Le bon, les brutes et les gentils truands

Fantasia chez les ploucs, Charles Williams

Avis chrono'

Qu'est-ce qu'il m'amuse ce bouquin! ça marchait quand j'étais plus jeune et je suis ravie, à l'occasion de cette relecture, de constater que ça me fait toujours autant sourire. Attention personnes sérieuses et puristes : c'est déjanté et le langage est volontairement relâché. 

---

Je suis presque sûre de l'avoir lu pour la première fois en fin d'adolescence mais internet s'obstine à me dire que l'édition dont je me souviens, celle avec la grange et la vache, date de 2003. WTF ??

Pareil, je ne comprends pas qu'il ait été classé jeunesse. Donnez ça à n'importe quel gamin, il ne comprendra RIEN DU TOUT à l'histoire, passera à côté de toutes les allusions. C'est subtil parce que raconté avec candeur par Billy, un gamin de 6 ou 8 ans. Il faut décoder. Exemple : le gamin signale qu'assez régulièrement,  il est recueilli par les "Dames des bonnes oeuvres" tandis que Pop, son père est "rappelé". Comprenez que le père, un escroc des champs de courses, multiplie les petits séjours derrière les barreaux.

Et puis il faut avoir un minimum entendu parler de la prohibition. Mais si je ne reprends pas au début, vous n'allez rien comprendre.

Au début du roman, juste après avoir récupéré son fils chez les dames sus-mentionnées, Pop décide d'aller se mettre un peu au vert dans la ferme de son frère. Le frère en question fabrique de l'alcool de contrebande. Tout le roman est émaillé de scènes burlesques lors desquelles il joue des tours aux hommes du shérif, planqués derrière un buisson en espérant le chopper sur le fait.

Les deux frères sont de vrais petits malins, toujours prêts à tirer parti de tout. Comme, par exemple d'une aubaine qui ferait atterir dans leur ferme un soi-disant médecin et sa nièce "convalescente". Une malheureuse fille anémiée et invalide mais qui nage des longueurs olympiques dans le lac, seins nus et vêtue d'un minuscule bikini diamant (qui a donné au roman son titre en v.o.).

Il faut croire que nombreuses sont les bonnes âmes qui veulent du bien à cette innocente, car depuis son arrivée, Billy tombe de plus en plus souvent, dans la fôret, sur des "chasseurs de lapins" armés de mitraillettes ...

Le titre peut faire craindre le pire, je n'y avais pas songé avant que Solessor ne me déclare craindre un humour potache. Mais c'est délicieux. J'aime autant le double sens perpétuel des dialogues que les personnages eux-mêmes. Difficile de ne pas se ranger du côté des deux frères experts-escrocs.

Chaque fois que je rigole à l'un des tours joués par ces deux frères roublards, ça me fait penser à une scène de cartoon.

Donc, voilà. C'est un livre léger et déjanté. A lire si vous êtes de joyeuse humeur ou si vous désirez l'être.

P.S J'espère que je t'ai convaincue, Sol' !

P.S.2 En matière de lectures, certains font dans la qualité, d'autres dans la quantité. J'ai 3 articles en retard... Déduisez.

Toutefois le prochain article ne sera pas consacré à une lecture mais à l'évènement du week-end : Les quais du polar.

Au programme pour l'instant (sous réserve de places disponibles et de temps suffisant), visite du musée d'anatomie et découverte de sa collection de médecine légale, enquête à mener dans la ville, rencontre de quelques auteurs, séance de démonstration à l'école de police et peut-être une conférence ou deux.