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perrette et le pot de vermeer

  • Art thérapie

    Histoire_art.jpgPourquoi ces chefs d'œuvre sont-ils des chefs d'œuvre? A. Favre et J.P. Winter

    Pas de roman, cette fois, mais un ouvrage original sur l'histoire de l'art pour les nuls. Un coup de tête à la médiathèque (je vous décris la scène: traverse en direction des romans, freine net, enclenche la marche arrière, cherche ce qui a bien pu, au rayon art, attirer son regard, trouve le livre et l'emprunte).

    Une dérogation à la lecture-plaisir qui a eu le mérite de s'adresser pédagogiquement à la néophyte que je suis en matière de peinture.

    La structure:

    Une succession de chapitres (un pour chaque tableau) classés par ordre chronologique de La Vénus de Milo aux boites de soupe de Warhol. Le titre ne ment pas, ce ne sont que des tableaux archi-connus, même de moi.

    Chaque chapitre s'ouvre sur des pages à fond jaune, celles du premier auteur, Alexandra Favre, historienne de l'art qui nous présente le tableau, sa composition, le contexte de sa création. Puis, seulement, nous trouvons la reproduction couleur. Ensuite, c'est au tour de J.P. Winter (pages blanches), psychanalyste, de nous livrer son interprétation.

    L'impression d'ensemble:

    C'est hilarant! Même si ce n'est probablement pas l'effet recherché... Et j'ouvre enfin ma participation au challenge « A vos Masques! » avec le livre le plus improbable qui soit. Mais que de grands moments de rire à la maison à nous lire mutuellement des passages et à les rapprocher les uns des autres.

    Autant la partie histoire de l'art à été passionnante – j'espère parvenir à en garder des souvenirs, je regrette de n'avoir pas pris de notes - autant l'usage abusif et répété du "tout est sexuel" finit par tourner rendre ridicules des théories qui, pourtant, individuellement, ne sont pas si bêtes.

    Je me souviens un peu de ma lecture de Freud, il y a presque 10 ans. J'avais dû lire Introduction à la psychanalyse et L'interprétation des rêves. Je n'avais pas trouvé cela si aberrant, la référence aux désirs comme moteur de toutes nos actions.

    • S'en servir pour l'étude de tableaux, soit. C'est original. J'ai d'abord été impressionnée par ces découvertes: la Vénus de Milo, qui évoquerait la bisexualité et dont les bras amputés renverraient à la castration et à « l'envie du pénis ».
    • Puis, constatant qu'aucune grande œuvre n'échappait à cette passoire-psy-sexuelle que je trouve réductrice, je suis devenue sceptique dès La Vierge aux rochers de Léonard de Vinci (une grotte, déjà, pas besoin de vous faire un dessin), en apprenant que ce tableau illustrait en fait le « dégoût de la copulation ».

    Suivirent:

    • La pietà, Michel-Ange: Trop jeune pour tenir un fils de 33 ans, c'est une femme qui étreint son amant après l'amour.
    • Les légumes d'Archimboldo? Phalliques. (Mot qui détient le record d'utilisation dans l'ouvrage et aussi le record des fous-rires déclenchés depuis à la maison).
    • Le pot de La Laitière de Vermeer? Comme la grotte. Jouissance féminine.
    • Le déjeuner sur l'herbe? Une partouze homosexuelle. Si, si. C'est pas moi qui le dis.
    • Mention pour ce tableau de Böcklin, que je ne connaissais pas: une barque, celle de Charon, qui transporte un défunt en direction d'une île lugubre. Un mort, c'est rigide, rigide, c'est une érection. CQFD.
    • Quant à L'origine du monde de Courbet, tableau qui, pour le coup, est explicitement érotique, Jacques Lacan fut un de ses propriétaires...

    Ainsi jusqu'au XXe siècle.

    Si j'avais de l'argent à gaspiller, je crois que je me l'achèterais!

    Grand moment de culture, tout en bonne humeur. Dommage que je n'aie personne à impressionner avec mes savoirs tout neufs.

    challenge_lecture_masques.jpg

    P.S. Réservé aux initiés: Non, je ne me forme pas sur mon temps libre et non, cela n'implique en rien qu'il me prendra l'envie un jour d'utiliser ces nouvelles connaissances pour souscrire à une mode passagère, à une logique purement économique, qui consiste à faire faire n'importe quoi par n'importe qui de non qualifié tout en lui demandant, en prime, de fabriquer lui-même le bâton pour se faire battre.