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Essayer, ce n'est pas forcément acheter

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Essais, Montaigne

Je triche ignoblement, voici ma première critique sur un livre que je n'ai pas lu... enfin... pas entièrement. Me suis arrêtée au Livre I . Mais je ne veux entendre personne protester! J'ai mis un temps fou à le lire, dans des souffrances abominables, arrachant ligne après ligne, pendant deux mois, des miettes de sens à ce texte. Je m'en souviendrai toute ma vie: Pléiade, 57 chapitres, 314 pages. Tiens, 314, c'est aussi un numéro d'une chambre d'hôtel dans laquelle... (oups, je m'égare).

Comme le titre l'indique fort à propos, il ne s'agit pas d'un roman mais d'une succession d'essais, c'est à dire de textes portant sur des sujets aussi variés que la mort, l'inconstance de l'homme, les parfums, l'amitié, Cicéron, la solitude, l'impuissance sexuelle et la bêtise qui peut nous faire mourir de croire avoir mangé du chat... Tout un programme, non?

Etonnant amas de connaissances, en tout cas. Contrairement à ce qu'il affirme un peu partout, il ne parle que peu de lui. Indirectement, le plus souvent. C'est bourré de citations latines... De références à d'autres textes. J'ai admiré, quand même. Sacré bonhomme. Pas trop "famille", j'ai l'impression. Et pas toujours bon vivant. Mais parfois marrant.

Je découvre très tardivement ce classique d'une valeur certainement inestimable. Je ne suis pas à la hauteur, j'avoue tout! Je crois n'avoir à peu près rien compris. J'en sors avec à peine deux pages de notes, couvertes de points d'interrogation. C'est un échec cuisant, démoralisant. Je crierais bien au secours... mais auprès de qui? Je vais ouvrir dès ce soir le premier « Profil d'une œuvre » de toute ma vie, histoire de pomper des idées à d'autres. C'est honteux? Oui. Totalement. Ce ne sera pas une béquille pour moi, mais une poutre. Enfin... J'espère que l'ouvrage est bien fait et que je vais comprendre des trucs. Je refuse de repartir pour 125 pages de paraphrase!

S'il ne fallait pas absolument avoir compris, s'il n'y avait pas d'enjeu, j'arriverais à en rire. Je me contenterais de dire que le Tome 1 était trop mauvais pour que je lise les suivants et que l'auteur ferait bien de changer de genre.

Si je n'avais pas tant d'amour propre...

Si ce n'était pas un monument de notre littérature. Moi j'aime les classiques du XIXe siècle. Exclusivement. Je suis butée en amour.

Grâce à cette lecture cauchemardesque, je me souviens de la lectrice que j'étais à l'ouverture de ce blog: rebutée, refroidie, complexée, angoissée par des années de livres imposés...

J'enrage. D'impuissance et de découragement. Deux mois pour ça???!! Et ce n'est que le début...

Si en plus il ne fait pas beau pour mon weekend en Bretagne, je crois que je ne vais pas tarder à me transformer en un Julien Dussart bis... Grrrrr

 

Terminons sur quelques remarques (à ne surtout pas prendre aux sérieux). J'espère que les spécialistes de Montaigne ou de l'humanisme et les élèves qui ont un devoir à rendre pour demain matin sont déjà partis.

J'ai quand même compris des trucs...

1 – Il fait l'apologie de l'égoïsme, en quoi il a tout à fait raison. Il est idiot de vivre pour les autres! «  La plus grande chose du monde, c'est de pouvoir être à soi »

2 – Il n'est pas très clair en amitié, ou pas très clair en amour - je n'ai pas encore tranché. (Quand je vous disais que je ne comprenais rien...) Je prends la traduction, note page 1478, parce que mon latin en est resté à rosa, rosa, rosam...

« L'amour est une tentative pour obtenir l'amitié d'une personne qui nous attire par sa beauté » (Cicéron.)

Est-ce à dire que l'amitié est plus précieuse que l'amour? Je serais assez d'accord... Mais l'amitié ne survit jamais à l'amour, non? Coucher pour arriver à ce résultat me semble alors un assez piètre calcul.

Toutefois cette histoire de beauté me turlupine. N'est ce pas une déplorable raison de rechercher l'amitié de quelqu'un? Une raison que je ne connais que trop bien. Il est déprimant ce type... 500 ans d'écart et il met quand même son nez dans mon linge sale.

3 - C'est à Montaigne (à son père, si l'on veut être exact) que nous devons l'idée de cet emblème de notre société: Pôle Emploi.

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La preuve par la citation: « il avoit désiré mettre en train qu'il y eust és villes certain lieu désigné, auquel ceux qui auroient besoin de quelque chose, se peussent rendre et faire enregistrer leur affaire à un officier estably pour cet effect » (pourquoi je vous épargnerais l'orthographe ancienne? J'y ai eu droit 314 pages!)

Je traduis: Il avait eu l'idée de placer dans chaque ville une antenne Pôle Emploi dans laquelle pourraient se rendre ceux qui ont besoin de quelque chose (ou dans les cas extrêmes, de n'importe quoi qui se présente) pour y être enregistré (sur trois ou quatre rendez-vous-conseil, dans une base de données mise à jour assez aléatoirement), par un conseiller (doué de plus ou moins de compétences et de plus ou moins de compassion. Mais doué d'horaires confortables.)

Je lis un tout petit peu plus loin qu'on peut y trouver « un serviteur de telle qualité » ou un « ouvrier » mais aussi de la « compagnie pour aller à Paris ».

Fusion de Pôle Emploi et de Meetic à envisager? Ce serait pratique quand même. Moi je dis ça, je dis rien... D'ailleurs, je me tais. J'ai mon « Profil » à lire.

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Commentaires

  • ça donne pas trop envie ... lol

  • Sans doute parce que je n'avais moi même pas une envie dévorante de le lire. L'état d'esprit dans lequel on aborde les choses compte beaucoup!

    Je nuance, donc, même si Montaigne n'est plus là pour m'en tenir rigueur!

    J'ai été un peu méchante, mais ça reste intéressant pour qui mène des études de lettres. C'est une certaine vision de l'humanisme et aussi l'éclosion d'une forme nouvelle, celle des Essais, justement.

    Le côté auto-biographique compte aussi, même s'il n'est que peu accentué dans ce premier livre. On y voit le mécanisme d'une pensée du XVIe siècle, qui s'ouvre à des mondes nouveaux, à des possibilités nouvelles (Les grandes découvertes comme celle de l'Amérique).

    C'est aussi une pensée critique, sur l'éducation, sur la politique, pas seulement une accumulation de notes de lectures sur les auteurs classiques (on redécouvre à cette époque les textes originaux). Montaigne n'hésite pas à dire quand il n'est pas d'accord. C'est une sorte de dialogue, avec nous, avec ces auteurs, avec lui-même.

    Voilà pour l'aspect positif. Mais s'il faut choisir un de ses contemporains, j'ai eu une préférence autrefois pour Jean de Léry.

  • C'est le genre de texte à lire "accompagnée" en cours par exemple... En tout cas, tu as persévéré même si tu n'as pas terminé : bravo !

  • J'ai terminé ce qui était au programme. J'ai bossé presque chaque minute de mes vacances, je n'ai pas encore eu le temps de regarder les cours que je possède. Je pense avoir globalement compris, tout de même. Mais je me sens incapable de produire une réflexion solide là dessus...
    Je ne repère pas de grands axes d'étude, en fait.
    J'espère que les autres oeuvres m'inspireront plus.
    Je vais chercher des sujets d'exam portant là dessus, pour me donner une idée de ce qui doit attirer mon attention.

    Des idées de questions à me poser Véro? (je renifle une experte en la matière...)

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