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  • New-York transfert

    trilogie_newyorkaise_auster.jpgTrilogie New-Yorkaise, Paul Auster

    Avis chrono'

    Des "affaires" mais pas d'enquête et encore moins de résolution. Des hommes, mais dont les identités se perdent en route. Une curieuse écriture qui laisse un sillage de questions. Des liens qui ne se font pas. Un texte qui résiste, qui irrite un peu la frileuse lectrice que je suis. Trois récits qui ont su tout de même éveiller mon intérêt, plus que ne l'avait fait Moon Palace du même auteur.


    extenso.jpgLe salut, enfin! Mon dernier billet en retard! Ensuite, je vais pouvoir reprendre le train tranquille de mes chroniques, en temps réel. Cela devient effroyablement difficile d'extirper de ma mémoire autre chose que des bribes d'impressions, dont la plupart ont davantage trait aux circonstances de ma lecture (souvenirs de rues pluvieuses, de bras que l'on serre autour du livre pour éviter de le mouiller, tout en épiant au loin l'arrivée de ma co-voiture.) qu'au contenu du roman.

    Et pour cause, il n'est pas possible de résumer. Il y a bien une histoire, c'est indéniable, dans chacun de ces récits, mais je la soupçonne de n'être qu'un prétexte. Passées les premières pages, à peine se sent-on installé, ferré, que tout s'écroule. La narration classique se dérobe, le personnage se perd lui-même, met tellement de mauvaise volonté à nous laisser le saisir que c'en devient épuisant de reconstruire ce petit monde incohérent et de lui conserver un sens tangible.

    Je crois que j'ai fini par laisser tomber, tant pis pour la compréhension, tant pis pour le sens. Peut-être était-ce là ce qu'on attendait de moi? Je suis bien incapable de trouver un lien unissant ces trois récits, en dehors du cadre spatial. Et quand je lis dans la préface "C'est comme si la même histoire était racontée trois fois mais par une autre personne ou par la même personne parvenue à un autre moment de sa propre destinée, de sa propre conscience." j'enrage!! 
    Vas-y, dis-le que toi non plus tu n'as rien compris!!

    Cela n'empêche même pas d'aimer.

    Les trois récits:

    . Cité de verre: Quinn, un auteur, reçoit un coup de fil qui ne lui est pas destiné (ou bien si?) et endosse une identité qui n'est pas la sienne pour mener une enquête sur un mystérieux personnage, suivre un type qui n'est peut-être même pas le bon. Enquête durant laquelle Quinn lui-même va s'oublier et se dissoudre.

    Beaucoup de questions et peu de réponses, tenez-vous prêts à être frustrés.

    . Revenants: La encore, une histoire d'enquête et d'identité, c'est peut-être ça le dénominateur commun?  Tous les protagonistes se nomment Bleu, Brun, Blanc, Noir... ce qui est quand même déroutant. L'un est un détective privé et il observe. Il observe. Il observe encore. Ce qu'il observe? plus on avance, moins ça devient clair et convaincant. Au final, c'est plutôt lui qui est observé.

    Si vous voulez mon avis (d'ailleurs, sinon, pourquoi êtes-vous là?) , c'est un récit-qui-rend-fou, qui aurait probablement retourné le cerveau à moins sain d'esprit que moi. Heureusement que je suis une fille équilibrée*...

    . La chambre dérobée: Dérobée, c'est le maître mot... Un homme dont un ami perdu de vue depuis des années vient de mourir hérite de la responsabilité de faire publier ses oeuvres posthumes. (Il hérite aussi de sa jolie femme, au passage). Et PAF! On hurle au génie, la gloire pleut etc.
    Là encore, ensuite, ça se complique, ça se s'embrouille, il faut chercher, comprendre, découvrir, s'interroger... Pour arriver à pas grand chose...

    Prochaine escale: Léviathan.

     

    * naaan c'est une 'tite blague. Les habitué(e)s ne seront pas tombés dans le panneau.

  • Publicité mensongère

    poétique_aristote.jpgPoétique, Aristote

    Avis chrono'

    Plus facile à lire que je ne le pensais. Tout ce qui concerne la phonétique grecque, sa grammaire, les vers iambiques, stasimons et autres étrangetés m'est passé loin au dessus de la tête. En revanche, ce qui traite de la tragédie ne manquait pas d'intérêt.


    extenso.jpgPremière incursion, ou presque, dans ce domaine de la "poétique", qui ne concerne pas la poésie comme on peut l'entendre aujourd'hui, mais globalement, l'art d'écrire.

    J'ai bossé, avec Aristote! Je suis à présent l'heureuse propriétaire d'une page de notes.
    1 page = l'espace blanc qui restait autour du courrier d'EDF. Moins un petit carré qui a été dévolu à la recette de la compote de pommes, car même pour un truc simple comme une compote, il m'a fallu une recette. Avantage: la compote était mangeable.   Inconvénient: maintenant le recette est rangée au rayon mixte factures-littérature-cuisine, ce qui réduit presque à néant mes chances de remettre la main dessus à la saison prochaine. Par contre, si un gars d'EDF se pointe, j'ai de la compote au congélateur.

    Revenons au texte. Ma méconnaissance des pièces antiques m'a souvent empêchée de comprendre les exemples, mais la brièveté de l'ouvrage m'interdisait de me décourager. Et tant mieux!

    Le sentiment qui domine, encore un mois après (on atteint des records de retard sur ce blog...) c'est "Whouaouh, mais alors, ça existe un livre qui explique comment écrire??". J'ai adoré l'examen méthodique des différents cas qui mènent, ou non, à l'élaboration d'un effet tragique. C'est bien carré, bien scientifique comme façon de faire. Rigoureux comme j'aime.
    Il est précisément expliqué comment on suscite la pitié, ou la crainte, par quel type de personnage, mis dans quelle situation, conscient ou ignorant de telle ou telle circonstance.

    Je retiens en particulier que pour Aristote, seule l'action compte.  Que la tragédie fait l'homme meilleur qu'il n'est. Que l'instant de la reconnaissance (notion assez difficile à appréhender pour moi... ) est une source essentielle de plaisir et un excellent ressort tragique et que l'on peut élaborer un classement qualitatif des types de reconnaissances. 

    Enfin,  que la vraisemblance prime sur la vérité et donc, qu'il vaut mieux un trucage plausible qu'une vérité par trop incroyable. 

    Il m'a semblé, sur le moment, que certains passages étaient lumineux et fort utiles pour qui se mêlerait d'écrire. Je suis même passée par une phase de fébrilité avec grande envie de me remettre à mes brouillons...

    Depuis, j'ai presque tout oublié, comme toujours, et mon enthousiasme est un peu tombé. Mais si toute la théorie de la littérature était aussi digeste, probable que j'aurais essayé avant.