Carmen & Colomba , Prosper Mérimée
J'ai tiré Mérimée de son étagère poussiéreuse! A l'occasion des fêtes - je sais je suis bizarre - Carmen fin 2014 et Colomba pour débuter 2015. Ai préféré le second, de peu. Ce ne sont pas de grands romans, à mon goût. Je ne connaissais que la Vénus d'Ille qui était devenue pour moi le parfait petit manuel d'étude du fantastique, j'avais en tête l'air de l'Opéra de Bizet et j'ai pensé qu'il était temps de combler une nouvelle ornière d'inculture.
Je m'attendais à quelque chose d'un peu plus consistant mais ce monsieur Mérimée fait plutôt dans l'idée fixe, sans surprise. Toujours un homme, érudit, un voyageur témoin et un peu de dépaysement. Le narrateur de Carmen se rend en Espagne, il me semble. Dans Colomba, un anglais et sa fille après l'Italie voyagent en Corse.Et les soldats ! Il kiffait pas un peu les soldats, les beaux jeunes hommes, nobles de coeur, un brin innocents? Quant aux femmes, aïe. La Vénus d'Ille n'était déjà pas super aimable mais on pouvait lui trouver l'excuse d'être une statue.
Mais Carmen ! C'est une petite garce aguicheuse, une bohémienne fière et envoûtante qui pousse au crime son malheureux soupirant et y prend plaisir.
Colomba n'est pas l'amante mais la soeur de sa victime, un gentil garçon qui rentre au pays après des années d'absence. Leur père est mort et les moeurs corses appellent le sang en vengeance. La soeur est dévorée de rancune, le frère tente de s'y soustraire. Mais elle a la tête dure, la gamine, et effrontée avec ça.
C'est le côté pittoresque de cette peinture de la Corse qui a emporté ma préférence.
Mais mon intérêt... ce serait de savoir comment Mérimée s'en sortait avec les femmes, s'il voyait toujours en elles des démons tentateurs, des sirènes malveillantes tout juste bonnes à conduire les coeurs les plus purs dans le péché. Eve, la tentation, la chute...
Dans une prochaine carrière, ou dans un autre espace-temps, j'ouvrirai aux grands auteurs mon cabinet de psychanalyse.
* Cf La vénus d'Ille : si elle t'aime, prends garde à toi.