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twilight

  • Twilight - Dents pointues, femme perdue.

    Twilight - Fascination, Tentation, Hésitation & Révélation,
    Stephanie Meyer

    Avertissement: Cet article ne se gênera pas pour dévoiler certains éléments importants de l'intrigue, y compris ceux d'une partie du dernier tome. Futurs lecteurs qui tenez à conserver du suspense, passez votre chemin!

    Twilight.jpgMe suis beaucoup moquée, pendant qu'Amour lisait Twilight. Des quolibets d'un haut niveau, dignes de moi, des jeux de mots minables sur la succession des titres en « -tion », un mépris affiché pour les histoires de vampires et jusqu'à quelques morsures dans le cou - mais c'était plus pour mon plaisir personnel.

    Contre toute attente, ce n'est vraiment pas mal écrit. Ce serait même de sacrés bons romans, s'il n'y avait deux petits détails gênants.

    Tout d'abord, Bella. Vraiment trop nunuche. Un demi-siècle de retard. Je ne suis pas parvenue à m'attacher à elle. La gentille fifille à son papa, la gentille lycéenne. Pouah, qu'elle me semblait fade.

    Mais le coeur du problème, c'est lui. Vous allez me dire qu'un roman de vampires sans vampire ce serait se moquer du monde, mais assurément ce serait un plus pour l'histoire tant il me semble que le personnage de Bella ne prend de l'épaisseur que lorsqu'il est absent.

    Quand il est là, la demoiselle se cruchifie: ce ne sont que mièvreries, répétitions et lourdeurs (j'ai noté que l'adjectif « marmoréen » a fini par lasser d'autres que moi). « Il est trooop beau, mais qu'est ce qu'il me trouve? Comme il est foort, et rapide et tout et tout. Oups j'ai encore fait tomber ma tasse.»... Arf.

    Toutefois, au terme du second volume, j'étais réconciliée avec Bella. Cette Meyer jouait double jeu, feignant de nous peindre une idylle entre Bella et son bel Edward à laquelle elle-même ne croyait pas. Glissant presque à chaque page des indices pour nous signaler: « Hé, prenez pas ça trop au sérieux, quand même, vous les trouvez pas un peu faux, ces deux-là? Un peu trop lisses? Vous croyez que l'amour c'est aussi niais et plat?».

    Car dans Tentation, exit Edward qui nous fait le cadeau de disparaître sur plusieurs centaines de pages. L'intrigue tourne presque exclusivement autour de Bella, qui prend de l'épaisseur et autour de ses émotions, décrites avec beaucoup de justesse.

    Ainsi qu'autour de mon Jacob. Je ne serai peut-être pas tout à fait objective, car je suis amoureuse de lui, mais quand même, je n'invente rien en disant qu'à la façon dont l'auteur le décrit, on ne peut que lui donner la préférence.

    Alors qu'Edward est toujours dépeint comme guindé, taciturne, ennuyeux à mourir, exécrable psychologue, décidant de tout à la place de sa chère/chair humaine,  Bella trouve auprès de Jacob toute la tendresse dont elle a besoin à ce moment là.

    D'un côté le vampire mort et impassible, de l'autre, le bouillonnant Jacob, joueur, joyeux, drôle, tendre, passionné. Le vampire est glacé, son torse est un caillou géant. Le loup-garou a la peau toujours chaude et confortable. Avec le premier, elle ne fait rien d'autre que s'extasier et soupirer, avec le second, elle se chamaille, roule à moto, rit... Et on voudrait nous faire croire qu'il y a matière à débattre? On finit par trouver mal équilibré le partage des qualités entre les deux prétendants tant Jacob paraît mis en valeur et être le véritable héros masculin du roman.

    L'épisode du volume suivant, je l'avais préssenti: Bella est sur le point de mourir de froid, la tempête de neige fait rage, Edward est impuissant à l'aider. Le voilà contraint à faire appel au brûlant Jacob, qui, goguenard, se glisse avec délice dans le duvet de sa dulcinée dont le coeur troublé bat la chamade, tandis que le vampire inutile se contente de grincer des dents à côté. A ce moment, pour moi, tout est dit.

    La fin de la saga ne m'a pas emballée, même si je la trouve d'un réalisme qui désarme tous mes arguments. Bella se réfugie dans la maternité pour fuir le dilemme qui l'étrangle, après avoir avoué à Jacob qu'elle l'aime tout autant, mais voilà, ce n'est pas possible, il y a Edward.

    Pour Jacob (et je continue à croire qu'il a la préférence secrète de l'auteur, à défaut d'avoir de son côté le grand public qui fantasme sur les vampires, c'est à la mode.) un pis aller très adroit, je dois dire, qui a l'air de tout expliquer et de contenter tout le monde en une happy end de conte de fée.

    Sinon, pour les amateurs, il y a quelques combats de vampires, un peu de sang, de-ci de-là un peu de suspense et des ennemis revanchards qui traînent du premier « -tion » au dernier «-tion ». Mais c'est secondaire.

    En conclusion, un best seller plus subtil qu'il n'en a l'air avec de quoi lire entre les lignes, un style solide et plaisant, et un bon moment de lecture malgré une fin très politiquement correcte pour faire plaisir au plus grand nombre.

    Mention spéciale à cet acteur hideux-mais-qui-a-l'air-beau-gosse choisi pour incarner Edward au ciné (j'ai pas de goût, en matière d'hommes, me direz-vous). Les films, jusqu'à présent, font ce qu'ils peuvent, mais taillent largement dans le texte.

    A lire, plutôt qu'à voir.

  • Avril - Ce que je (ne) lis (pas), pourquoi

    lect_avril.jpgUn excellent cru ce mois d'avril! Six romans, dont quatre ont été de véritables coups de coeur!

    En bas de tableau bien que pas si mauvais, le Modiano (comment ça il n'y a pas d'article sur le blog? Non, pas encore, suis en retard d'une douzaine de titres... Que vous êtes désagréables à remarquer toujours ce qui ne va pas!)

    En haut de tableau, pas le meilleur, mais sûrement le plus marquant du mois: fin de la saga Twilight!

    Moi qui déteste faire des jaloux et qui aimait équitablement le Club des cinq, Zola, Barjavel, Konsalik, Nothomb, Steinbeck et J.K. Rowling, je suis tardivement devenue une lectrice tiraillée par la question

    « Qu'est-ce qui est digne d'être lu? ».

    J'avais beau savoir que tout est bon à lire du moment qu'on prend du plaisir... Je n'arrivais plus à m'appliquer ce conseil plein de bon sens à moi-même.

    Je cloisonnais. D'un côté les bouquins qui m'apportaient de la distraction. D'un autre les oeuvres, celles pour la « satisfaction » sous la forme, le plus souvent, d'un coup de pouce à mon amour propre (whouah, je suis top cultivée!).

    Je n'assumais plus de lire pour le plaisir.

    C'était devenu pour moi un peu comme regarder Hélène et les garçons à dix ans... honteux et inavouable (et encore vous ne saurez pas de qui j'étais amoureuse).

    Dichotomie stupide qui ne m'a menée à rien d'autre qu'à un désintérêt progressif pour la lecture, aggravé par des études qu'il était grand temps d'arrêter et une culpabilité dévorante: les autres étudiants étaient bourrés de savoirs et je n'avais plus envie de lire quoi que soit car rien n'était suffisant pour combler ce fossé que je sentais entre eux et moi.

    Heureusement, l'Amour est là pour me délivrer de mes complexes (le Dr Sound ne me contredira pas, je suis une patiente qui s'auto-médicamente). Mon Amour, qui a le temps à la fois de vider ma P.A.L. bien avant moi et de la remplir de ses propres lectures achevées.

    Voilà comment Twilight s'est retrouvé un soir sur ma table de chevet, avec ordre de le lire dans la semaine, avant la sortie du film, sous peine d'être trainée au cinéma (oh, horreur!) sans en avoir achevé la lecture.

    Moi? Lire ça? Beurk. Jamais...

    Ai-je dis.

    Avant de m'y mettre.

    Mon avis: Twilight 1, 2, 3, 4 billet groupé rubrique Pharmacie.