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Pas de quartier

england-lane-connolly.jpgEngland's Lane, Joseph Connolly

Avis chrono'

Une fois n'est pas coutume, me voici attachée à un personnage masculin. Un peu par pitié... Mais disons que pour une fois je suis prête à faire comme si je ne voyais pas qu'au final le beau rôle est donné aux hommes dans ce roman. D'aileurs je n'y referrai pas allusion dans la suite de l'article. Ce sera notre petit secret.


Je vous ai trouvé un de ces romans mes cocottes!  C'est Dallas! Tout le monde trompe tout le monde, cache des choses, ment, ou pire ... Dallas avec un moindre budget: moins de pétrole, moins de chapeaux de cowboy, moins de ranches.  En contrepartie c'est à 2h de Paris en Eurostar.

En fait, je ne me souviens pas trop de Dallas... C'était pas plein de complots, de manigances, de cabales, de conspirations et de machinations? Je l'espère... ça semblait bien se prêter au rapprochement.

(Note pour moi-même : juguler ma propension aux rapprochements)

J'ai perdu le nom de presque tous les personnages - les meilleures d'entre vous auront remarqué que j'ai rendu le livre à la médiathèque la semaine dernière - qu'importe, la toute-puissance de ma mémoire comblera les vides.

Ce roman est de catégorie U : c'est à dire que ça commence bien, puis ça fait un sacré creux, avant de remonter la pente*. Comme Une famille heureuse, il s'agit à nouveau d'une histoire centrée sur la vie des personnages. Curieux, non, d'avoir choisi deux livres de ce genre? Ils doivent répondre à un besoin inconscient ^^

Se croisent dans ce roman les petites vies de quelques habitants d'un quartier londonien après guerre. Milly épouse Jim pendant le Blitz. Le passage qui narre leur rencontre a été un coup de coeur. En quelques phrases, une reconstitution de la mentalité de l'époque. Les bombes tombent partout, personne ne sait de quoi demain sera fait. Alors un gars peut profiter d'une permission et épouser une fille qu'il connaît à peine. Le drame de Milly : la guerre finit par finir et ce gars qu'elle avait quasi oublié... pas de chance, il revient vivant.

Non seulement Jim est un gros rustre de quincailler à la moustache dégoûtante, vautré dans son antre puante, mais comble de malchance, il est stérile. Milly ne comptait plus que là dessus pour assurer son bonheur, avoir un enfant. Elle méprise son mari. Mais la soeur de Milly meurt dans un accident avec son mari et le couple adopte l'enfant orphelin.

Parlons un peu de Jim. Pour une fois que mon personnage préféré est un homme! Il n'est pas présenté sous un très bon jour quand la parole est à Milly (dans le roman, chaque personnage du quartier parle à son tour) mais on comprend quand même qu'il est moins stupide qu'elle ne le dépeint. Il s'accommode des moqueries de Milly, s'accommode d'être tenu à l'écart même par le gamin. Il est persuadé que sa femme est trop bien pour lui. J'ai eu pitié de Jim.

Bien d'autres personnages se partagent la vedette, la plupart sont des commerçants. C'est le fond de commerce du roman, si je puis dire, cette opposition entre la vitrine propre et alléchante et l'arrière boutique peu ragoûtante de ces braves gens.

Ainsi, la gentille Milly couche avec le boucher. Le malheureux confiseur doit composer avec une femme muette et prostrée et un enfant handicapé.  Jim trouve la tendresse qui lui manque à la maison auprès d'une prostituée maternelle qui l'emmaillotte dans des langes avant de procéder...

En plein milieu, la gamelle, pour moi, pauvre lectrice. Ma bête noire: le truc-que-mais-qu'est-ce-que-ça-fait-là-ça?  en la personne du boucher, amant de Milly. C'est un délire total, ses petits secrets à lui... C'est incohérent et ça tente vaguement de déplacer le récit dans un autre registre, presque un autre genre en glissant vers le roman noir...

Sauf que ça ne marche PAS comme ça! L'autre jour je pleurais comme une madeleine devant Twelve years a slave... Imaginez que le scénariste se soit dit : "tiens, j'ai envie d'un personnage de clown. Hein? Un clown, on a pas ça sur le plateau?" Bah non, non, je suis désolée. Là j'aurais dit, "mon gars, tu casses tout, c'est pas le moment, c'est pas le propos, c'est pas le sujet. Si tu as une envie de clown, tu te fais un autre film, juste pour toi, tu es gentil et tu me laisses celui-ci qui me parle tel qu'il est."

Qu'est-ce qui a bien pu passer par la tête de l'auteur pour créer ce Barton? Il s'est dit que ça ferait trop propre un roman sans un boucher adultère ET psychopathe? Il voulait faire plaisir à un copain repris de justice? "Devine qui m'a inspiré ce salaud de boucher?" Il a mélangé sans le vouloir deux manuscrits?

Il doit tout simplement avoir eu peur que le récit manque d'action, sans un personnage un peu plus corsé qu'un gros beauf cocu et sa femme donneuse de leçons. Erreur de jugement, m'est avis.

J'ai décroché quelque part par ici, pour ne reprendre le train en marche qu'à la fin. Ceci dit, mon impression globale est assez bonne.

 

Bien, sur ce, je suis à jour de mes articles. Le suivant attendra que je vienne à bout du Monument  Livre...

 

 

* Sur ce modèle, vous pouvez avoir les livres de catégorie L : après un départ en fanfare, ça dégringole en angle droit et c'est électrocardiogramme plat jusqu'à la fin.
Ou la catégorie J , tout le contraire, ça ne fait que monter, malheureusement la plupart des lecteurs auront lâchement abandonné avant.

Lien permanent Catégories : Pharmacie 2 commentaires

Commentaires

  • Encore un que j'aurais dû t'emprunter avant son retour en bibli... Je sais pas, je crois que j'aimerais me faire mon idée sur les personnages et notamment ce pauvre type qui semble quelque peu malmené par sa femme.

  • J'adore cette façon alphabétique de décrire le rythme d'un roman !

    Je connais l'auteur de nom, mais il ne m'a jamais rien dit. Par contre j'ai vu l'adaptation ciné de l'un de ses romans (Vacances anglaises), un film français (Embrassez qui vous voudrez). Et bof.

    Sinon, je confirme pour Dallas, c'était bien ça :)

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