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Dans la foulée

touriste-julien-blanc-gras.jpgTouriste, Julien Blanc-Gras

Avis chrono'

Voici le livre qui devait faire rêver la lectrice de canapé que je suis, un beau livre sur le voyage écrit par un journaliste plein d'humour.


"J'aime voyager seul, c'est le meilleur moyen de ne pas le rester très longtemps."

Inscription à la médiathèque et retour en compagnie de cinq romans : trois choisis en flânant au hasard dans les rayonnages et deux qui figuraient depuis longtemps sur mes listes et que je n'avais pas réussi à me procurer jusqu'ici. Touriste fait partie de ces derniers.

Quelle meilleure occasion aurai-je de me plonger dans ce récit de voyage repéré un jour sur un blog ? En effet, j'ai beaucoup pensé, en le lisant, à mon petit frère parti lui aussi pour un long périple en Asie et que je ne reverrai pas avant l'année prochaine.

J'ai eu raison de noter ce titre autrefois, je l'ai beaucoup aimé. On pioche ici et là au gré des anecdotes de l'auteur, journaliste affamé de voyages. C'est un livre sans temps mort, du désert aux îles en quelques pages. C'est bourré d'humour et de réflexions sur ce qu'est le voyage, sur le monde et ses différentes cultures.

Car il ne faut pas se méprendre, le terme "Touriste" est à prendre au second degré. La distinction entre le voyageur et le touriste est explicitée lors de l'épisode du Club Med, d'abord par le portrait de l'allemandenshort - qui n'est pas qu'allemand - puis par l'expérience de l'ambiance décoiffante:

"On me propose d'aller participer à des jeux. Coller une pièce de monnaie sur son front, avancer et essayer de la faire tomber dans un verre, ce genre de distractions. Je respecte vos loisirs de mongoliens, les amis."

A sa manière légère et peu coercitive, c'est un roman engagé. Julien Blanc-Gras a des choses à dire, lorsqu'il énumère par exemple les différentes réactions possibles face à un enfant-mendiant. Ce n'est pas un grand traité de philosophie, mais c'est une vision du monde que je partage et qui a contribué à me faire aimer ce livre. Le dosage émotionnel, dans l'alternance des épisodes, est parfaitement pensé. 

Expérience du travail en usine dans le Nord de l'Angleterre, en compagnie de travailleurs immigrés chinois, palestiniens, irakiens ...
"Je travaillais à l'usine pour pouvoir voyager. Ils avaient beaucoup, beaucoup voyagé pour venir travailler à l'usine" !

Le voyageur est aussi en quête d'authenticité, avec tout ce que cela suppose de paradoxal dans le monde d'aujourd'hui, où des visites guidées des favelas sont organisées par agence, pour que le quidam de passage puisse s'offrir le dépaysement de la pauvreté et le frisson de cotoyer les hommes armés du cartel de la drogue local - qui récupère au passage une commission.

"J'imagine que ma visite a permis d'acheter des cahiers à un gamin et un Glock à un soldat de 14 ans".

Il est assez difficile de me bouger, de m'extraire de mon univers connu et maîtrisé, mais sans conteste, une telle expérience fait rêver. Cette idée d'évasion, ça agite quelque chose, dans les tréfonds de l'âme. C'est un livre que j'aimerais avoir un jour sur mes étagères, un livre que je voudrais partager mais ce n'est pas un roman alors il faut sans doute un contexte particulier pour se plonger dans une telle lecture.

"Un trajet de huit heures entassé à quatorze dans une camionnette moisie, durant lequel un enfant me vomit dessus. Il est toujours un moment dans la vie du voyageur, où, passée l'euphorie béate de la découverte, on se surprend à maudire la population locale. Pour sa lenteur, l'aberration de l'organisation, les trous dans la route, la chiasse, bref, pour de mauvaises raisons. ça passe vite, c'est dans le processus qui conduit à l'amour éternel d'un pays."

Lien permanent Catégories : Urgences 3 commentaires

Commentaires

  • Ah celui-là il est dans ma PAL depuis un moment ! Faut que je regarde s'ils l'ont à ma médiathèque, tiens...

  • Oh, tiens, toi aussi tu dis "PAL" même si tu ne l'as pas déjà chez toi.
    Je ne sais plus où j'ai été reprise à ce sujet l'autre jour :)

    Ici, à la médiathèque, il n'était pas rangé avec les romans, mais dans la section voyage.

  • En fait je dis PAL ou wish-list indifféremment, mais en principe on dit PAL pour les livres non-lus qu'on a déjà, oui...Oh on s'en fiche, on dit comme on veut :-)

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