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Born to be a liar

menteuse,larbalestier,la maison décline toute responsabilité si vous vous retrouvez avMenteuse, Justine Larbalestier

Avis chrono'

L'idée de départ est très bonne : la narratrice est une menteuse, annoncée comme telle. Bon courage pour démêler ensuite le vrai du faux dans son récit. Tout devient suspect. C'est sadique, ouaip, vachement sadique. Alors j'aime.


"Vous gobez tout, hein ? Vous me facilitez trop la tâche."

Qu'est-ce qu'un bon menteur ? Les pragmatiques diront que c'est celui qui ne se fait jamais prendre. Les naïfs, celui qui ment pour la bonne cause.

Il s'en trouvera peut-être pour dire que le mensonge est l'apanage de ceux qui ont des choses à cacher. Je ne le pense pas.

Quoi qu'il en soit, voilà un thème bien sympathique et je suis satisfaite d'avoir enfin sorti de son étagère ce livre que je possège depuis Noël 2010. Si je suis si précise, pour une fois, c'est que j'ai retrouvé l'article écrit par Radicale qui m'avait donné envie de le lire.

Quelle bonne idée de départ : Micah, la narratrice, élève d'un lycée New-Yorkais que l'on peut qualifier d'expérimental, commence son récit en nous annonçant qu'elle est une menteuse. Mais bien sûr, à nous elle va dire la vérité.

Le récit tourne autour de la mort d'un autre élève, Zach. Un garçon populaire, ce que Micah n'est pas. Après avoir été prise à mentir dès son arrivée dans ce lycée - elle profite d'une occasion pour laisser croire qu'elle est un garçon, puis, plus tard, que son père est un trafiquant d'armes - elle est rapidement considérée par ses pairs comme une fille très bizarre. Depuis, elle se fait discrète. Un peu sauvage dans son coin.

Puis Zach disparaît et on découvre que lui et Micah étaient "ensemble", du moins en dehors de l'établissement, ce qui ne fait pas très plaisir à sa petite amie officielle. La fille bizarre ne serait-elle pas une meurtrière toute désignée?

Micah raconte, se justifie. Son récit se fait par couches superposées. Les titres des grandes parties du roman sont éloquents: "Où je dis la vérité" "Où je dis la vraie vérité" "La vérité authenfique et véritable".

Eh oui, elle est comme ça, la vérité. Elle n'est pas ailleurs. Elle n'existe pas, tout simplement. Ou si elle existe, c'est à un instant T, pour une personne donnée. Autant dire qu'on s'en fout.

Sans trop révéler de choses sur le roman, je préfère prévenir, à un moment, ça tourne au surnaturel. La couverture dit "Paranormal". Je le sais parce qu'à un moment, le détail arrive et là je fais "Hein??? Quoi ???" Et je retourne le bouquin et je vois "paranormal" et je fais la grimace, un peu déçue, le surnaturel, c'est pas mon rayon préféré.

Mais en fait, puisque Micah ment, on peut bien aussi considérer que le surnaturel est un mensonge. De fait, sur le présupposé que tout est sujet à caution, on peut faire ce qu'on veut de tout l'ensemble du livre. C'est ce qui est chouette.

Finalement, c'est comme dans la réalité. Il suffit de dire "Ah oui, au fait, euh ...  je vous préviens, je mens" pour foutre un max de bordel. Enfin, ça peut être à la fois un avantage et un désavantage, le jour où vous aurez envie d'être prise au sérieux.

Je n'ai pas été trop cérébrale, ni trop parano, à tout remettre en cause à chaque page, je suis assez contente de moi. Je suis partie du principe que presque tout était vrai, voire même tout, pourquoi pas? Vrai dans le livre. Qui n'est qu'un livre, un livre de fiction, donc qui n'est que du faux, vous me suivez ?

Sinon on en finit pas. Si Micah ne nous ment pas ça donne un beau récit sur l'amitié, l'amour, l'adolescence et les changements qui y sont liés. Et si tout est faux, ou si c'est le surnaturel qui est la vérité, au fond, on arrive à la même conclusion, sauf que ces thèmes sont traités sous forme de parabole.

Un roman très sympa, qui s'adresse à des lecteurs de l'âge de la narratrice. Plus jeune, je pense qu'on passerait quand même un peu à côté.

 

Lien permanent Catégories : Pédiatrie, Urgences 7 commentaires

Commentaires

  • Thème à priori intéressant (ou est-ce les questions que tu poses?)...
    Un bon menteur pour moi c'est une personne qui n'éveille jamais le moindre doute (j'ai le défaut -ou pas?- de toujours douter). Dans un tel récit, je crois que je remettrais tout en question.
    J'aime bien "Je suis partie du principe que presque tout était vrai, voire même tout, pourquoi pas? Vrai dans le livre. Qui n'est qu'un livre, un livre de fiction, donc qui n'est que du faux, vous me suivez ?" :)

  • Parenthèse sur la bannière du jour (semaine, mois?) :
    Hein qu'il est confortable mon canapé? ^^
    Je remarque que dans le "délicat choix de l'aménagement" j'ai été virée de ma place fétiche (couac!).

  • Ah mais justement, si tu remets tout en question, qu'est ce que ça apporte? Sauf à arriver à l'étrange conclusion que rien n'est vrai, même pas l'existence de notre menteuse de narratrice...

    Je te remercie de mettre en avant des citations de mes articles, ça me donne la fausse impression de ne pas écrire que des conneries.

    Bannière du jour, oui. Du jour, absolument. La preuve, elle n'était pas là hier.
    Sauf que je n'en fais qu'une par mois.

    Très sympa ton canapé. Si tu ne figures pas sur l'illustration c'est que les chats prennent toute la place, c'est pure vérité.

  • Intéressant concept de départ, ce roman ! Mais je ne vois pas l'intérêt du surnaturel dans ce cas... :-/

  • Je me pose aussi la question, je ne m'y attendais pas du tout. Peut-être parce que c'est encore plus gros, comme vérité à avaler, de croire à l'intervention du surnaturel.
    Quand tu lis Twilight, le temps du livre, tu "crois" aux vampires et aux loups-garous.
    Ils existent dans l'histoire.
    De manière équivalente, des choses du même genre pourraient exister dans celle-ci, après tout. Nous n'avons pas, dans un livre, le même effort à fournir pour accepter des créatures surnaturelles que si le récit nous en était fait par notre voisine de palier.

    Du coup, ça donne encore une autre dimension à son "vous gobez tout" un brin méprisant. parce que c'est vrai, par définition, un lecteur est tout disposé à gober n'importe quoi.

  • Tu sais quoi ?
    Ton article me donne envie de le relire ! :-D

    J'aime bien ta posture de lecture, on n'a pas du tout eu la même (j'étais à fond en mode enquête, indice, je suis plus maline que la narratrice, tout ça), et finalement la tienne est parfaitement adaptée au roman, puisque de toute façon, Micah t'emmène où elle veut, point.

  • Est-ce un livre à relire ? Avec tout ce que l'on sait d'avance, ça doit quand même faire une 2e lecture assez différente.
    Je ne sais pas si j'aimerais le relire un jour. Mais le prêter ou le conseiller, oui.

    J'avais remarqué l'autre jour, en lisant ton article qu'on avait fait deux expériences assez différentes. C'est le signe d'un bon roman, non ?

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