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  • Mâle ad vitam

    brigade des moeurs,benaquista,homo erectus, homme anonymeHomo erectus, Tonino Benaquista

    Par l'auteur (que j'apprécie souvent) de Malavita, voici un roman agréable, auquel, même sans coup de coeur, je me sens capable de trouver sans forcer de solides qualités.

    Le point de départ est un cercle de parole masculin, un endroit où des hommes se retrouvent chaque semaine, par le bouche-à-oreille. Inconnus les uns des autres, de passage pour quelques séances où membres depuis une éternité, ils se regroupent sans autre règle que d'écouter sans juger l'intervenant auto-proclamé du jour. Trois d'entre eux seront suivis en dehors du groupe, fil rouge du récit. On obtient alors une construction bien équilibrée, alternant les discours du groupe brefs, percutants, dans des registres variés et des passages plus traditionnels, avec nos personnages, tels des exemples qu'on prend la peine de développer.

    L'un est un philosophe célèbre, qui va entamer une liaison avec la top-model la plus désirée du moment.
    L'autre, ex mari fidèle et trompé, se lance pour défi d'essayer toutes les femmes, à travers une large variété de prostituées.
    Le troisième voit un jour une femme inconnue s'introduire chez lui, s'installer sans explication sur son canapé et devenir sa squatteuse attitrée.

    On ne peut pas plus masculin que l'écriture de ce livre, et on trouvera toujours à redire, bien sûr, par exemple dans le traitement du thème de la prostitution, mais ce n'est en aucun cas machiste ou masculiniste. C'est un propos d'homme, qui essaie de couvrir un maximum de situations, d'interrogations,  de parcours. Ce qui ne mérite pas d'être développé devient une anecdote du groupe. J'ai trouvé ça intéressant. Je serais curieuse de connaître l'opinion d'un homme mais je n'en ai pas sous la main pour me servir de cobaye.

     

  • Pas de deux

    enfin un titre d'article qui me console des derniers,bondoux,mourlevat,4 mains,4 pieds,danse aussiEt je danse, aussi, Anne-Laure Bondoux & J-C. Mourlevat

    « Ce que tu enterres dans ton jardin ressurgira dans celui de ton fils ».

    Pensait-on m'y reprendre, aux romances épistolaires (hétéro) ? Mais j'ai foncé en toute innocence, sans savoir; un acte de foi : c'était sur la Sainte-Liste ! Que je regarde avec de plus en plus de suspicion. Que font là tous ces livres de qualité douteuse ? Qui les y inscrit ? Si ce n'était un vulgaire papier plié en quatre dans mon sac, je penserais avoir été hackée.

    Un Pierre-Marie écrivain (en panne. Les écrivains sont toujours en panne, sinon ils n'ont pas le temps de répondre à leurs lectrices admiratives dans de longs mails réguliers qui, de très froids au départ pour les décourager finissent par se muer en une intimité complice, suivie de confidences sur leurs multiples divorces et sur leurs peines de cœur les plus profondes.) et une Adeline (Brune. Mais grosse. Intrigante avec son colis mystère et ses mails bien tournés. Mais grosse. Drôle et touchante. Mais bon, grosse, quoi. Endeuillée et en crise de confiance (oh ? mais pourquoi?). Mais heureusement ahah elle n'est pas si grosse, donc ça ira. Ouf, à 30 kilos près une grosse aurait pu être l’héroïne d'une romance..)

    On mélange, on touille, on agite, on s'écrit. Quand on a fait le(s) tour(s) on glisse deux ou trois nouveaux destinataires pour apporter un peu d'air frais. On parle d'amitié, de famille, d'erreurs de chemin, de la Vie, un petit mystère de chaque côté et hop, emballé.

    C'est ma série "critiques positives" alors voyons, qu'ai-je aimé ? Tout d'abord, les récits des déboires sentimentaux d'Adeline, ses plans foireux ou foirés, ses rencards. Ensuite,  (oh veuillez m'excuser une minute j'ai un double appel )

     

     

  • Démons sur canapé

    non on ne prendra pas de hamsterSauveur et fils (T1) , Marie-Aude Murail

    J'avais été très touchée par Simple, sans chercher jamais ensuite à retourner vers cette autrice, très jeunesse. C'est un challenge qui m'y ramène, avec grand plaisir. Le duo du père, psychologue veuf nommé Sauveur et de son jeune fils, Lazare, fonctionne parfaitement et permet de contrer avec une grande habileté les lourdeurs des situations vécues dans le cabinet de consultation grâce à la naïveté et l'enthousiasme d'un garçon très dégourdi avec encore un pied dans l'enfance.

    On y aborde bon nombre de problèmes psy fréquents chez les enfants et ados, phobie scolaire, énurésie, scarification, difficultés consécutives à une recomposition familiale, mais on parle aussi beaucoup et avec justesse du racisme ordinaire.

    Mais il est tout autant question d'amour, d'amitié, de solidarité, d'empathie, de reconstruction, de pardon.

    J'ai tout trouvé parfait, adapté à un public adolescent (et à moi !).

    2e critique positive validée sans effort.