Je sens bien que c'est un tort d'écrire un nouvel article si vite, sans vous laisser le temps de vous remettre de mon avis éblouissant sur le roman de Jonathan Coe... Mais la fin du T3 de l'amie prodigieuse, c'était le 1er septembre, si j'attends plus et que je m'en souviens encore moins, ce sera un article tellement extraordinaire que vous resterez à jamais pétrifié.e dans la béatitude. Or, j'aime les femmes (et potentiellement mais ça n'est pas encore prouvé, les hommes) avec un minimum de répondant.
Si je suis si motivée, c'est que je reviens d'un revigorant weekend consacré à la lecture, qui valait la peine de se lever tôt samedi. Nous étions aux Aventuriales, un salon (festival ?) du livre imaginaire. Je ne suis donc presque pour rien dans l'avalanche de nouveaux livres qui rejoignent nos bibliothèques. Je ne connaissais que deux auteures, celles qui papotent régulièrement sur Twitter avec Sol' et qu'elle m'a fait lire, à savoir Agnès Marot et Cindy Van Wilder.
Je ne donnerai pas son nom mais nous avons croisé un spécimen d'auteure particulièrement peu engageante, qui a levé les yeux au ciel en découvrant qu'elle allait devoir vendre et dédicacer quatre livres d'un coup. Elle a même tenté de nous en faire abandonner un... Et une libraire qui aurait été canon si elle avait su sourire, au lieu de quoi elle surveillait chaque livre que les visiteurs approchaient à moins d'un mètre avec une telle tension que j'en ai eu mal au dos.
De pauvres âmes de bonne volonté, qui étaient venues déguisées, ont dû faire une danse des mascottes que je n'ai pas pu regarder jusqu'au bout, on ne doit pas se repaître de la misère des autres.
Il y avait plein de couvertures colorées, de filles évanescentes aux longs cheveux, d'elfes aux oreilles pointues et de grimoires aux licornes. Une pancarte vendait "du sexe mais pas que". Il y avait un nombre honnête de fans d'Harry Potter. Ce n'était pas mon rayon lecture. Mais c'était chaleureux.
J'avais parlé de ma première rencontre avec Cindy Van Wilder dans l'article consacré à son roman La Lune est à nous, un fort souvenir de mes dernières vacances. Je confirme, elle dégage vraiment quelque chose...
Quand j'ai fondu en larmes, en mai, j'ai ressenti un désir impérieux de posséder mon propre exemplaire. Six mois plus tard, j'ai lutté avec ma raison qui me dit toujours qu'il n'y a rien de plus superflu qu'un achat de livre, ainsi qu'avec ma timidité, j'ai hésité jusqu'à la dernière seconde et j'ai réussi à marmonner quelque chose d'assez intelligible pour revenir avec une lune est à nous à moi, dédicacé. Je ne peux pas le relire, une telle émotion c'est un verrou qui a sauté, ça ne marcherait peut-être plus une deuxième fois. Mais je l'ai.
J'ai aussi fait ma première expérience en chambre d'hôte. C'est flippant un gars bizarre qui te fait la conversation pendant le petit déjeuner. Je suis restée muette, incapable de participer à ces échanges sur la pluie, le beau temps, les cours de ski, le parapente, les églises du XIIe siècle, comme ça, à froid, le matin.
J'ai profité ensuite d'une randonnée et d'un pique-nique au bord d'un lac pour me remettre à lire après un mois de septembre complètement sec. J'ai bouclé un bon roman et entamé un autre qui se présente bien. Je vais remettre à plat toute ma wish-list et revoir l'ordre des priorités. Lire le matin au petit déj (4mn).
Je suis regonflée.
Commentaires
Oh mais cool, on remet ça dans 2 semaines à Saint-Etienne alors ? :)
Tu as oublié de me remercier pour ma brillante conversation avec l'homme bizarre. J'ai assuré, je trouve. On a même parlé trottinette électrique... ça n'a pas de prix.
Je t'ai remerciée. Et admirée !
C'était une terrible expérience sociale. Entre un hôtel et là, le plus était censé être l'hôte, logiquement. Je me sens piteuse, quand je bloque comme ça face à quelqu'un dans les premières secondes, pas moyen que ça se décoince ensuite.
La conversation à base de banalités je ne sais faire que si la personne me plaît d'emblée.
Saint-Etienne ?!! Et un weekend peinard sans traverser l'Europe c'est prévu bientôt ? Ok. Si tu as fini d'ici là les deux sacs que tu viens de rapporter. Et les autres du salon d'avant.
On va pas à Saint-Etienne alors ! ^^
Faut dire que le mec nous a mises dans l'ambiance directe.
Question 1 : "vous avez fait bon voyage ?" Oui oui...
Question 2 : "vous dormez dans le même lit ?" Euh...
Tiens c'est drôle, à ce moment-là il ne m'a pas encore semblé bizarre. C'est un peu logique comme question. Tu as une personne qui réserve pour deux, tu vois deux nanas arriver, tu peux te demander si tu as bien prévu la ou les bonnes chambres, je n'ai rien vu de mal dans sa question.
Mais j'aurais dû répondre que je dors toujours dans le même lit que les jolies femmes, quand elles m'y invitent.
Alors deux choses :
* Il eut été plus habile de nous demander si nous voulions un lit double ou deux lits simples.
* J'aurais pu être d'accord avec toi s'il n'avait pas péniblement pédalé dans la semoule pour justifier sa question ! :D
(et je sais que pédaler dans la semoule c'est pénible et que dans ma phrase c'est redondant, mais c'était vraiment ça, sa réaction ! ^^)
Honnêtement, je n'en sais rien. Mais juste pour le plaisir d'avoir analysé le problème jusqu'au bout, est-ce que justement le malaise ne naît pas parfois quand tu viens de dire quelque chose sans aucune arrière pensée et que la seconde d'après, tu t'aperçois que ça peut être perçu autrement et tu tentes de te justifier ?
ça serait une possibilité en effet, mais j'ai senti son langage corporel dire le contraire. Mains crispées, légère hésitation avant de poser la question... Tout exprimait la gêne à ce moment précis. Dans le reste de la conversation aussi, d'ailleurs : on se raccroche à son discours qu'on sort mécaniquement, en glissant des blagues pas drôle, ahah, sans jamais se décrisper...
Attitude très différente le lendemain matin, curieusement !