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Problème respiratoire

Cencent_cinquante_pulsations_boyer.jpgt cinquante pulsations, Laurent Boyer

Avis chrono'

Pas de coup de coeur cette fois, bien que le thème soit de ceux qui me parlent: États-Unis ségrégationnistes, réflexion sur la peine de mort. Mais quelque chose dans l'écriture n'est pas à la hauteur de ces problématiques délicates. J'espère que je vais savoir me justifier...


Cent cinquante pulsations est un très court roman, environ 130 pages, que j'ai très gentiment reçu suite à un partenariat sur Livraddict. Je les en remercie. C'est mon second partenariat numérique et il a rejoint ma toute nouvelle liseuse, que j'aime décidément beaucoup. Cadeau de moi à moi pour les dernières vacances. Bref. Parlons du roman.

Ce n'est pas pour rien que je traîne un peu des pattes avant de livrer mon avis. Je n'ai pas été franchement emballée...

Le titre fait référence à Watson Epps, ex instituteur, noir, et en attente de son exécution imminente dans le couloir de la mort. Son coeur bat pour l'instant à 150 pulsations. Il rythmera les chapitres qui lui sont consacrés, son angoisse en augmentant sans cesse la cadence.

Watson est accusé d'avoir tué le shérif de la ville dans laquelle il venait de débuter comme enseignant. Eileen, la femme du shérif, et son fils sont en route pour assister à l'excécution. Plongée dans ses souvenirs de l'époque du meurtre, Eileen va être le second personnage important du récit et confier à cette occasion à son fils des choses qu'il aurait peut-être mieux valu savoir dire plus tôt.

Le point fort du roman, ce sont les passages de récit. Le contexte historique et social est bien rendu. Succinctement, on nous retrace une époque où le racisme est monnaie courante, où l'instituteur noir est une curiosité locale et doit plus qu'un autre faire ses preuves.

En revanche, j'ai été déçue par l'absence totale de surprise, de suspens. Je ne sais pas pourquoi, le titre et le sujet m'avaient fait penser qu'il s'agissait d'un thriller. Mais ce n'est pas le cas. Je serais d'ailleurs bien en peine de définir le genre exact de ce roman. Historique? A visée de...? Non, je ne sais pas.

Autre problème, de taille, et qui cette fois ne dépend pas de mes horizons d'attente (enfin il me semble) : autant l'écriture de l'auteur est bien agréable lorsqu'il s'agit du récit, autant elle est assez curieuse quand il s'agit de dialogues. J'ai mis un sacré bout de temps à comprendre ce qui me gênait!!

Les dialogues ne comportent aucun verbe de paroles, les propos ne sont coupés par aucune incise. C'est à dire que les répliques s'enchaînent, l'une après l'autre, sans indication de ton ou d'activité, de sentiment du personnage. Sans pause, un peu comme du théâtre, mais sans les didascalies.

Un extrait, pour être plus claire peut-être:

" Essayons de vivre l'instant présent. C'est le futur qui vous effraie.
- Il m'étouffe. Il m'empêche de vivre. Où tout ceci va-t-il nous mener?
- Je l'ignore. Il n'y a qu'un seule chose que je sais, c'est que je ne pouvais pas passer à côté de vous et faire comme si de rien n'était.
- Mais qu'est ce que j'ai fait pour entraîner cela?
- Rien . Ni vous ni moi n'avons rien fait pour. Seul notre destin choisit."

Il se dégage de ces dialogues une désagréable sensation d'artificialité. C'est très froid. Et j'ai eu du mal à éprouver la moindre empathie pour l'un ou l'autre des personnages. De plus, le contenu même des dialogues est parfois déroutant. Comme lorsque la mère se met à parler à son fils, après des années de silence. La situation, certes, s'y prête. Confinés ensemble dans la voiture. Mais le cheminement psychologique qui conduit à ce dévérouillage de la parole n'est pas clair. ça vient un peu trop facilement. Je suppose que là encore, c'est l'absence de commentaires enrobant le discours direct qui gêne cette compréhension du personnage.
Enfin, il existe une troisième voix, dans le roman. Un homme, dans un bus... Et là... Je me suis perdue complètement.

Je reste donc sur ma faim, avec ce récit qui a des qualités mais que j'ai perdues de vue, mon attention retenue par des défauts de compréhension.

Lien permanent Catégories : Morgue 4 commentaires

Commentaires

  • J'avais hésité à postuler pour ce titre ! Je n'ai pas l'impression d'avoir raté grand chose !

  • On se rend compte que la maîtrise du dialogue n'est finalement pas chose facile.

  • @ Ingrid: Oh... qui sait... enfin... là, tout de suite, je n'ai pas d'argument pour.

    @ Alex: pourquoi "finalement"? A un moment on devait le penser?

  • Tu n'es pas la seule à avoir eu de la difficulté à saisir qui était le type dans le bus, on est au moins 3-4 à avoir eu ce problème. J'ai posé la question à l'auteur directement et il m'a dit que c'étais lui, Laurent, dans le bus. Mais j'ai complètement loupé le passage où il l'annonce. Bref, ce n'est pas un coup de coeur pour moi, mais j'ai bien aimé.

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