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Qui est ma femme?

attentat-khadra.jpgL'attentat, Yasmina Khadra

Avis chrono'

Un sujet fort, traité d'une façon qui ne m'a pas énormément plu. J'ai trouvé le roman interminable, beaucoup trop lent, beaucoup trop dans l'introspection. Un ensemble très déséquilibré, les plus beaux morceaux sont au début et à la fin.


Le début est puissant. Une bombe explose à Tel-Aviv. Dans un hôpital, un médecin d'origine arabe, bien intégré dans la société israélienne, passe des heures entières à sauver ceux qui peuvent l'être. Puis arrive le corps de la kamikaze: sa femme.

Un début intense, c'est évident. Lui n'a jamais rien vu venir, d'ailleurs sa femme n'était pas particulièrement religieuse... Il doit y avoir une erreur.

Mais il n'y a pas d'erreur et les pages suivantes nous entraînent avec lui dans la tourmente: les collègues qui se détournent, les interrogatoires de police, la haine des voisins. L'impossibilité pour lui de faire croire à quiconque qu'il n'était au courant de rien. C'était sa femme!

Prise ici à l'extrême - la personne qui partage votre vie est une extrémiste qui se suicide en causant la mort d'innocents - c'est une question fascinante. Peut-on jamais connaître ce qui circule dans les pensées des personnes dont on se sent le plus proche? Peut-on voir venir un drame? Est-on responsable dans le cas contraire, d'avoir manqué d'attention?

De ce point de vue, c'est un très bon roman et je comprends pourquoi j'avais si souvent entendu parler de ce livre et de cet auteur - même si j'ignorais qu'il s'agissait d'un homme.

C'est tout ce qui a suivi qui a fini par m'être insupportable. L'expression de la souffrance - bon, c'est indispensable. Mais ces dizaines de pages à suivre cet homme paumé, désemparé, hagard, errant, égaré, perdu, déconcerté... Je n'en pouvais plus. Je suis sans coeur, ce n'est pas un scoop ... même du fond de sa douleur, il m'aurait fallu que ce gars finisse par se prendre un peu en main. Ce qui arrive trop tardivement.

Je retiens: parfait pour le contexte historique contemporain. Belle réflexion sur la guerre et sur les relations humaines. Pour le reste, il faut être endurant.

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