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  • Who est Charlie ?

    une machine comme moi, couverture, Ian McEwan, mac ewanUne machine comme moi, Ian McEwan

    Voici un livre qui aurait eu toute sa place dans mon année à thème "Intelligence artificielle" , tant il décline avec application les multiples questions qui se posent avec l'essor de l'IA, en particulier celles liées à la morale.

    Mais ces interrogations contemporaines sont habillement transposées dans une uchronie. En effet, c'est en 1982 que Charlie achète son "Adam", androïde qui ressemble à s'y méprendre à un humain. Tout ceci rendu possible à cause d'une infime variation : Alan Turing, génie précurseur de l'informatique et de la théorisation de l'IA n'est pas mort. Il ne s'est pas suicidé avec sa fameuse pomme au cyanure. Tout a donc été plus vite dans le monde de Charlie. Quelques autres uchronismes se glissent dans le récit, par exemple l'issue de la guerre des Malouines n'est pas la même.

    Voici pour le cadre. Quant à l'intrigue, à quelques composants électroniques près, c'est une bonne vieille histoire de triangle amoureux. Charlie en pince pour sa voisine du dessus et le nouveau locataire à rallonge, tout presque-humain qu'il est, ne manquera pas de l'imiter. Ajoutez pour le suspense que la demoiselle a ses petits secrets...

    Le roman est tout de même plus riche que cela, l'IA n'est pas qu'un détail. C'est très intéressant sur le plan de la morale, des choix comme ils sont faits par les humains, comme ils le seraient par un émulateur de conscience au terme d'arbitrages et de pondérations diverses qu'au fond, notre conscience fait aussi, mais de façon plus opaque.
    Je ne veux pas trop en dire mais c'est très réaliste, bien documenté. Un essai de vulgarisation scientifique glissé dans un roman.

    J'ai manqué un peu d'éléments de surprise, je dois dire. C'est assez personnel, le roman est bon, simplement j'ai lu sur la questions le même genre d'articles que l'auteur, on dirait et j'aurais bien aimé un petit quelque chose de plus. Un angle nouveau.

    Finalement, mon coup de cœur est pour le titre, pour son ambiguïté que je n'avais pas sentie au début. C'était forcément Charlie, le "Moi". Mais plus j'avançais dans ma lecture, plus il m'apparaissait évident que c'était celui d'Adam. Adam qui s'interroge, Adam qui cherche à comprendre ce que ça peut bien être, une machine comme lui.

    Ce n'est pas le Ian McEwan d'Expiation, mais on s'en rapproche !

     

     

  • Chili con charnier

    condor-ferey.jpgCondor, Caryl Ferey

    Glauque à souhait, sans surprise, c'est un peu la patte de l'auteur...
    Santiago, Chili, de nos jours. Dans un quartier rongé par la pauvreté, les cadavres d'enfants succèdent les uns aux autres, sur fond de trafic de drogue. Aux commandes de l'enquête, un jeune avocat aristocrate désabusé, une étudiante en cinéma lesbienne repentie et caméra au poing, et un ancien activiste passé par la torture. 

    Pas trop mon genre ces thrillers sombres et violents, construits sur un malheur bien trop réaliste. Ce ne sont jamais des enquêtes écrites pour nous tenir en haleine avec un rebondissement presque à chaque page. Non, c'est juste triste, poisseux de misère humaine. 

    Je me suis raccrochée à ce qui me fait tellement défaut : un peu de culture historique. Puisque tout tourne autour du passé du Chili et des échos persistants de la dictature de Pinochet, c'était l'occasion d'une grosse révision.