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  • Je fais un peu de testostérol

    darrieussecq-folio.jpgIl faut beaucoup aimer les hommes, Marie Darrieussecq

    Quel excellent conseil, isn't it ?

    Et si vous vous demandez comment un roman contemporain qui a pour unique thème le couple mixte formé par une actrice et un réalisateur ténébreux a pu attirer mon attention, je pense que vous irez de surprise en surprise : j'ai succombé à la présentation de Folio qui ne contenait qu'une unique citation et devinez de qui?? Marguerite Duras - que je ne peux pas blairer. Si on fait un palmarès des auteurs que je peux pas blairer, il y a Rousseau (mais lui et moi c'est personnel, je ne me souviens même plus de ce qui fonde notre différend. Mais je suis fâchée, c'est certain) et Duras en haut des piles.  C'est mon incontrôlable côté SM qui a téléguidé mon choix mais chuuuut.

    Jolie citation quand même, non ?

    "Il faut beaucoup aimer les hommes. Beaucoup, beaucoup. Beaucoup les aimer pour les aimer. Sans cela, ce n'est pas possible, on ne peut pas les supporter."

    La narratrice rencontre un homme, à une soirée entre gens du cinéma et cet homme est noir. Je me suis demandée si le thème du couple mixte n'était pas un peu dépassé, un peu daté. Et par la suite, si c'était vraiment le thème du roman, si ça avait vraiment quelque chose à voir avec la fragilité de leur couple... En tout cas, la nana, ça la tracasse drôlement, elle s'en pose des questions.  Par exemple est-ce que sa couleur de peau a joué dans la séduction exercée sur elle ? Je vous jure, parfois, en amour, on se triture la cervelle pour des détails...

    Si ça ne colle pas et qu'elle se languit de lui la moitié du temps, c'est parce que lui est cool, détaché, c'est un crisse de taiseux de canadien, oui ! Il vient chez elle, il est beau, doux, fait bien l'amour. Il repart, oublie de donner des nouvelles, revient comme si de rien n'était. Il est à 200% concentré sur le film qu'il veut réaliser, une adaptation d'Au coeur des ténèbres de Conrad, tournée en Afrique.

    Attention, il n'y a pas un poil de machisme dans cet homme. Mais il transpire la virilité. Un Homme dans toute sa majestuosité.

    J'ai essayé déjà d'expliquer à C'era mais j'ai échoué, j'en ai peur. Tant pis, je re-tente ma chance avec vous : c'est un parangon d'hétérosexualité.  Bien sûr qu'il y a des couples hétéro presque dans chaque livre, mais je me comprends, moi (au moins un jour sur deux ce qui est un bon score, pouvez-vous en dire autant ?).  Avec ce mâle muet sur ses sentiments, mais tellement beau - mais tellement indéchiffrable - mais tellement talentueux ... on se croirait en plein fantasme féminin de perfection masculine. Ou plutôt en plein dans un fantasme tel que le fantasment ceux qui ont envie de fantasmer sur les fantasmes féminins. C'est limpide ? Vous me suivez? L'hétérosexualité exacerbée de ce livre me collait aux chaussettes. Et d'un coup il m'est venu que si ça se trouve, c'était pour ça que je n'aimais pas Duras. Du coup. Mais je n'irai pas relire pour vérifier. Trop risqué.

    Conclusion ? Aucune idée.
    Qui aimerait lire ce livre, d'excellente qualité littéraire au demeurant ? C'est une histoire d'amour, mais pas romantique, plutôt sérieuse et encombrée de questions. Il y a un peu de cinéma, partout en arrière plan. De beaux décors à la fin pour les candidats au dépaysement.

    "Son cerveau avait tendance à patiner, en sa présence. Elle n'avait aucun argument. Elle ne savait rien. Elle n'avait lu aucun livre. Elle ne savait pas lire."

    "Jessie ne tournerait les scènes d'averse que sous Evian. Mille francs la bouteille importée via Douala."

    Si ce n'est déjà le cas, aimez les hommes. ça semble un filon d'avenir.

  • La Pause s'impose

    ete-hommes-hustvedt.jpgUn été sans les hommes, Siri Hustvedt

    J'ai encore pris un retard monstre dans mes notes de lecture... La faute aux travaux qui reprennent sur i-francais. J'ai deux ou trois livres en cours et je m'amuse déjà de ce que je vais pouvoir tirer d'un certain recueil de nouvelles dont la lecture touche à sa fin (dieu merci).

    Mais en attendant, il faut bien que je fasse un sort à celui-ci. Quelle déception! Pourtant, que de points communs avec Un Monde Flamboyant, lu il n'y a que quelques mois et adoré.

    A nouveau, une femme artiste, à nouveau une femme vieilissante, qui se retrouve seule, mari parti, enfant grandi et s'interroge sur sa vie et sur ce que peut encore lui réserver l'avenir. On retrouve bien sûr la thématique de l'art. Tout ce que j'avais aimé est là. Mais une recette ne se limite pas à sa liste d'ingrédients, hélas ! 

    Que c'était mélancolique... Et monotone, surtout. Rien ne se passe. Le mari de la dame est parti courir des jupons beaucoup plus frais : "La Pause", comme la surnomme l'épouse abandonnée, laquelle a fait une grosse dépression avec hospitalisation. Elle n'aspire plus qu'à prendre un peu de distance. Retour aux sources, à la campagne pour animer un atelier d'écriture poétique. Toutes ces jeunes filles... D'où l'impossibilité d'éviter de comparer, de se revoir à cet âge, de se retourner sur le chemin parcouru.

    Et encore des femmes : celles qui entourent la mère de la narratrice, dans leur résidence pour personnes agées. Les octogénaires ont la pêche, elles, au moins. Prennent les choses avec désinvolture et distance. L'une d'elle dissimule au dos d'ennuyeux travaux de couture, broderie et cache-théière en points de croix des scènes osées, érotiques ou sulfureuses, polémiques, provocatrices. C'est mon détail préféré. Comme dans Un monde flamboyant, le message artistique est caché, seules son auteure et quelques complices initiées peuvent s'amuser de leur double sens.

    Je n'oublie pas la voisine (mari toujours sur la route), débordée avec les enfants.

    Des tonnes de femmes et pas le moindre coup de coeur...

    C'est beau et bien écrit pourtant. Tendrement intimiste. Je n'ai peut-être pas trouvé ma place dans ce carnet de pensées d'une femme mûre.

  • Ronde de nuit

    gardien-invisible-redondo.pngLe gardien invisible, Dolores Redondo

    Au pays basque espagnol, une inspectrice enquête dans son village natal sur des meurtres de jeunes filles dans la forêt (avec gâteau posé sur le pubis) tout en se démenant avec les habituels problèmes personnels ( veut un enfant mais n'arrive pas à tomber enceinte, sœur odieuse, enfance encore pire).

    Et puis on dit que c'est une espèce de "yéti" du folklore local qui a fait le coup, un basajaun.

    Et sa tante tire les cartes, aussi.

    Pfff Espagne et superstition, ce n'est pas mon meilleur tirage de l'année. Ce n'est pas sans intérêt, ça passe bien. Mais je ne me vois pas me triturer les méninges tout mon dimanche pour aller plus loin.

     

    Ce livre entre dans les statistiques annuelles suivantes de motifs récurrents:

    +1 Problème avec sa mère

    +1 Récit qui alterne passé et présent

    +1 Flic avec un drame personnel dans son passé

    +1 Bouffe et meurtre