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quelle image je donne de moi tsss

  • A consommer avec modération

    delerm,gorgée de bière,plaisirs minuscules,m'enfin si c'est un plaisir intense je prends aussi,pas un roman,inclassable,et juste pour faire rire ceux qui lisent mes tags j'avais écrit,quelle image je donne de moi tsssLa première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, Philippe Delerm

    Avis chrono'

    Difficile d'aborder ce livre en toute impartialité, car il n'appartient pas à mon univers. Je perçois bien la nostalgie, les saveurs d'antan, l'harmonie de l'ensemble, mais rien qui puisse me toucher, ni m'atteindre. Pour autant, je ne regrette pas de l'avoir lu, c'est une nouvelle facette de la littérature que j'ajoute à mes expériences.


    Une forme facile à décrire: accumulation de chapitres minuscules, succession d'instantanés, de moments volés et heureux. Ou l'inverse, ça marche aussi.

    Seulement voilà: si l'intention est louable, l'écriture habile (je dis chapeau, c'est beau, que c'est beau!), que les émotions sont au rendez-vous (je me suis crue assise sur les genoux de ma grand-mère un soir de veillée), que tout ceci sent bon le vécu (à toutes les sauces: la campagne / la ville, le gamin / l'adulte, l'estomac / l'esprit) vous devinez, à la pluie de parenthèses qui précèdent que j'ai à émettre quelques réserves.

     

    C'est que je déteste le Tour de France!! ça doit bien être le seul sport que je ne regarde pas à la télé!

    C'est que je ne vais pas aux mûres! Je préfère les framboises. Je n'écosse pas de petits pois. Ils sortent déjà tout déshabillés d'une boite de conserve. (Oui, c'est scandaleux, dénoncez moi au chef - celui qui fait des épinards aux amandes -  si ça peut vous soulager). Je ne goûte guère les banana-spit, encore moins les loukoums. Et d'abord, je ne me souviens même plus avoir été assise sur les genoux de ma grand-mère. Quant aux veillées, c'était vite vu à la maison, au lit à 20h.

    Conclusion n°1: beaucoup de ces textes me sont passés à côté, tandis que je me contentais de leur faire un p'tit coucou de la main.

     

    Ensuite: C'est que si je n'aime pas la bière, en revanche, j'aime poser mon coude sur la table et mon menton dans ma main et contempler de jeunes femmes juste légèrement éméchées finir la leur en déployant un sourire à tomber à la renverse.

    Je me souviens aussi du Bibliobus, du rideau avec ses larges pans en plastique qui en barre l'entrée, et de ses casiers en bois. Je me souviens d'y avoir emprunté un livre qui traitait du corps humain et dans lequel un croquis présentait les dangers du tabac: une cigarette, des poumons, une tombe. Croquis que je revois encore et qui fait de moi une non-fumeuse incurable.

    J'ai des miliers d'images d'autoroutes de nuit dans la tête. Des dizaines de voyages et chacun d'eux compte pour moi. Il m'est cher, je peux le faire revivre tant que je veux.

    C'est ma seconde conclusion, la dernière. Ce livre ne me touche pas, car il ne m'est pas utile. Il ne constitue pas une expérience. Je ne suis pas Delerm, je ne saurais pas l'écrire avec talent, mais je suis pleine de ces moments merveilleux, de ces toutes petites choses que j'ai su saisir, qui étaient délicieuses, que j'ai soigneusement enfermées dans ma mémoire pour pouvoir me réchauffer à leur contact, à volonté.

    Parfois, je maudis cette capacité, car je suis incapable de transmettre la tendresse et le bonheur que ses souvenirs m'évoquent. Impuissante à partager, pourtant ce serait si agréable...

    Voilà, je suis sentimentale! Le but de l'ouvrage n'est-il pas atteint?

     

    Ce livre pour...?

    Ce livre pour ceux qui ont besoin de faire le plein de sérénité.

    Je n'ajoute rien.

    Ici, à la place du blabla habituel, une minute de silence.