Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

belle écriture

  • Filtre à particules

    jardins de poussiere, ken liu, belialJardins de poussière, Ken Liu

    J'avais beaucoup aimé un autre recueil de nouvelles du même auteur, La ménagerie de papier. Barre sans doute un peu haute, par conséquent, pour jardins de poussière, qui ne m'a pas autant transportée, bien que tout aussi  poétique. Peut-être simplement l'effet "2e tournée". Les textes au potentiel évident ont déjà été rassemblés et publiés, on est dans le second choix. Il faudrait regarder à la loupe les dates d'écriture des nouvelles pour étayer cette hypothèse.  

    Je me demande ce qui distingue les deux recueils. Celui-ci m'a semblé manquer de cohérence, mais quand j'y réfléchis, le premier aussi était très éclectique, on y passait aussi d'un domaine à l'autre de la science-fiction, alors il serait surprenant que ça tienne aux sujets abordés. 

    Quels thèmes récurrents ai-je trouvé ? Le souvenir, la mémoire et, non sans lien, le thème du départ, de l'exil volontaire ou non. 

    Les parents ont une part importante ( c'était au cœur de la nouvelle La ménagerie de papier) et là encore, c'est en lien avec la mémoire, la séparation du deuil. 

    Côté modernité, on se retrouve parfois assez proche de l'excellente série Black Mirror, avec des réflexions autour de l'humain augmenté, des cryptomonnaies, ou de l'implantation de nos consciences dans des machines, la dématérialisation du corps.

    L'intelligence artificielle est très souvent présente, ainsi que divers concepts scientifiques assez poussés et vertigineux pour m'effrayer un peu, comme c'est le cas chaque fois qu'on me parle d'espaces à plus de 3 dimensions. 

    Je me suis sentie moins "empoignée", moins sollicitée humainement. Une nouvelle évoquait la discrimination raciale à l'embauche. Hors de celle-ci, j'ai peu senti l'emprise des questions quotidiennes. Oups, si quand même, l'écologie, bien sûr. En tête des thèmes quand on fait de la science-fiction aujourd'hui. 


    C'était tout de même un beau recueil, ne vous méprenez pas. Même dans la qualité, on peut comparer et ordonner. 

    Soit. Je ne cherche plus. Il y a parfois des mystères, des alchimies qui ne se font pas alors que tous les ingrédients y sont. 

    Lien permanent Catégories : Pharmacie 0 commentaire
  • L'épine dans mon pied

    colum_mccann_etquelevastemonde.jpgEt que le vaste monde poursuive sa course folle, Colum McCann

    __________________________

    Avis pas chrono'

    Très belle écriture, mais pour moi, une grande déception, à la limite du rejet. Le ton n'était pas celui que j'espèrais et l'histoire, bien trop sombre à mon goût, n'éveille chez moi aucun écho. Un livre qui m'est resté étranger.

    __________________________

    Deux mois pour donner mon avis... Le grand vide sur le blog c'est à cause de ce maudit roman, qui avait un titre tellement poétique et une couverture nuageuse à souhait.

    Je l'ai lu, j'ai été terriblement déçue. Encore de l'alcool, des prostituées, l'amérique urbaine, détestable. Les pauvres petits personnages,  dont Corrigan, le prêtre irlandais, insectes perdus dans un univers hostile, qui surnagent à peine. Lourd, lourd, très lourd, tout ça, triste et poisseux. Morne.

    Une très belle écriture. Un exercice de style,même.

    Je n'ai jamais réussi à accrocher. A peine un frémissement, dans le dernier tiers du roman, après l'ultime changement de point de vue. Des femmes. Des geeks. Un peu plus mon domaine.

    Pourtant, on sait combien j'aime ces romans techniquement bien foutus, cohérents, avec un pivot, des histoires satellites... C'est conçu comme un Jonathan Coe. C'est encore mieux écrit (exception faite de cette manie de vouloir copier des tournures orales). Mais sans aucun humour. Un gros caillou dans l'estomac, qui a beau être un lingot d'or, çe ne le rend pas plus digeste.

    Le funambule est le fil conducteur, c'est le cas de le dire. Il sert à la fois de repère géographique et chronologique. Autour de lui défilent ces petits ou ces grands drames de la vie moderne. On enfile: morts, deuils de fils tué en Irak, couples qui s'effilochent, brèves étreintes sans avenir...

    Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu quelques pointes d'amour et d'optimisme. Mais c'était froid, suis restée froide.

    L'ultime petit détail qui n'a l'air de rien: j'avais pris des notes sur ce livre, péniblement. Quelques mots. Et quelques citations. Et au moment d'écrire mon billet, impossible de remettre la main dessus. J'ai cherché pendant des jours, bizarrement incapable de faire sans... Deux trois fois par semaine, je me mettais à soulever les coussins du canapé, à regarder sous le lit. J'ai voulu m'en passer, mais c'était impossible. Un blocage.

    Ce matin, je sors le livre de l'étagère "purgatoire" (après la P.A.L, avant l'archivage en bibliothèque). Et là, un marque page rose, à l'intérieur... Aucune note, en fait. Rien que trois numéros de pages...  ><

    Maintenant, je peux enfin me débarasser de cette épine dans le pied de mon blog:

    Page 237 (ça, c'est tout moi!): "Quand on programme aussi, le monde rapetisse et ne bouge plus. On oublie tout le reste. C'est comme une transe. [...] On trouve un rythme de croisière. On continue. [...] ça peut être un programme de reconnaissance vocale, ou pour jouer aux échecs, ou une appli pour un radar d'hélicoptère, c'est pareil: le seul truc qui compte, c'est la prochaine ligne de code. Les bons jours on peut en écrire mille. Quand ça va pas, impossible de trouver celle qui fout tout par terre."

    Page 277 (ça c'est moi aussi...): " Je pense qu'elle est encore plus inutile qu'il y cinq minutes, quand elle servait déjà à rien."

    Page 320 (et ça, ça m'évoque quelque chose...): "Les crimes étaient commués en délits. Une forme comme une autre de démolition. Il fallait manoeuvrer la pelleteuse. On le jugeait sur la façon dont il jugeait: moins il donnait de travail aux collègues à l'étage, plus ils étaient contents de lui. 90% des affaires - même des infractons graves - devaient être classées sans suite. "

     

    P.A.L à 87 --> 79

    Lien permanent Catégories : Pharmacie 4 commentaires