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policier

  • La miss Marple Indienne

    chanson-jardinier.jpgLa chanson du jardinier, Kalpana Swaminathan

    Avis chrono'

    Un titre énigmatique - il s'en est fallu de peu qu'il le reste pour moi jusqu'au bout - pour un polar indien à la façon d'Agatha Christie: l'action n'est pas trépidante, l'enquêtrice oeuvre tranquillement dans sa tête pendant tout le roman pour nous sortir à la fin l'imprévisible solution de son chapeau. Cependant le roman ne manque pas de charme ni de saveur.


    extenso.jpgJe n'avais encore jamais goûté à la littérature indienne. L'occasion d'y remédier s'est présentée dans le dernier pack vacances. Le dépaysement était au rendez-vous et mon tour du monde littéraire gagne une étape.

    On ne parle pas de l'Inde, ce n'est pas un guide touristique bien pédagogique, on y est plongé d'un coup sans préparation et j'ai dû reprendre haleine plusieurs fois, au début, pour m'y retrouver dans les diverses langues, cultures et religions car les personnages, qui vivent tous dans le même immeuble, sont nombreux.

    L'un des voisins, le moins sympathique de tous, celui qui a une langue de serpent et qui, en répandant des rumeurs, a déjà causé du tort à chaque palier est retrouvé mort dans l'ascenseur. Les suspects ne manquent pas. Mais heureusement, la police est à domicile, l'enquêtrice vedette habite justement l'immeuble.

    J'ai beaucoup songé à la littérature anglaise en lisant La chanson du jardinier. Peut-être à cause de cette fameuse chanson qui doit tout à Lewis Carroll - c'est là ce que j'ai compris. Il y a un lien entre les paroles de la chanson et le crime mais alors, quel lien, je serais bien en peine de l'expliquer. Cela m'est passé au dessus de la tête pendant un long moment, jusqu'à ce qu'à force d'insistance la chose se fraie un chemin dans ma p'tite cervelle. Mais il était déjà bien trop tard, j'ai eu la flemme aiguë de remonter les pages pour bien comprendre.

    Toujours est-il que j'ai cru reconnaître un peu de Conan Doyle, avec la nièce de Miss Lalli, qui nous relate les principaux évènements et observe les avancées de l'enquête de sa tante, sans jamais parvenir à apprendre l'essentiel, un peu comme Watson, ou comme ce gars, (Hastings?) qui accompagne parfois Hercule Poirot. Le type même du témoin qui ne pigera rien avant que le Maître, a la fin, ne dévoile tout triomphalement.

    Vous commencez à savoir que l'old school que je suis aime ces romans policiers là, sans débordement sanguinolent, sans scène de sexe racoleuse... j'ai donc passé un très agréable moment, je me suis crue en voyage, ce qui sied très bien à des vacances. J'ai trouvé la victime odieuse à souhait et toute la partie qui revient sur ses actions des derniers jours très amusante.
    J'aurais aimé un peu mieux suivre le fil de l'enquête mais dans l'hypothèse où l'on ne peut pas tout avoir, ce livre-ci s'en sort très bien.

  • Fournitures scolaires

    les gommes, alain robbe-grillet, nouveau roman, polar, policier, a ba la chronologie, labyrinthe, Les gommes, Alain Robbe-Grillet

    Avis chrono'

    Agréable surprise avec ce roman déroutant mais qui se laisse tout de même comprendre. Un bijou d'allusions dissimulées et de jeux d'énigmes! Un polar qui aurait presque une intrigue avec un crime qui n'en finit pas de finir et des quasi-personnages.


    Une relecture! Oui, vous ne rêvez pas! C'est déjà un exploit en soi et quand vous saurez que ce même roman, lu en 2006 avait reçu de moi dans mon petit classeur jaune ce commentaire définitif "L'auteur a écrit avec les orteils" il était très improbable que j'y remette jamais les pieds et pourtant...

    Quelle promotion! Cette fois, j'ai aimé. Beaucoup... Voilà qui va faire plaisir à certaines d'entre vous, grandes relectrices!

    Vous allez voir comme je vais bien vous vendre ce vieux Nouveau Roman des années cinquante...

    Résumé:

    19h30, le tueur tire sur la victime. La balle va prendre quelques détours (elle va mettre 24h à finir le boulot), durant lesquels nous allons suivre Wallas, chargé de cette délicate enquête... Toute une journée à errer dans une ville labyrinthique, à échaffauder des hypothèses autour d'un crime dont le lecteur connait dès le départ tous les détails: identité du tueur et des commanditaires, déroulement minutieux du crime...


    Mon avis rien qu'à moi que j'ai pas copié chez les autres:

    Et pourtant... C'est un grand tour de force de bâtir une intrigue policière sur l'impression qu'il n'y a plus rien à découvrir! Quand presque chaque page est un indice...

    La fin vous surprendra tout de même, s'il vous vient l'envie de vous lancer dans ce roman. Comme une nouvelle, ça ne prend toute son ampleur qu'à la seconde lecture. Avec un peu d'expérience aussi. (Whouah.. j'ai vieilli, alors...? Zut)

    Attention, le style est spécial. Il ne faut pas être trop attaché à ces choses futiles que sont une chronologie, une attribution nette des paroles à un locuteur identifiable ou une envie de  bien comprendre ce qui arrive. Quelques scènes "fausses" se glissent de ci, de là et on tourne en rond comme dans un aquarium. Un aquarium rond. Parce qu'il y en a aussi des rectangulaires. Pensez au marque-page pour éviter l'impression de relire un passage qui ressemble à douze autres.

    Pour les amateurs, il y a encore beaucoup à dire dans ce roman... Par exemple, sur le tarot marseillais (là, je cède la parole à mon charmant collègue E. ) et à l'histoire d'Oedipe qu'il vaut mieux connaître un peu pour admirer le travail hallucinant de Robbe-Grillet.

    Hé! Et pourquoi les gommes, au fait? Pendant tout le roman, Wallas cherche une gomme précise, LA gomme idéale. Le Graal de la papeterie! Pendant que l'assassin lui passe sous le nez...
    Ce pauvre garçon n'est jamais où il faudrait... Il cherche aussi un docteur pendant une bonne centaine de pages et quand il le trouve... L'entrevue nous est résumée en trois lignes et ne sert à rien... Un livre agaçant... Comme j'aime ça!

    Conclusion:

    Est ce que j'ai pas été gentille avec ce livre que je détestais? Y'a que les imbéciles qui changent pas d'avis!

    C'était tellement bien que je me suis lancée dans La Jalousie, du même auteur... Aïe aïe aïe...

     

    Ce livre pour...?

    Les curieux qui veulent changer un peu de Marc Levy. Naannn... Je plaisante! Faut éviter un choc pareil! Je vais me retrouver avec des homicides involontaires sur le dos!

    Ce livre pour les amateurs de polars audacieux, capables de résister à d'impitoyables descriptions mortelles et assez patients pour arpenter un déroutant labyrinthe de 260 pages sans appeler Spiderman ou maman à l'aide!


  • Pause divan dans une vie bien remplie

    psy_con_isabelle_alexis.jpgJe n'irai pas chez le psy pour ce con, Isabelle Alexis

    Avis chrono'

    Pas mal de petits soucis dans la construction de ce roman léger. Des relations mal élaborées entre les personnages, de grosses ficelles finales pour se dépêtrer de l'intrigue semi-policière. On m'annonçait de la chick'lit haut de gamme... L'originalité y est, ainsi qu'une bonne dose d'humour. Mais il manque quelque chose dans le style.


    Le résumé, cette fois, je l'avais lu! Parce que croisé sur un de vos blogs ou parce qu'acheté dans une quelconque librairie (mais quand? Certains livres semblent arriver sur mon étagère par leurs propres moyens). Mal m'en a pris. J'avais donc des attentes.

    Pleine de fantasmes inassouvis, j'attendais avec impatience de découvrir avec Amour, pour notre lecture du soir, ce roman classé chick'lit et auto-déclaré en 4e de couv' "haut de gamme".

     

    Duo de choc: L'une vient faire la promotion de son livre, l'autre doit passer un entretien d'embauche à la télé. Suite à un quiproquo, elles échangent leurs rôles. Puis font connaissance. Et enfin dans une scène plutôt réussie (le genre que les midinettes re lisent deux fois) passent la nuit ensemble.

    Mais Juliette, la plus collante des deux, tue un tout petit peu son petit copain le lendemain et appelle sa nouvelle amie à la rescousse pour se débarrasser du corps.


    Commençons par les points positifs:

    C'est fait pour être drôle et c'est très souvent réussi. Juliette, totalement délurée, insouciante, associée à  Loren, psycho-rigide, qui se prend la tête à tout instant et imagine le pire en son et lumière, c'est irrésistible.

    Jusqu'à un certain point, l'intrigue est bien menée. Quelques rebondissements bien distillés, un attachement certain aux deux complices qui nous fait désirer les voir s'en sortir, tout cela, c'est parfait.

     

    Restent quelques détails qui personnellement me gênent beaucoup:

    La résolution finale est totalement artificielle, non seulement dans son contenu, d'une qualité très inférieure à ce qui précède, mais surtout dans le procédé grossier utilisé: je ne veux pas trop en dire, mais sachez que quelqu'un nous re-raconte presque l'histoire entière en nous expliquant le pourquoi du comment. Lourdeurs, répétitions, ennui... Pourquoi ne pas avoir écourté ce récit?

    Je termine par mon gros coup de gueule: ou bien on fait des romans avec des lesbiennes, ou bien des romans avec des femmes qui s'interrogent sur leur identité sexuelle mais dans celui-ci, la relation entre Loren et Juliette est très mal définie.

    Certains passages sont savoureux, délicieux, intelligents: Juliette qui en quelques secondes en vient spontanément au "ma chérie" alors que Loren se demande comment virer ce gros boulet de nana envahissante.

    Là, il me semblait que la relation était identifiable. Une qui veut, l'autre qui recule ou qui doute. Ou qui regrette. Ressort efficace dans la narration. Pas ce que je préfère comme développement, mais c'est solide.

    Puis, deux pages plus loin, ce n'est plus si clair. Elles se tiennent par la main. Ou dorment ensemble. Ou sont jalouses. Ou toute autre chose discrète mais tangible, qui vient contredire ou troubler ce que je pensais avoir analysé un peu plus haut. Sans que jamais ces doutes, ces changements, ne soient explicités, ni par le narrateur, ni par les deux héroïnes dans leurs échanges. Comme si pour elles tout allait de soi. Aussi bien être ensemble que draguer des mecs à une soirée.

    Je n'ai pas réussi à savoir s'il était ou non question de sentiments. Cela sonne terriblement faux.

     

    Sans doute, je cherche encore et toujours la petite bête... Serait curieuse d'avoir un autre avis.

     

    Ce livre pour...?

    Ce livre pour votre copain. Filez-le-lui en sussurant que ça déborde de lesbiennes en chaleur puis observez-le tandis qu'il tourne fébrilement les pages. Et surtout, s'il tombe sur la malheureuse scène en question, très chaste, en moins de vingt minutes, récompensez-le! Il aura bien travaillé!