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Il est chouchou mon loulou

croc_blanc_london.jpgCroc-Blanc, Jack London

Avis chrono'

Peu de répit dans ce récit, archétype du roman d'aventures, qui nous entraîne dans les étendues gelées du Wild sur les traces du louveteau Croc-Blanc. Superbe pour les paysages, j'ai presque senti la neige. Superbe aussi pour ce qui est d'imaginer la conscience sommaire de l'animal du monde qui l'entoure.


L'agrégation approche, amis des lettres! L'heure arrive, ouvrez vos (j'allais écrire une connerie, qqun me perturbe sur msn) épais volumes, avalez goulûment ce polisson de Rousseau, badinez avec l'amour! Amusez-vous!

Las! Je ne serai point des vôtres cette année... J'ai été entraînée au loin, happée par le Wild!

Ah! L'appel de la forêt! Les dangereux chevreuils, la gadoue sur les godasses, le traître radar dans la descente, toussa toussa... Quel besoin d'aller se fourrer dans un livre quand on peut vivre l'aventure à moins de 20mn en voiture?
D'un autre côté...  quel besoin de se fatiguer à décrotter des chaussures quand on possède à la maison une bibliothèque et une couverture synthétique toute douce?

N'allez pas croire que je n'ai pas longuement réfléchi à ma première et si symbolique lecture de l'année! Mais sournoisement, une autre s'est imposée. J'ai beaucoup pesté contre ce roman que j'associais à ma tendre enfance. Mais finalement je l'ai adoré.
Je râle et j'aime. Je vais en faire ma devise. Quelqu'un saurait traduire ça en latin, que ça en jette un peu?

Je croyais avoir déjà lu Croc-Blanc, mais je me demande si je n'ai pas plutôt vu un film, parce que me revient cette image de deux hommes et d'un traineau transportant un cercueil. Surprise! Dans le livre, cet épisode n'est que l'apéro (celui des loups)!

Ensuite, exit les barbus dégoutants, place à l'animal, le jeune Croc-Blanc, que l'on va suivre dès sa naissance. A travers ses yeux, ses pensées simples mais logiques, nous découvrons le monde. Un apprentissage à la dure. Je n'ai pas versé de larmes, mais j'aurais pu.

Je m'attendais à quelque niaiserie, le gentil loulou qui devient un bon chien chien. C'est plutôt l'inverse. Croc-Blanc possède un quart de sang domestique seulement. Tout en lui aspire à la liberté. Mais l'Homme va l'asservir. Le louveteau privé d'amour ne rencontrera que des crocs jaloux et des jets de pierres. Il répondra à la méchanceté par la méchanceté.

La toute fin du roman cède du terrain, quand même, c'est un classique de la littérature, que l'on confie à la jeunesse! Mais peu avant, un homme mauvais fait son apparition et le parallèle est troublant. Le parcours de l'animal nous invite à réfléchir à ce qui fait de nous une bonne ou une mauvaise personne.

Bref, un coup de cœur qui n'est certes pas d'une grande envergure, mais qui dépasse de loin mes espérances. Si toute l'année pouvait ressembler à ça...

 

Petite mise en garde, les éditions adaptées, abrégées, amputées et sacrifiées sont légion. Ouvrez l'oeil, maniaques du texte intégral.

Lien permanent Catégories : Urgences 18 commentaires

Commentaires

  • Ohh le livre de mon enfance... que je n'avais pas du tout apprécié d'ailleurs ! J'étais sans doute trop jeune ! Je devrais le relire ! Mais oui, du texte intégral sinon rien !

  • Dois-je plaider coupable pour msn? hey mais toi aussi tu m'as empêchée d'écrire tout mon avis! mwuahahah

    Bon Croc-blanc : lecture de collège, vague souvenir... En tout cas, celui de m'être attachée à ce louveteau et d'avoir pleuré je crois bien... (on ne se moque pas! excuse de la jeunesse).
    Mais en même temps, j'avoue que je me demande si je ne confonds pas avec un autre titre... Il faudrait que je le relise pour en être certaine!

    Pour la traduction, euh... alors "ego diligo et crepitant"...

    Courage à ceux qui préparent l'Agregproutprout (suis hypocrite je m'en fous un peu...) je suis comme toi Sound, je préfère céder à l'appel de la forêt qu'à celui d'un examinateur dans une salle glaciale !

  • @ Ingrid: Tu arrives à te souvenir de ce que tu n'avais pas aimé? Peut-être les longues descriptions, au début. Il m'a semblé que le rythme était plus rapide ensuite. Mais peut-être que je me suis accoutumée.

    @ C'era: Tu te sens coupable? Tu peux oui! Ahahah
    J'ai gagné, n'empêche, même si j'ai utilisé des armes traitres... J'ai fini mon article et pas toi! Ce testament à l'anglaise, vraiment... Il aura duré plus que prévu, même après sa lecture! Allez, je le sens, c'est pour ce soir. Je veux le lire ton avis!

    Et pour l'agreg... je te soupçonne d'être un peu jalouse... Vilaine! Et si c'était moi hein, qui la préparais? Nan, je déconne!! Je croise les doigts, c'était ma dernière rentrée! Le 13 est mon chiffre! Cette année sera bonne.

  • :) Ben si je connaissais quelqu'un qui la préparais l'Agreg (prestige de l'Institution avec un grand I comme tu dis) je lui souhaiterais de réussir évidemment. Mais là ce n'est pas le cas, c'est pour ça que je m'en fiche :P je ne suis donc ni vilaine, ni jalouse.

    Bon si je veux effectivement que tu cesses de dire que je traîne sur Testament à l'anglaise il me faut finir ce soir mon avis !!! Je file mon capitaine!

    Et oui ton année sera bonne :) Moi j'y crois

  • C'est vrai que c'est plutôt dépaysant après Rousseau.

  • Il faut, il faut. C'est bien connu, entre chaque lecture, je relis Rousseau. Comme ça, après, je suis dépaysée.

  • Chouette billet, jeune fille... Je ne comprendrai jamais pourquoi on fait lire London à des sales mouflets...
    Vous avez réussi en quelques lignes à me rappeler à la fois la lecture de ce bouquin magnifique et mon année de prépa à l'agreg'... Ça fait deux madeleines dans la tronche, merci !
    Condie

  • Tiens, vous ici? :)

    Alors comme ça, les mouflets n'auraient pas droit de faire provision de madeleines pour l'avenir? ça ne coûte rien d'essayer... Enfin, si, ça coûte, qu'est ce que je dis moi? C'est même la croix et la bannière.

    Quant à l'agreg... elle et moi, un abîme de sérieux nous sépare! Je me contente des madeleines au p'ti déj, mais je suis très curieuse de tout ce qui concerne ce concours dont je n'arrive pas à appréhender l'esprit! Je me demande comment c'est, se sentir l'âme littéraire...

  • Je plaisantais... Je repensais juste à mon vieux prof de français en 3ème, qui nous faisait lire un bouquin toutes les deux semaines... Cette année la, j'ai découvert Moby Dick, Hemingway et même Sade (17/20 excellent mais qu'elle éducation ! Me souviens du commentaire et de la note trente ans après...). Et jack london, la même année... Et j'aimais tellement ce truc que je vendais mes résumés et analyses aux copains de la classe. Voilà ce que m'à rappelé votre critique. Et oui, on doit filer des madeleines aux gamins, des tas, je suis juste une sale cynique désabusée...
    Pour l'agreg, faut pas se sentir l'âme littéraire... Faut juste entrer dans le moule et pilonner le programme... Et le jury...
    Continuez de rédiger des billets marrants qui donnent envie de se remettre le nez dans les bons bouquins, je passe de temps en temps voir ce que lisent les jeunes sur les blogs qui m'ont bien plu, quand mon éditrice me lâche un peu la grappe... Dont le votre of course...
    Bonnes lectures !
    Condie

  • PS : j'ai lu les commentaires au dessus... Dites à votre copain Cera una volta qu'il confond Avec L'appel de la forêt, c'est ça qui l'a fait chialer... Moi aussi d'ailleurs.

  • Ouhlà, pas sûre qu'elle apprécie de se voir dotée d'attributs masculins... Enfin, qui sait, peut-être un fantasme caché...

  • Mais pourtant j'ai bien mis des "ée" et écrit "certaine" ce qui signifie que j'appartiens à la gente féminine :)
    Hum... J'espère que vous ne me tiendrez pas rigueur de ce que j'ai dit sur l'agregproutprout...

    J'ai bien dans ma bibliothèque (placard qui tient lieu de...) Croc blanc avec l'année et la classe dans laquelle j'étais au moment de son étude... Mais L'appel de la forêt me parle vaguement aussi :)

  • Mais je ne suis pas jeune!! M'enfin! Quand même, beuah. Je revendique ma vieillitude.
    Est-ce que les vrais jeunes ne lisent pas plutôt de la Bit-lit?

    Je vous concède toutefois que ce début d'année n'est qu'un pâle reflet de mes goûts. J'ai lu plus de B.D. que les 20 années précédentes cumulées. Et j'attaque les mangas. Repassez le mois prochain, voulez-vous? Au programme, le T3 de 1Q84, un nouveau Jonathan Coe et Solaire, de Ian McEwan et peut-être Accabadora de Murgia.

    Je vous départage, les FILLES, je pense qu'on peut aussi pleurer sur le sort de Croc-Blanc!

    Il est mort, j'espère, votre vieux prof? Le quota moyen d'une classe de 3e est de 3 oeuvres intégrales (ce qui comprend les nouvelles) + 3 lectures "plaisir". C'est un minimum, certes, mais qui n'est même pas atteint bien souvent...

    J'ai attendu plus loin que le collège pour lire Sade, tout de même! Et Moby Dick... une lacune que je pense sans cesse à combler, sans en trouver le temps.
    Tandis que vous vendiez vos commentaires, je tentais de faire commerce de mes propres écrits. Autant dire que je n'ai pas fait fortune!

    Il existe donc un moule pour l'agreg... J'ai trop mangé de saucisson, de t'façon. C'est mort pour moi je rentre plus dedans...

  • Mille excuse à C'era una volta... Je m'étais mise en tête que vous étiez un homme... Quelque chose de viril dans votre prose, je ne sais pas, une grammaire gonflée aux stéroïdes, peut-être ? En tout cas, je ne vous en veux pas pour l'agreg, rassurez-vous, je serais plutôt sur la voie de la désagrégation, alors...

    Jeune fille : de mon temps, c'était pas trois œuvre et trois lectures plaisir... C'était lire tous le temps, au lit, dans la rue, pendant les cours de maths, lire la bouche pleine, lire au café, etc. Mais ça, c'était avant...
    La semaine dernière, deux de mes étudiantes parlaient bouquin pendant la pause... Je me suis approchée et j'ai demande : vous parlez de Fifty shades, la, non ?
    Ben ouais ! Vous l'avez lu ? (tiens, cette vieille peau aurait donc une part d'humanité ? Disait leur regard...)
    Nan. Et je compte pas le faire. Allez hop, éteignez vos clopes et géopolitique du Liban pour tout le monde !
    Voyez jeune fille, suffit d'être mauvaise comme une teigne pour prendre les choses du bon côté...

  • Allons bon, "quelque chose de viril dans votre prose", "une grammaire gonflée aux stéroïdes"...
    Je suis joueuse j'accepte la petite pique mais si j'osais je demanderais des exemples pour étayer ces mots :) En plus, gonflée aux stéroïdes ça sous entend que ma grammaire ne vaut rien non, rien de naturel, trop forcée??? J'aimerais comprendre... Enfin, je vous rassure point de stéroïdes, dans mon corps doivent encore circuler quelques produits chimiques tels que le taxotère, plus guère de trace d'EPO en revanche... Et si je suis gonflée c'est pour d'autres raisons :P

    Et Sound abuse quand elle dit que je bondissais partout en sortant les griffes. Si on l'écoute après vous, alors je ne serais plus ni femme, ni homme mais animal! Si ça continue je vais être réduitE à l'état végétal...

    Bon en tout cas, sans le vouloir ma manière d'écrire et votre réflexion à ce sujet lui auront permis d'apporter un semblant de réponse à son interrogation sur l'influence du sexe de l'auteur sur le genre de son écriture (un truc comme ça)...

    Quant à votre désagrégation... en même temps, c'est notre sort à tous non? Ce qui compte c'est d'en profiter jusque-là... Tant que possible.

    (Sound dépêche-toi de lire Fifty Shades et d'écrire ton billet, je sais par avance qu'il me fera rire).

  • Voyez, j'ai eu raison de vous demander si le sexe de l'auteur a une influence sur son écriture... Vous ne saviez pas, alors, mais vous venez de trancher: certaines sentent le mâle à des kilomètres... Ahahah, joli, le coup des stéroïdes!
    Je peux vous dire, parce qu'elle n'est jamais loin, que C'era a déjà lu votre commentaire et qu'elle bondit partout en sortant les griffes. C'est très amusant. Bon courage!!
    Ah non, zut, je dois la défendre... Euh? Je réfléchis.

    Mais que c'est difficile, pour moi qui suis convaincue qu'il y a des écritures indubitablement masculines, d'autres féminines. Et ceci indépendamment du sexe de l'auteur! Mais je ne me suis jamais posée la question du genre de ma propre écriture ni de celle de C'era.
    Je me verrai bien avec une écriture androgyne, tenez, j'en rêve autant que d'un beau corps androgyne...

    Je lisais moi aussi "de mon temps", partout, tout le temps. Sauf à table, c'était interdit de chez interdit, ça. Je me rattrape maintenant. Je lis en marchant, en mangeant, dans les files d'attente, en nouant mes lacets, phrase par phrase s'il le faut. Les ruisseaux font les grandes rivières.

    Alors, comme ça, vous intervenez dans les conversations de vos étudiantes lorsqu'elles abordent fifty Shades? Rien que ça, c'est déjà entrer dans le piège fatal de ce roman, non? Je sens que je vais sombrer avant la fin de l'année... La curiosité l'emportera quand j'aurai assez protesté, dénigré ET juré mes grands dieux qu'on ne m'y prendra jamais. Et puis si c'est aussi sexiste que je l'imagine, je pourrai écrire un chouette article outré! Et pester doublement. Je n'y vois que des avantages!

    Une fois n'est pas coutume, en ce lieu où j'évite de trop évoquer ma profession, une anecdote. Ce matin, avec des 6e, nous lisons le jugement de Salomon, une fille demande ce qu'est une prostituée. Aussitôt, la quasi totalité des garçons lèvent le doigt pour répondre...
    Je n'en ai pas encore tiré de conclusion... mais déjà quelque chose me dit qu'il restera à la prochaine génération des progrès à faire en matière de parité.

    Je note le conseil, "être mauvaise comme une teigne". Problème, je ne sais pas comment faire. On a le droit d'utiliser les dents?

  • Et si j'ajoute que je suis férocement opposée à la parité, j'imagine que vous serez deux à enfoncer des aiguilles dans des poupées vaudou à mon effigie ?

  • Il faut voir... Est-ce que je suis pour la parité? Imposée, non, c'est idiot.

    Mais pour l'égalité des sexes, oui, sans aucun doute. Je n'ai surtout jamais compris en quoi les hommes et les femmes étaient fondamentalement différents*. Je trouve qu'on en fait toute une histoire sans aucune raison.

    * Exception faite de C'era qui est exclusivement une princesse. Au féminin.

    Et la poupée vaudou à votre effigie... je la fais homme ou femme? Au fond, je n'en sais rien...

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