheval-soleil.pngLe cheval soleil, Steinunn Sigurdardóttir

    Je commence par un coucou, une bise, un sourire, ce que vous voulez, ce qui vous fait plaisir. Tenez bon, je vais faire vite. Et pensez que moi, j'ai dû le lire !! Et aller chez le dentiste.

    Je pensais vous faire discrètement une nouvelle couverture, un rapide montage, un cheval sur un fond de prairie joyeux, et un gros soleil bien jaune, bien brillant mais parfois, mentir n'est pas la solution et plus je regarde cette fille plantée seule sous ce ciel gris, plus je me dis qu'on est bons là. On touche plus à rien. De toute façon il n'y avait pas cheval dans l'histoire. Ni de soleil.

    Rien qu'une gamine dont les parents médecins sont occupés, elle se débrouille avec son frère. La nounou est partie, elle est adulte quand elle raconte. Il y a aussi un gars dont elle a été amoureuse. Et une sdf suicidée.

    Voilàààà ! C'est fini, je vous libère. Désolée. Cette liste de lecture commence à me poser de sérieux problèmes, il faudrait que j'aie le courage de l'effacer et reprendre à zéro.

    Les articles à venir sont à peine moins sombres et plus violents. Vous revenez quand même demain ?

    Lien permanent Catégories : Morgue 4 commentaires
  • Une femme glaçon... et je flirte avec le Titanic.

    Lecture dans le cadre du challenge Jonathan Coe.

    Pin – Pon . Sirène deux-tons! Pour les urgences! Car trois-tons, ce n'est pas prioritaire et un seul thon c'est pour la salade du dîner. (thon... sirène... quand vous lirez les lignes ci-dessous, vous comprendrez l'intérêt vital de mes blagues pourries).

    Les puristes parmi vous crieront au resquillage! C'est quoi ce bouquin qui grille 13 commentaires en retard pour se glisser ici moins de 24h après la fin de sa lecture?

    Les optimistes s'écriront: ce doit être un chef-d'oeuvre!
    ... heu... on en reparle en bas de page, d'accord?

    Cause pragmatique: je suis en retard sur la date. Qui n'est qu'indicative, je sais, je sais... (Sinon, Myrddin va se sentir coupable d'avoir activé mon Toc.)

    Femme_de_hasard_coe.jpgLa femme de hasard, Jonathan Coe

    Maria est une jeune fille, étudiante anglaise qui quitte le lycée pour entrer à l'université. Elle éconduit régulièrement Ronny, son malheureux soupirant et envie la vie simple de son chat.

    Maria n'est pas une joyeuse personne, c'est le moins qu'on puisse dire. Neutre et apathique devant tout, elle peine à nouer des relations sociales. Ne voit aucune raison de s'extasier, ni d'être heureuse. Et ne l'est jamais, ce qui est assez logique finalement.

    « Vous savez canaliser votre exubérance juvénile entre les berges paisibles de l'intellect, dans la contemplation passive des grandes oeuvres de l'art et de la littérature. Vous êtes placide, imperturbable. »

    Le style est remarquable, j'ai accroché tout de suite. Beaucoup d'humour. Souvent pince-sans-rire. J'ai adoré le personnage de Charlotte, la bavarde, et son obsession pour les messages transmis par le regard. Vraiment drôle. Il y a aussi cette manière d'interpeller familièrement le lecteur qui n'est pas désagréable. Cette écriture est un perpétuel jeu sur les mots ou sur les codes de la littérature.

    « Il trouvait que tu avais laissé entendre qu'il avait donné l'impression d'avoir pensé que tu étais désagréable ».

    « Des petits gestes, Maria, des petits détails qui désarment les hommes et les mettent à notre merci. Ces gestes étaient en l'occurrence, par ordre croissant d'efficacité, le battement de cils, le croisement de jambes, et la succion du pénis ».

    Un passage en particulier m'a fait réfléchir, une devinette qui parlait de l'orgueil. Je me suis aperçue que ce que je plaçais sous le terme « égoïsme » relevait souvent plutôt de l'orgueil. Dans le roman, orgueil de Maria qui ne veut pas montrer au jeune homme qu'elle l'attend. Je suis un peu comme ça aussi parfois.

    J'ai donc aimé beaucoup de choses. Mais. Mais...

    J'ai dévoré le livre en une journée, rapidement convaincue qu'il me serait impossible de le reprendre le lendemain tant la lecture sans être aucunement triste, était démoralisante.

    C'est un récit sur le bonheur. Ou l'absence de bonheur? Je ne sais pas trop... Ou sur l'incapacité au bonheur? Mais s'agit-il de nous dire que Maria est malheureuse car elle ne fait rien pour l'éviter? Je penche pour cette hypothèse, ayant personnellement des idées très arrêtées sur ce qui me rend heureuse, même quand c'est trop haut pour moi et sur la nécessité de ne jamais lâcher prise.

    Mais c'est un bouquin qui donne envie de lâcher prise, d'abandonner, de sombrer... S'agit-il alors de nous montrer que le bonheur est forcément artificiel? Que Maria n'est pas heureuse... mais consciemment? Car le romancier n'est pas tendre non plus pour les autres personnages. Leur sort semble plus enviable mais sonne si creux, si niais...

    Maria n'est pas aimée. Elle n'est pas aimable, il faut dire. Je la compare à moi. Je me dis que je ne suis quand même pas... si ennuyeuse. Si atone. On a envie de la secouer. Pourtant elle tombe amoureuse... Acte manqué. Suis-je aussi indifférente qu'elle? Aussi chiante? Aussi exigeante avec mes semblables au point de ne jamais considérer personne digne de moi?

    J'ai envie de répondre non. Pourtant, je ne suis pas plus entourée...

    On m'a dit un jour qu'il ne fallait jamais s'interroger sur le fait d'être heureux ou non.

    C'est comme pour la beauté, pensais-je alors, une question que l'on ne se pose que quand on est moche. Me suis alors sentie moche du bonheur.

    Mouaip. Au moins, je suis sûre que les autres romans ne peuvent pas être sur le même ton. Il ne survivrait plus aucun lecteur.

    ... (soupir)

    Déprimant ce bouquin.

    ...

    challenge_lecture_masques.jpgC'est là que moi, en urgence et en pleurs, je retourne lire mes conneries sur le deux-thons. Je valide pour la peine mon challenge A vos masques, « chagrin ». Je n'ai pas versé une larme à la lecture, c'est vrai, mais je suis traumatisée depuis et rien que d'y repenser ou d'en parler je fonds en larmes, alors ça compte. Point.

    Chagrin 1/2.

    Allez Jo'. Au suivant! Ce sera Une touche d'amour. Une tartine entière serait bienvenue.

    Lien permanent Catégories : Pharmacie 5 commentaires