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Le Paternel est mon berger

padre_padrone_ledda.jpgPadre Padrone, Gavino Ledda

Avis chrono'

Padre Padrone, à la fois "père" et "patron". Histoire d'un petit garçon privé d'instruction, soumis à un père brutal rendu à demi-fou par la misère des siens. Le ton de cette autobiographie est rien moins que léger, triste fenêtre ouverte sur la pauvreté de la Sardaigne d'après-guerre, sur la rudesse des conditions de vie des bergers.


"misère" déjà.  Puis "autobiographie" et "Sardaigne" et encore "après-guerre"... Il ne manquait plus que "Rousseau" dans cet avis chrono et vous auriez pu croire à un article pour le 1er avril. Et pourtant non, j'ai bien lu ce livre! Entier, sans tricher...

Si gentiment prêté par ma sarde préférée que je ne pouvais vraiment pas refuser d'essayer. Avec toute la suspicion qu'on peut avoir devant une assiette de légumes verts. Prudence, prudence... Mais ça va, c'était quand même pas mauvais.

C'est étrange comme j'ai été rapidement happée par l'histoire, peut-être parce que je savais déjà qu'il s'agissait d'une histoire vécue par l'auteur. Ou alors parce que j'étais assise dans un énième magasin de fringues new-yorkais, que j'avais froid et que je m'ennuyais... Lire ou périr...

Dans la première scène, son père débarque à l'école et explique rudement à la maitresse qu'il doit emmener le petit Gavino, cinq ans, ainé des enfants, pour travailler avec lui. Sec, implacable, maladroit mais tellement réaliste... L'instruction passe après la nécessité de faire vivre la famille. En quelques pages, l'enfant est arraché à tout ce qui fait l'enfance. Séparé de sa mère, de ses frères et soeurs. Il accompagne son père, lequel n'aura jamais un mot ou un geste de tendresse. Et pendant des années, ce père ne sera qu'un patron. Dur à l'extrême. Féroce trop souvent. Brutal et violent.

"C'est un coin maudit et on voit bien que lorsque le bon Dieu a fait le monde, il a demandé l'aide du diable pour faire la Sardaigne. Rien que feu et pierailles, des jurons à n'en plus finir et des enragés qui déchirent leur misérable vie comme des chiens. Je ne veux pas y rester, même mort!"

Des portraits saisissants. Une façon de raconter la nature, la frustration, l'évolution d'un esprit sevré trop tôt et sa soif de découvrir, ensevelie mais encore vivace. La musique d'abord: il se battra pour obtenir le droit d'apprendre l'accordéon.

Pour le reste, il lui faudra attendre le courage de tenir tête au père et de s'engager dans l'armée. Là, loin du joug et du mépris paternel, Ledda apprendra enfin à lire et à écrire, jusqu'à devenir celui qu'il est aujourd'hui: un écrivain, mais aussi un professeur diplômé en lettres. Beau parcours!

Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai adoré. Un peu trop bucolique à mon goût, au début. Mais l'écriture est agréable, le sujet digne d'intérêt... ça ira pour cette fois, mais par pitié (message  pour C'era) la prochaine fois c'est moi qui choisis ce que je pioche dans ta bibliothèque!

 

P.S. Je viens d'apprendre que l'adaptation a été Palme d'or à Cannes en 77.

P.P.S Ils font quand même de ces trucs avec les brebis... Je pensais que ça relevait de la légende...

Lien permanent Catégories : Pharmacie 5 commentaires

Commentaires

  • Oh oh... je me disais pourquoi pas... bien que pas forcément transportée par le sujet... mais quand j'ai lu ton histoire de brebis, j'ai eu comme un mouvement de recul ! ^^

  • bah alors Sol', c'est pas toi l'amie des animaux? ^^

  • Si si, justement... Je déplore l'instinct mâle quand j'entends parler de ces pauvres moutons...

  • :) Je ne l'ai pas inventé, c'est évoqué dans le livre. Mais ce ne sont que quelques lignes! Ce n'est quand même pas le sujet du roman.

  • Heureusement ! ^^
    Ceci dit, ça m'aurait étonnée !

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