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Dans l'ombre du grand homme

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Avis chrono'

Ecrire un roman sur la naissance d'un célèbre tableau. Par l'imagination, revenir à l'époque de sa création et remplir les blancs, fantasmer ce qui relève de la démarche du peintre, de son quotidien, des hasards et des circonstances, de tout ce qui est trop petit pour survivre aux mailles larges de l'Histoire. Mêler à cela tendresse et sensibilité. Voilà qui ne pouvait que conduire à une agréable lecture.


Delft, en Hollande.

Griet est une toute jeune fille. Peut-être aurait-elle pu prétendre à un autre destin, mais son père se retrouve aveugle après un accident, la famille n'a plus de quoi vivre et Griet se voit contrainte d'entrer au service d'une famille renommée de Delft.
Le travail qui l'attend est rude: la maitresse de maison enchaîne les grossesses et la jeune fille se trouve confrontée à des enfants turbulents, dont certains ont presque son âge, tandis que l'autre domestique la regarde de travers en bougonnant et que la grand-mère fait semblant de laisser sa fille gouverner la maison.

Ces petites rivalités de la vie domestique (et de domestique) ne sont pas si mal rendues. La très patiente et presque angélique Griet, qui évoque un lisse personnage de conte, est fort adroitement entourée de personnages un peu méchants, un peu égoïstes, un peu mesquins.

Mais j'ai volontairement gardé pour la fin le maître de maison: Vermeer.
Car c'est dans la maison du célèbre peintre de la Laitière que travaille la jeune fille. Intelligente et curieuse, elle gagne le droit de nettoyer l'atelier, lieu interdit même à la propre femme de l'artiste.
Tout l'intérêt de ce récit est de mêler à des éléments réels - famille très nombreuse, difficultés à peindre en quantité suffisante pour subvenir aux besoins de celle-ci - des éléments romanesques qui vont venir expliquer la genèse de ses oeuvres les plus célèbres. Qui est cette laitière prise pour modèle? Et cette jeune fille, avec sa perle à l'oreille?

Je confesse avoir eu aussi un faible pour l'intrigue romantique très lente et platonique. Elle, toute en admiration devant le maître, n'ose rien, découvre l'amour. Lui, secret et mystérieux se prend de tendresse pour l'intelligence et la sensibilité artistique de la demoiselle. Mais bientôt, les jalousies se dressent pour les séparer.

Bon. Le maître et sa servante, c'est un thème rien moins qu'original, non? Et c'est loin d'être un récit féministe. C'est quand même le mâle ténébreux et la donzelle soumise.... Mais c'est écrit avec beaucoup de charme.
Je devine qu'on doit pouvoir détester la fin, la trouver fade ou sotte. C'est au contraire pour ça que je l'ai appréciée: elle est crédible, elle concorde avec tout ce que l'ensemble du récit nous donne à voir des pesantes conventions sociales de l'époque.
Sans doute, on aimerait penser aujourd'hui que tout finit en partie de jambes en l'air dans le fond de l'atelier, le dos maculé de peinture... Mais ça manquerait un peu de poésie, non?

Lien permanent Catégories : Pharmacie 12 commentaires

Commentaires

  • Un de mes livres préférés.
    Très bien écrit, très touchant, Tracy Chevalier a réécrit avec une très grande sensibilité des éléments connus.
    Un coup de cœur !!

  • Oui, un coup de coeur! C'est un beau travail qui mêle invention et documentation.

  • Titepousse m'a déjà donné de bons échos de ce livre... je n'avais pas la moindre idée de quoi il parlait, c'est chose faite ! ^^
    Ma foi ça m'a l'air sympathique, bien que j'appréhende quelques longueurs... à voir !

    J'aime beaucoup la conclusion de ton article ! :)

  • Je lui ai dit que sa conclusion était bien. Même si ma partie préférée est "l'avis chrono" que je trouve très beau, peut-être parce que ça me parle.

  • Tite' ne t'avait pas raconté du tout l'histoire? Mais que fait-elle!?
    Pour les longueurs, je ne saurais te dire... Je ne me suis pas ennuyée, je ne crois pas.
    Mais bien sûr ce n'est pas violent comme bouquin, ça ne regorge pas de rebondissements.

    @C'era: ça m'a fait super plaisir que tu me dises ça :)

  • J'ai dû en parler rapidement mais comme Sol' ne m'écoute jamais...
    Chronique très sympa, moi aussi j'aime bien la conclusion ^^

  • Roo, qu'est-ce qu'il faut pas entendre ! T'en as parlé rapidement, et je m'en souviens... Donc ? J'écoute ! ;)
    Mais l'histoire, tu ne l'as pas racontée ^^

  • Je vais faire l'arbitre et décider que pour cette fois, je donne raison à Sol' qui déjà se souvient que tu en as parlé, c'est pas si mal. Je suis toujours du côté de celles qui luttent pour quelques étincelles de mémoire!
    Et de celles qui n'écoutent jamais.

    Sur ce, je vous laisse, j'ai qqun à aller chercher! ^^
    Enfin... Peut-être parce que j'ai bien l'impression que cette personne voyage dans une voiture conduite par des imbéciles qui ne savent pas lire une carte. Et hop 3h de plus de voyage...
    ça me laisse le temps de commencer vaguement le ménage :p

  • Roo, pour quoi je passe... j'écoute, et j'ai très bonne mémoire ! Surtout pour les détails que tout le monde a oublié ! ;)
    Toi, tu attendais de la main-d'oeuvre pour le ménage ! C'est loupé ! :D

  • Je l'ai réécouté en livre audio il y a peu, c'était plaisant. Et je suis bien d'accord avec toi sur ton faible. la beauté de ce livre c'est justement toute cette romance platonique. Heureusement qu'on peu lire et relire de tels livres pour oublier tous les passages centré sur le sexe dans la littérature actuelle.

  • Oh, je me demande comment c'est, en livre audio! Voix de femme?
    Je n'ai rien contre un peu de sexe de temps en temps, mais comme tout le monde le sait, je suis une grande romantique alors je ne me tourne pas d'office vers les livres qui en regorgent.
    Et puis une relation passionnelle mais platonique, c'est le must de la sensualité.

  • J'avais bien aimé celui-là. J'hésite encore à voir le film, malgré Colin. C'est tout dire!

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