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Enfance cabossée

edgar_mint_udall.jpgLe destin miraculeux d'Edgar Mint, Brady Udall

Avis chrono'

L'auteur semblait avoir à coeur de nous peindre l'entrée la plus fracassante - et fracassée - possible dans la vie. Si l'on s'attache à ce petit bonhomme d'Edgar, si spécial, ce n'est pas sans souffrir avec lui et sans trouver bien triste cette enfance bousculée, moquée, délaissée... Une souffrance fleuve qui nous fait attendre au fil des pages une éclaircie.


J'inaugure avec Edgar un nouveau mode de lecture, la lecture téléphonique: il vous suffit d'une amie (C'era, par exemple) et d'un forfait avec appels illimités pour profiter de cette expérience. Comme nous sommes deux esprits scientifiques, nous avons testé dans les deux sens pour comparer.

C'era qui lit: Sound a parfois du mal à se concentrer quand elle ne voit pas le texte et son esprit vagabonde... toute penaude elle passe son temps à demander un retour en arrière ou une explication: mais euh... il vient d'où lui déjà?

Sound qui lit: S'est fait avoir une fois... a mis un bon moment à s'apercevoir que C'era, à l'autre bout de la ligne, dormait tranquillement et a dû reprendre le lendemain 10 pages en arrière. Après, a été bien plus prudente: "tu dors?" "Non." "Et là?" "Non. Tu as lu 10 lignes!" "Tu dors?" "..." Et zut....

Mais dans l'ensemble, c'est une façon de partager un livre assez originale et plaisante, parce qu'on peut commenter au fur et à mesure. Le must de la L.C. Nous comptons bien poursuivre l'aventure!

C'era découvrait cet auteur, tandis que j'avais déjà lu Le polygame solitaire qui avait soulevé des tas de questions, notamment à propos de la place de la religion dans le récit. Quelque part, j'ai l'impression qu'Edgar Mint apporte des réponses. Les mormons y font aussi une apparition essentielle. Et la foi est, de même, remise en question. Edgar la trouve avec ferveur, puis la perd avec colère. Dieu existe peut-être, mais en vaut-il la peine?

Dans ces deux romans, l'enfant est au centre. Le petit garçon du Polygame, noyé sous une floppée de frères et de soeurs, de mères qui se chamaillent et doté d'un père souvent absent, était en mal d'amour, c'est aussi le cas d'Edgar. Son père est un crétin qu'il n'a pas connu, sa mère une alcoolique.

La voiture du facteur lui roule sur la tête et l'histoire d'Edgar commence. Quelques centaines de pages pour dérouler un destin pathétique, de l'hôpital au pensionnat où il devient le souffre-douleur de l'école, un peu bêbête au début, mûrissant laborieusement puis à sa famille d'adoption elle même non dénuée de problèmes. Edgar ne s'acharne pendant ce temps qu'à une seule et unique chose: cogner comme un dingue sur les touches de sa machine à écrire. C'est lui qui raconte son histoire et le style est déroutant. On bondit de la première à la troisième personne d'une phrase à l'autre. Le plus étrange, c'est qu'il m'a fallu un sacré bout de temps pour m'en apercevoir.

Ce récit m'a remuée, sans grand plaisir la plupart du temps. Trop de souffrance, trop d'injustice, aucun rayon de soleil, rien qu'un horizon morne. J'étais particulièrement tendue à chaque passage dans lequel intervenait Barry, l'ange noir récurrent du récit. La plaie infectée qui refuse de cicatriser. Le monstre caché sous le lit de l'enfant. Ou bien juste un pauvre type, qui me fait peur à moi...?

De nombreux autres personnages parsèment la route chaotique d'Edgar. Très américain, ce roman. Très road movie, très solitude grandiose. Je l'ai aimé, bien sûr, ce livre, comme on peut parfois se laisser aller à une douleur diffuse, par abandon. J'étais heureuse quand même d'en arriver au bout.

Ici, l'avis de C'era (que je n'ai pas encore lu parce que ça me désole de voir à chaque fois qu'elle dit tout ça bien mieux que moi).

Lien permanent Catégories : Pharmacie 3 commentaires

Commentaires

  • Superbe billet! Oui j'insiste!
    Tout commence par un avis chrono pertinent dans lequel tu réussis à livrer l'ambiance de ce roman en très peu de lignes et rien que ça devrait susciter l'intérêt de tes lecteurs.

    Merci pour le grand moment d'éclat de rire ! Merci pour l'intermède autour de notre tour de lecture... Lol, c'est un peu la honte pour moi :p Je me suis endormie une seule fois sérieux! ahahah -couac-
    Oh et tu as oublié de dire que tu me poses toujours des questions comme si j'avais déjà lu le livre et que je connaissais la réponse ^^ Combien de fois je t'ai dit "je sais pas, je lis là" :p
    On a déjà un autre livre en cours, trOp bien!

    Je vois qu'on a ressenti la même chose par rapport à l'alternance de la 1ère et 3ème personne. D'ailleurs, je me souviens du moment où tu avais souligné cela alors que moi je n'y avais pas trop prêté attention au début. C'est tout à fait ça, Edgar s'écrit et son style, sa manière de parler de lui est comme le signe extérieur d'un trouble neurologique séquelle de son accident...
    Quelle justesse de mots dans tes 2 derniers paragraphes pour décrire Barry, le roman ("très solitude grandiose", c'est bon ça!) et ton ressenti ("je l'ai aimé...par abandon", c'est tout à fait ça!). C'est vrai que par moment tu me coupais dans la lecture pour manifester ta crainte de voir encore arriver une tuile à Edgar, je sentais vraiment ton appréhension. C'est un petit bonhomme très très attachant cet Edgar. Une vraie lecture émotion! Personnellement j'ai adoré et je te remercie de m'avoir permis de découvrir et ce livre et cet auteur :)

  • Du désavantage de lire en duo.

  • Alex, je ne comprends pas ton commentaire. Pourquoi "désavantage de lire en duo"? Approfondis ta remarque si possible ^^

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