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Eloge du fonctionnariat

tous les noms,saramago,litt portugaise,ça me fait à peine une crotte de mouche de plus sur ma carte on ,livre en paragraphes massifs,bureaucratie,amour de la paperasse,poésie de l'administrationTous les noms, José Saramago

Avis chrono'

Une poétique de la bureaucratie, c'est ainsi que je vois ce roman. C'était sans doute à prendre au second degré mais à moi, ça me plaît mieux de le voir comme ça. Un beau récit bien littéraire, une quête métaphysique... Dommage que la fin soit si lamentable et que le style, à force d'originalité, en devienne imbuvable.


extenso.jpgGroumpf, je suis partie persuadée que cette lecture était encore assez fraiche dans ma mémoire et me voilà devant mon cahier, à machouiller mon stylo sans parvenir à me souvenir de la fin et tout ce qui me revient, c'est l'échange avec Anou sur le forum : je ne voyais pas du tout comment l'histoire pourrait trouver une fin satisfaisante et arrivée au bout, je m'étais aperçue que l'auteur non plus...

Autre problème : aucun dialogue n'est présenté correctement.

Le narrateur travaille à l'état civil, c'est un gratte-papier obscur, anonyme, qui rentre le soir dans son logement de fonction et collectionne les coupures de presse sur les célébrités. Jusqu'au jour où la fiche d'une inconnue lui donne envie de se lancer à sa recherche. Commence alors une quête blablabla vous voyez où je veux en venir...

Et partout où se trouvent des dialogues, aucun retour à la ligne, rien qu'un gros bloc dense avec seulement une majuscule pour marquer le changement d'interlocuteur. Voyez vous-même si ça n'est pas original:

"Vous voulez dire que ce numéro est faux, demanda-t-il en tremblant, Un numéro est un numéro, un numéro ne trompe jamais, répondit le berger, si on l'enlevait d'ici pour le placer ailleurs, il continuerait à être le numéro qu'il est, même au bout du monde, Je ne comprends pas, Vous allez comprendre, Je vous en supplie, ma tête est sans dessus dessous, Aucun des corps enterrés ici ne correspond aux noms sur les dalles de marbre, Je refuse de le croire, Mais puisque je vous le dis, Et les numéros, Ils ont tous été changés,  Pourquoi, Parce que quelqu'un les déplace..."

Puis imaginez ça sur 300 pages: c'est indigeste. De manière générale, le paragraphe ne semble pas avoir souvent cours chez Saramago. Feuilletez, ça vous sautera à la figure.

Comme je le disais plus haut, ce qui m'a beaucoup plu en revanche c'est le rendu de l'atmosphère du Conservatoire, les cérémonieux rapports hiérarchiques qui frisent l'absurdité, la topographie des lieux, avec ses couloirs labyrinthiques. Et tous les noms, ceux des vivants, ceux des morts...

J'ai toujours eu un faible pour les tâches méticuleuses et répétitives jusqu'à l'abrutissement. Qu'on puisse les peindre avec humour et tendresse, voilà qui me ravit et suffit à mon bonheur pour cette fois.

Auteur portugais! +1 pour ma carte.

Lien permanent Catégories : Pharmacie 14 commentaires

Commentaires

  • Bon, pas tentée....

  • Il est dans ma P.A.L. On verra bien si l'absence de paragraphe et les dialogues tels qu'ils sont écrits me débecteront... J'espère que je trouverai quelque chose de suffisamment plaisant dans cette lecture pour ne pas la jeter aux oubliettes :p On verra...

  • @ Alex: Tant pis.

    @ C'era una volta : Hé , on jette pas les cadeaux aux oubliettes! nan mais oh.

  • Ce serait sacrilège! Promis je le conserve précieusement :)

    Hâte de lire tes prochaines chroniques... zou au travail! Biz

  • Je crois que j'en ai lu un de lui du même style, sans paragraphe ou ponctuation, je sais plus trop... en tous cas, j'avais aimé ! Et celui-ci me tente aussi ! J'aime les formes tordues dans la littérature :)

  • Sans ponctuation... du tout? Un rejeton du Nouveau Roman?

    Dans les formes bizarres, je viens de lire Les autres, d'Alice Ferney. Le début est une succession de monologues intérieurs. Mais c'est quand même moins original.

    Je cherche ce que je vois d'autre comme forme tordue... Il doit bien en avoir...

  • Je suis allée voir sur mon blog, et je n'en parle nulle part (dans mes billets de Saramago), c'est bizarre... je suis certaine d'avoir lu un livre comme ça pourtant... je vais investiguer ;)

  • Ah si ! C'est l'aveuglement : "Ce livre restera un gros coup de coeur pour moi, tant pour l'histoire originale que pour le style de l'auteur, déroutant au départ mais auquel on s'habitue vite : de longues phrases, des dialogues et des majuscules qui se perdant au milieu. C'est très dense, mais en même temps ça se lit très bien."

  • Je viens de regarder, c'est un livre que j'ai dans ma wish-list. Je me souviens d'avoir bien accroché sur l'idée. Jamais je n'aurais pensé que c'était le même auteur... ça me semble appartenir à un tout autre genre.
    Mais je suis peut-être induite en erreur par la couverture très... marketing? (ed. Points, 2008)

    Curiosité à nouveau aiguisée pour ce titre. Merci de ton passage et de tes recommandations!

  • C'est la couv' tirée du film sûrement ?
    C'est un très très bon livre, si en plus ça te tentait au départ, tu dois le lire ! (le film est moins bon!)
    Et sinon, je me rends compte que je ne connaissais pas bien ton blog... alors que je te croise toujours sur FB, c'est débile !! (mais là c'est bon, t'es dans GR maintenant ;) )

  • :)
    Ce ne sont pas les blogs qui manquent...

    Je viens de réserver l'aveuglement à la bibliothèque. Ce sera pour octobre, je pense. Je suis influençable, hein?

    Je continue de chercher depuis tout l'heure des romans à la forme déroutante... Je suis sûre qu'il doit y en avoir plein. J'ai pensé à la voix du couteau, P. Ness. Beaucoup ont été déroutés par cette écriture mais j'ai adoré!
    Ou Room?
    On doit pouvoir trouver encore mieux...

  • J'ai pris Romm à la bib' ;)
    Sinon, dans le genre, y'a Le bruit et la fureur qui se débrouille pas mal !

  • Oui, bien sûr! C'est même mon pseudo, c'est dire si j'adore cette oeuvre ^^
    Je ne l'ai pas oublié, mais je me demandais si ça comptait comme une forme biscornue.
    Dans ce cas, on ajoute James Joyce, Ulysse? Mais là... je n'ai pas été jusqu'au bout, je l'avoue.

  • Je n'ai encore jamais lu Joyce :)

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