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jane eyre

  • Sensations et sentiments

    Bronte_Jane_Eyre.jpgJane Eyre, Charlotte Brontë

    Avis chrono'

    Ce mélange entre une psychologie très travaillée, d'un réalisme parfois époustouflant et certains épisodes au romantisme exacerbé, ou pleins de superstition naïve ne manque pas d'intérêt. Un délicieux classique de la littérature anglaise!


    De surprises en surprises

    note.jpgUne lecture multi-supports, étalée sur plus d'un mois. Une vingtaine d'heures d'écoute mêlées de quelques e-pages sur mon reader tout neuf (un avis dans les prochains mois, le temps de m'habituer), le soir lorsque dévorée d'impatience je ne pouvais attendre au lendemain.

    Nouvelle occasion de bénir ma capacité à n'avoir jamais entendu parler des plus grands classiques, sinon par leur titre et leur auteur. Cette Jane m'attendait depuis des années, sans que je sache le moins du monde de qui il s'agissait. Le nom de Brontë m'avait-il influencé? Ma surprise fut grande, au début, de me trouver face à une héroïne enfant. A peine m'étais-je habituée à cette idée que le roman bondissait une première fois en avant dans le temps, pour finalement s'étaler sur la moitié d'une vie.

    Un roman d'une taille conséquente! Autant de parties, autant de tonalités différentes. De l'une à l'autre, le thème et l'intention semblent parfois si dissemblables qu'il m'est arrivé de penser que Charlotte Brontë, de crainte de ne jamais écrire de second livre, avait déversé en vrac toute sa fertile imagination dans celui-ci.

    L'enfance sous la férule d'une tante sans tendresse. L'éducation dans un austère pensionnat de jeunes filles, à souffrir du froid et de la faim, mais où se développe cette personnalité hors du commun, esprit curieux et vif, avide de l'affection de ses prochains. Puis la jeune femme...

     

    De l'amour et de la femme anglaise

    Figure qui par certains côté m'a évoqué l'actuel « féminisme » (dans ce qu'il a de bon), cette Jane là possède une grande force de caractère. Elle résiste quand il faut résister, aussi bien physiquement que moralement. C'est un esprit intelligent et complet, cultivé, raisonnable. J'ai apprécié cette force vive et son amour de la liberté, des grands espaces. Même si, aux côtés de son M. Rochester, elle devient un peu godiche. Mais je peux comprendre.

     

    Mon siècle de prédilection

    Durant la première dizaine d'heures, j'étais emballée. Transportée, c'est le bon mot. Amoureuse, comme je me sens parfois, quand tout va bien, que tout est bon, que je me sens au chaud et à l'abri, avec le livre de mes rêves. La littérature du XIXe, emporte toujours mon adhésion. Française, anglaise, peu n'importe, dans toute sa diversité.

    Là, j'aimais tout, le langage délicieusement désuet et délicat. La voix mélodieuse de la lectrice et sa façon de prononcer tantôt "Djaine", tantôt "Jaine", ou "Jeanne". Je tuerais pour avoir cette voix là, quand vient mon tour de lire, le soir! Le léger fond de religion et de morale, aucunement agressive. La qualité des développements psychologiques, qui me rendait ces personnages si familiers, si consistants.

    Toute seule dans ma voiture, quand mon cd du jour arrivait à la fin, je m'enthousiasmais pour ce que je considérais comme un chef d'oeuvre.

    J'ai le regret d'avoir, depuis, un peu nuancé ces débordements sentimentaux (mais que voulez-vous, par moment c'était si romantique! C'est contagieux, l'amour!). Dans la suite du récit, quelques longueurs épouvantables ont un peu usé ma patience. Le dénouement, que je pensais (un peu à tort, finalement) très prévisible, tardait à venir. Surtout, j'étais gênée de voir les interventions surnaturelles se multiplier.

     

    Fantômes, farfadets et fées-nomènes...

    J'exagère, comme toujours, sans quoi vous ne me reconnaitriez plus. Pas de marraine la fée dans ce roman ni de petits bonshommes verts,  mais de petites touches de superstitions qui me firent beaucoup rire, au début, lorsque la petite Jane se blottissait dans son lit, persuadée d'entendre des fantômes. Puis il y eut le « Gytrash » cette sorte d'esprit que la jeune fille crut entendre. Tout cela me plut beaucoup.

    C'est l'excès de « signes du destin », surtout, par la suite, de coïncidences vraiment grossières, qui m'a dérangée. Pas tant en eux-mêmes que parce qu'à mes yeux, ils juraient avec l'ambiance générale du roman. Dans ce récit, nous rebondissons sans cesse d'un développement attendu à une incroyable péripétie. D'un personnage paisible et froid à une folle furieuse. Du sentimentalisme un peu niais aux réfléxions profondes. Du chaud au froid.

    Mais ce n'est qu'un avis très personnel, aucunement une critique ou un défaut qui devrait dispenser quiconque de se plonger dans ce texte célèbre à juste raison!

    Je vois encore 1000 choses à dire, 1000 thèmes à traiter... Féconde lecture!

    1er livre lu dans le cadre des Baby challenges 2011: catégorie CLASSIQUES.

    Lien permanent Catégories : Pharmacie 25 commentaires