Chien jaune, Martin Amis
Avis chrono'
Vous le voulez, mon avis? C'est un bordel sans nom, sans aucun sens. A la rigueur, c'est une oeuvre littéraire qui fera fureur à l'agrégation dans quarante ans. C'est sexuel. Et sexuellement malsain. C'est tordu. Je me suis sentie conne et mal à l'aise. J'ai détesté.
Comment je me débrouille pour me retrouver toujours à publier à l'arrache mes billets pour les partenariats? Date limite : Demain. C'est à dire ce soir.
Mais avant j'ai encore cet article sur Chien Jaune à écrire qui va être un cauchemar ... le livre entier sortait tout droit des enfers.
Sur Livraddict ou ici vous avez déjà pu profiter de cet incipit édifiant:
"Mais je vais à Hollywood mais je vais à l'hôpital, mais tu viens en premier mais tu viens en dernier, mais il est grand mais elle est petite, mais vous restez dressés mais vous vous abaissez, mais nous sommes riches mais nous sommes pauvres, mais ils trouvent la paix mais ils trouvent...
Xan Meo alla à Hollywood. Et, quelques minutes plus tard, avec une vitesse urgente, et accompagné de hurlements choriques de souffrance électrifiée, Xan Meo alla à l'hôpital. La faute à la violence masculine."
Tout le monde sait qu'on ne doit pas commencer une phrase par "mais" ... Ok, je le fais souvent. Mais je n'écris pas un roman et j'ai le bon goût de poursuivre ma phrase par des mots qui mis bout à bout ont du sens !
Parlons du sens, justement. De quoi est-il question dans ce livre ? Comme vous devez en avoir l'habitude si vous lisez de la littérature contemporaine, plusieurs intrigues se déroulent en parallèle. D'abord il y a ce fameux Xan Meo, un homme qui se fait tabasser pour une histoire à laquelle je n'ai strictement rien compris, ni au début, ni à la fin, c'est en rapport avec son père et la mafia. Et il croise des stars du porno.
Puis il y a l'autre couillon, là , Clint, le mec qui travaille dans un magazine qui doit être un mélange de Closer et de Playboy. Il a une petite bite, ce qui le complexe, il en parle toutes les 30 secondes, il écrit dans son torchon et échange des sms avec une nana qui a le niveau d'orthographe d'un pingouin sourd-muet. Et il croise des stars du porno.
Ensuite, il y a les chapitres consacrés au roi. Parodie de la monarchie britannique. Les seuls durant lesquels il m'a semblé comprendre, un peu, la situation. Des cassettes vidéos compromettantes de la jeune princesse se mettent à circuler. Lui, le roi, ne croise pas de porn'star. Il a déjà une actrice malgré elle à gérer.
Parfois on est dans un avion. Dans la soute de cet avion se trouve un cercueil. Et chapitre après chapitre, à cause des turbulences, le cadavre s'évade et va provoquer le crash de l'appareil. Aucune idée de ce que ça vient faire là.
Vous ne pouvez pas vous rendre compte du choc que ça a été pour moi!! Ce livre attend dans ma PAL depuis au moins 2 ou 3 ans. Je l'ai manipulé souvent en faisant la poussière (pas si souvent en fait). Je possède ce livre... Je l'ai probablement acheté. C'est horrible.
Je n'ai rien compris. C'est un puzzle qui ne m'a pas du tout amusée. Je me sentais simplement très conne. Je n'arrive même pas à décrire ce que j'ai ressenti. D'une phrase à l'autre, j'avais la sensation de perdre le fil. Je restais parfois rageusement à relire un paragraphe pour le comprendre. Mais pas du tout comme on peu lire un texte ardu, se plonger dans Descartes, Kant ou que sais-je du même genre.
Je ne saurais pas dire ce qui coince. C'était un cauchemar.
Ajoutez à ça que ce livre pue le mâle, au sens le plus péjoratif qu'on puisse donner au terme. Non seulement on en revient page après page au sexe, mais d'une manière qui me déplait au plus au point. Et ça, c'était avant d'arriver à tous ces passages où Xan Meo, après le choc reçu à la tête qui remet en perspective toute sa vie et sa libido en prime, se met à fantasmer sexuellement sur sa propre fille de 4 ans...
C'est le pire bouquin que j'ai lu depuis longtemps. Je l'ai fini laborieusement parce que ce n'est pas possible pour moi de faire autrement. Mais je l'ai cordialement détesté et c'est sans doute le seul livre dont j'aimerais me débarrasser.
Commentaires
ahahah. J'adore quand un livre te met en colère! ça donne toujours des articles amusants :p
(Pas de star du porno pour le roi mais une sex-tape donc...)
Je suis perplexe... Qu'est ce qui a pu te motiver à acheter ce livre?
la 4ème de couverture n'était pas explicite sur le contenu?
Tu n'y crois pas hein que ce livre pourrait être proposé à l'Agreg... ^^
Bon tu déménages, c'est peut-être le bon moment pour te débarrasser sans regret de ce torchon dont tu n'as pas saisi toute la poésie sexuelle (it's a joke!).
Waou, au début de mon blog, quelqu'un m'a conseillé d'écrire mes chroniques avec mon coeur pour que le lecteur puisse ressentir ce que j'avais moi ressenti quand j'ai lu le livre. Je suis très cartésienne et j'ai donc parfois du mal d'écrire avec mon coeur et de comprendre ce qu'on veut dire par là. Mais ici, j'ai vraiment compris ce que ça voulait dire.
Ta chronique ne donne pas du tout envie de lire ce livre (la citation du livre non plus d'ailleurs) mais ta chronique, elle, donne envie d'être lue.
Wow...
Mais tu l'as pas aimé alors ? (je suis déjà sortie ;))
Eh ben, je ne le lirai pas !
@ C'era : Comment ça, j'y crois pas? Ils ont eu Robbe-Grillet! S'il existe une agrégation anglaise en angleterre, ils sont mûrs, les pauvres.
La 2e question est plus délicate... voyons... Il me semble que j'ai acheté ce bouquin à Dreux, une fin de journée merdique où je me suis réfugiée dans une librairie. Mais je peux me tromper. Sans doute que la couverture m'a plu, ainsi que le côté un peu déjanté du résumé.
A vrai dire, à présent, avec l'expérience je vois que les termes "feu d'artifice stylistique" et "livre monstre" auraient dû déclencher l'alerte rouge!
@ Stéphanie : Merci pour ce com'. Il y a de tout dans mes articles et j'avoue que même quand je les trouves médiocres, quand je suis fatiguée, je publie sans réécrire. Ces derniers mois j'étais pas mal fatiguée ^^
Mais je lis toujours tout avec plaisir. Même quand le livre est mauvais. ça doit un peu se sentir!
Il me semble que Martin Amis est réputé pour être un auteur assez difficile à lire ! Il ne m'a jamais rien dit et ce n'est pas avec ta chronique que ça va changer, mais (au fait, moi aussi je commence souvent mes phrases par "mais" ^^) elle m'a beaucoup amusée :)