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  • 1 Q tout 9

    1Q84_murakami.jpg1Q84 Livre 1 Avril - Juin, Haruki Murakami

    Avis chrono'

    Étrange, mais moins que ce à quoi je pouvais m'attendre! Des femmes maltraitées, une secte qui brasse de l'argent, des "little people" dont on ne sait rien, un roman dans le roman qui rejoint parfois la réalité, une assassine peu avare de son corps... Ce 1er tome d'1Q84 est bourré d'ingrédients qui mettent l'eau à la bouche! La suite, la suite!


    extenso.jpgC'est un réel plaisir de découvrir un nouveau titre d'un auteur que l'on a déjà apprécié par le passé. Je devrais m'accorder ça plus souvent, au lieu de toujours courir après les découvertes.

    J'avais été décontenancée par l'étrangeté de La fin des temps, Je m'attendais à la même confusion entre réalité et monde parrallèle, du moins c'est ce que semblait annoncer le résumé que j'avais lu, pour une fois. Mais cette première partie se met si lentement en place que l'irrationnel n'y fait qu'une timide et tardive apparition (combien déconcertante!). Pourtant je ne me suis pas sentie dépaysée, le ton, l'univers, l'écriture de Murakami me semblait familière.

    Si je voulais plaisanter un peu - mais je suis bien trop sérieuse pour ça - je dirais qu'il me suffit de compter le nombre d'occurences de "seins" pour identifier l'auteur.  Bon sang, je ne crois pas en avoir jamais vu une telle densité... je veux dire du MOT "sein", le reste relève de ma vie privée...

    Mmhh je ne sais pas bien encore à la fin de ce premier livre s'il y a ou non deux mondes et qui est dans lequel. Mon intérêt se partage équitablement entre Tengo, le presque romancier qui réécrit un peu contre son gré le roman d'une jeune fille sympathique, mystérieuse et coincée au stade monosyllabique (et qui a de beaux seins) et Aomamé, tueuse pour la bonne cause à ses heures perdues quand elle ne se délasse pas en compagnie d'une autre célibataire pleine d'appétit qui se trouve être dans la police.

    Aomamé est confrontée à des variations, minimes mais perturbantes, de la réalité. Des évènements retentissants dont elle n'a jamais entendu parler et elle se demande aussi depuis quand il y a deux lunes... Et d'après vous, que fait une femme assaillie par l'angoisse de ne plus savoir ce qui est réel, ce qui ne l'est pas. Ce qui appartient vraiment à l'année 1984? Non, elle ne sort pas dans un bar pour trouver un type quelconque, de 10 ans son ainé, dégarni de préférence, pour lui demander s'il a un grand zizi et s'envoyer en l'air avec lui. Elle ne pense pas non plus aux mamelons ovales de son unique expérience lesbienne. Non, ça, c'est ce qu'elle fait en temps normal.

    Quand Aomamé doute de la réalité de son existence, elle se palpe la poitrine, bien sûr...

    "Aomamé lança un regard autour d'elle puis examina la paume de ses mains, scruta la forme de ses ongles, et, pour plus de sureté, également celle de ses seins en les saisissant à deux mains par-dessus son chemisier. Pas de changement. C'était bien le même volume et la même forme. Je suis ce que je suis depuis toujours. Le monde est le monde de toujours."

    Mon personnage préféré reste Fukaéri, qui peine à aligner 10 mots ou ne s'en donne pas la peine tout en donnant l'impression de détenir toutes les clefs. Il existe des liens évidents entre les deux personnages principaux même si pour l'instant je ne parviens pas à leur donner du sens. J'ai quelques hypothèses et attends avec impatience de lire le livre 2...