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  • La femme se rebelle

    college_princesses_hale.jpgLe collège des princesses, Shannon Hale

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    Avis chrono'

    Un conte bien mené, original, auquel il ne manque qu'une petite touche de ... magie?

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    Oui, je suis en plein éveil de conscience (la faute à une exposition intensive aux bacilles du féminisme): je viens de compter la proportion d'auteures femmes lues cette dernière année... 30% à peine, c'est lamentable.

    Et ma pile de livres-pour-les-vacances?  1 femme sur 7 romans! (Mais je n'y touche plus, la sélection estivale est un rituel annuel, avec cercle magique, bougies divinatoires et tout le toutim. Il serait sacrilège de retrancher ou d'ajouter quoi que ce soit à ma liste. C'est trop tard.)

    Bref. J'ai senti qu'il était temps, mes amies, de mettre un peu de femmes dans mon lit mes lectures et quoi de mieux pour cela qu'une délicieuse, délicate, divine et gracieuse... Princesse!

    Et même mieux, des tas de princesses, en robes qui tournent et toutes soupirantes après de beaux princes!

    Moui... bon, ça va, je me doute que je ferai pas longtemps illusion... Je n'aurais pas tenu le choc face à tout ça d'un coup...

    Mais je l'ai lu quand même, ce roman jeunesse, conseillée par une documentaliste l'année dernière (preuve qu'il faut du temps pour qu'un titre traverse la vaste étendue désertique de ma cervelle).

    Et j'en ressors... mitigée.

    C'est un conte qui répond à tous les critères du genre:

    Dans un petit village d'une petite province perchée dans la montagne, l'héroïne, Miri, est la seule à être tenue à l'écart de ce qui fait la spécificité du village: l'extraction de la pierre de Lindor. Mais un jour, un homme se présente, envoyé par le prince: une prédiction annonce que sa future épouse se trouve dans ce village. Toutes les jeunes filles en âge de se marier vont devoir rejoindre le collège des princesses afin d'y recevoir l'éducation adéquate.

    Ce n'est pas mal écrit, c'est même assez original. Le récit ne manque pas de dynamisme ni de romanesque. Il y a ce qu'il faut de bandits et d'aventure ainsi qu'une touche d'amour... Et, bien sûr, l'éducation est au coeur de ce récit... Ce qui ne peut que me satisfaire. Même la fin est satisfaisante et on a pu voir sur ces pages combien je suis chatouilleuse sur ce sujet des dénouements.

    Mais... sans trop savoir ce qui me chiffonne, je ne suis pas entièrement satisfaite de la façon dont le thème du rôle dévolu à la femme est traité.

    J'attendais un petit quelque chose de spécial, je ne l'ai pas trouvé, mais ça reste un beau conte que l'on peut mettre entre toutes les mains, sans hésiter.

     

    Pour les ami(e)s Livraddictien(ne)s qui veulent jouer: Où sont les femmes?

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  • Mais faites-le taire!

    chuchoteur,carrisi,litt italienne,thriller,à la morgue,au bûcher même,au secours surtout,mal au coeur,trop mauvais,beurk et rebeurk,ne surtout pas lire attention,nul,caca boudinLe chuchoteur, Donato Carrisi

    Avis chrono'

    Un thriller sans aucun intérêt, très mal écrit et qui se contente d'accumuler les clichés du genre. Le genre de bouquin qui fera un parfait mauvais film à succès.


    Prenons d'un côté Le dernier homme bon et de l'autre Le chuchoteur: deux thrillers récents.  Ensuite, bâtissons un comparatif digne des grandes années de la publicité pour la lessive.

    chuchoteur_carrisi.jpg

    chuchoteur_carrisi.jpg

    Des deux côtés, des meurtres en série et des enquêteurs.

    A gauche, une équipe, dont aucun membre ne parvient à nous intéresser le moins du monde. On les distingue les uns des autres, certes, mais rien pour nous accrocher. Ils sont caricaturaux, n'ont presque pas de vie privée, tentent d'avoir une psychologie complexe mais qu'aucune cause ne vient éclairer, des faiblesses qui ne parviennent pas à nous émouvoir faute d'en comprendre complètement les fondements. On tente bien de nous en faire prendre un ou deux en pitié, mais c'est si creux, si lourd que ça ne peut pas fonctionner. Quant aux victimes, des petites filles, je n'ai pas vu à quel moment il fallait compatir à leur sort.

    A droite, seulement deux "gentils", mais combien plus réussis! Ils sont humains, tout simplement et ancrés dans une époque clairement identifiable. Il est facile de s'identifier aussi bien à elle qu'à lui, dans deux registres différents parce que leur conception est soignée par l'auteur.

     

    Là où ça chuchote, il y a du crime, des horreurs, des mauvais sentiments, des tueurs embusqués, bref, toutes les ficelles bien visibles et une écriture sans intérêt.

    Du côté des bons, l'intrigue est originale, ne se focalise pas un tueur monstrueux, mais sur le déroulement de l'enquête. Déroulement au sens propre, on avance petit à petit, sans savoir dans quelle direction, mais on sent qu'on avance, qu'on est sur la piste de quelque chose et qu'on va comprendre...

     

    C'est bien pour ça qu'à gauche, je me suis ennuyée pire que mortellement et qu'à droite j'ai été tenue en haleine d'un bout à l'autre par un rythme bien calculé, tantôt dans l'action, tantôt dans l'humour ou dans les pauses plus psychologiques qui m'ont permis de m'attacher aux héros et de vouloir vraiment qu'ils réussissent.

    Le chuchoteur n'est qu'un amas de chapitres poussifs, on patauge sur place, il est impossible de comprendre même quel sentiment l'auteur tente de nous insuffler. C'est un mélange du pire des séries américaines à laboratoires d'expertise médico-légale et du pire des romans sans trace de littérature.

    Et pire que l'écriture fade, l'intrigue à proprement parler n'est tout simplement pas cohérente.

    Quinze fois au moins je me suis demandée si je n'avais pas sauté des pages, s'il ne manquait pas des paragraphes. Aucune progression n'a été imaginée, on nous traîne d'une scène à une autre et à la fin par un coup de baguette magique qui ne doit rien du tout à l'enquête, rien du tout au suspense, rien du tout aux policiers, hop, on découvre des trucs et c'est bouclé. Pitoyable.

    Ok, à gauche, je peux pas le nier, du coup, on est surpris. C'est sûr qu'on ne peut pas s'attendre à la chute puisqu'elle n'est annoncée par rien...

    Ce n'est pas du tout l'idée que je me fais d'un bon thriller, qui doit nous préparer au dénouement sans rien nous en laisser deviner, de façon à ce qu'on se dise: mais bien sûr! Comment n'ai-je pas deviné avant!??

     

    Conclusion: Ce roman est pire que mauvais et je lis partout qu'il est fabuleux. Je suis dégoûtée... Et dire que ça va être un succès de cinéma parce qu'on nous annonce des fillettes découpées en morceaux... J'en viendrais à pleurer de rage!!

    Faut que quelqu'un m'explique où est le talent, là...


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