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Promenons-nous dans les bois

dites aux loups que je suis chez moi, rifka, bruntDites aux loups que je suis chez moi, Carol Rifka Brunt

Quoi de mieux qu'un bon livre sur le sida pour me rappeler ma jeunesse ? C'était le grand truc de ma mère, ça, les questions de société, les grandes discussions - un peu flippantes, c'est flippant de parler de choses sérieuses avec les parents - les talk-show type "ça se discute" et les téléfilms partagés. Je me souviens particulièrement d'un, sur le cancer, avec la scène des cheveux qui partent en touffe avec la brosse...

Donc, oui, les explications sur le sida (comme celles sur la transidentité, la pédophilie, le harcèlement scolaire, l'anorexie, le fait de ne pas coucher avant 16 ans et l'hygiène dentaire), j'y ai eu droit.  A l'époque il en passait un par semaine, au moins, un téléfilm avec des collègues dégoûtés qui refusent de partager les mêmes chiottes qu'un sidéen.

Ce roman m'a replongé en plein dans la façon dont en parlait, dans les années 90, ce mélange de gêne et de secret. La narratrice, June, est une jeune adolescente aux parents parfois très occupés, qui ne comprend pas comment sa grande sœur a pu se transformer en cette insupportable peste. Une ado tout à fait banale, si ce n'est sa propension à se promener seule dans les bois en s'imaginant au Moyen-Age et cette relation unique qui la lie à son oncle Finn, un artiste New-Yorkais qu'elle adule et dont elle s'avoue être secrètement amoureuse. Finn, gay, meurt du sida. Reste de lui, en héritage, ce portrait de June et de sa sœur, sa dernière toile. Et cet homme étrange, Toby, que June ne connait pas.

C'était une belle lecture, émouvante, sur la famille, le deuil, la façon dont chacun projette sur l'autre ses émotions. Sur la maturité, l'art, l'amitié et l'amour.  Des sujets sérieux et tristes, traités avec justesse, pour donner un texte plutôt lumineux. Pas facile, pas joyeux, mais éclairé de l'intérieur.

 

 

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