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Rentrée littéraire

carlos ruiz zafon, ombre du vent, litt espagnole, aventure, amour, suspense, un best seller avec tous les bons ingrédients, diable, maisons maudites, police, guerre civile, cimetière des livres oubliésL'ombre du vent, Carlos Ruiz Zafon

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Avis chrono'

Je n'ai pas été déçue par ce roman qu'on me recommandait depuis si longtemps! J'ai même réussi à oublier que ça se passait en Espagne, c'est dire si j'étais plongée dans l'histoire... Les méchants sont bien méchants, les gentils sont nombreux et attachants, chacun à sa manière. Daniel est fait pour nous toucher. De bonnes recettes, de bons ingrédients, un bon moment.

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Humour...

 "Avec le temps, elle apprit à se concentrer sur la mince part des élèves, pas plus de dix pour cent, qui s'élevaient au dessus de leur condition de petits animaux parfumés"

Emotion...

 

"Loin de se vanter de son éthique de travail, il plaisantait sur cette frénésie de production et la décrivait comme une forme mineure de la lâcheté.
- Pendant qu'on travaille, on ne regarde pas la vie dans les yeux ».

 

J'ai réussi! Quel sprint sur la ligne finale! Je publie mon billet à une heure indécente, mais le jour exact de la LC, ce qui était inespéré avant-hier, lorsque je me suis aperçue que je n'avais lu que la moitié du livre en un mois et qu'il me restait deux jours pour le finir.

Je parlais de recette, un peu plus haut ... ma toute première impression de lecture a été "whaou, on dirait un roman comme j'en dévorais étant gamine" et le titre qui m'est venu à l'esprit, c'est Le comte de Monte-Christo. Qu'est ce que j'ai pu aimer ce livre!

Je serais tentée de parler de roman d'aventure, même s'il n'y a pas dans l'ombre du vent assez d'action pure, de coups d'épée, ou d'air marin.
Nous sommes plutôt dans la littérature qui s'aime elle-même et se met en scène, puisque l'objet au coeur du roman est un livre perdu, mystérieux, recueilli par le jeune héros Daniel.

L'auteur de ce livre, Julian Carax, semble avoir disparu dans des circonstances étranges et depuis, un homme qui sent le souffre cherche chaque exemplaire de ses livres pour les brûler... Quel suspense!

"Les raisons de dire la vérité sont limitées, mais le nombre de celles qui poussent à mentir sont infinies".

S'en suit une enquête, en compagnie d'un drôle de zigue, Fermin, un peu libidineux, vaguement provocateur, mais si attachant. D'une ou deux filles parfois écervelées. N'oublions pas: des prostituées, des concierges, des prêtres, des femmes torturées par leur passé, des hommes monstrueux excités par l'odeur du sang de la guerre civile, des pères désemparés et j'en passe... Ah! Et les histoires d'amour, sortez les violons... Avec du sexe à même le sol, of course, c'est ça la jeunesse. Et des blessures par balles... Faudrait vraiment bouder son plaisir!

Bien sûr, au fil du texte, des liens se dessinent entre Carax et Daniel... C'est le petit côté superstitueux qu'on aime trouver dans les romans, ce lien ténu, vaguement mystique, entre deux destinées, cet écho humain, parce que c'était lui et parce que c'était lui (l'autre lui) et blablabla...

C'est assez foisonnant, dans la forme, ce mélange de personnages, ces rebondissements parfois trop évidents, les séquences émotions où on sort les mouchoirs... Et je n'ai pas particulièrement aimé tous ces passages un peu "faciles" en italiques, où l'on nous sort d'un chapeau un épisode du passé (au compte-gouttes, faut en garder pour la fin), en dévoilant plus que le narrateur supposé de l'épisode n'en pourrait véritablement savoir...

Je crois qu'une grande partie de cette sensation d'être happée dans le récit m'est venue de cet artifice d'écriture qui consiste à brasser beaucoup, et très vite, et tout le temps...

Car si j'y réfléchis bien, je n'ai pas été souvent surprise, même pas tellement à la fin, mais j'ai joué le jeu, j'ai fait "comme si"... Ce que je n'aurais pas fait si je n'avais pas eu l'impression  de prendre beaucoup de plaisir à lire.

La vision de la femme est un peu décevante... Les hommes occupent tout l'espace et sont les seuls personnages consistants du récit, qui sortent du registre émotionnel. Pas bien, ça... tssss...

"Comme nous l'enseigne Freud, la femme désire l'opposé de ce qu'elle pense ou déclare."

Mais le seul personnage vraiment raté, à mes yeux, c'est le père de Daniel.
Qu'en pensent mes compagnons de LC? Je crois que je vais remettre à demain la lecture de vos critiques!


1590023268.jpgLa minute culturelle - Leçon de vocabulaire par Carlos Ruiz Zafon:
- Incunable: Livre qui date de l'origine de l'imprimerie.
- Morticole: Personne incompétente.
- Vistemboire: Pas dans mon Larousse. Et suis pas du genre à en pincer pour Robert... Désignerait un objet indéfini et mystérieux...?
- Rhapsode: Chanteur antique (= pré star-académicien).
- Caque: Barrique pour les harengs. Version géante de la boîte de sardines.

Liens vers les billets des autres participants:

L'organisatrice, Lilly!

Audrey - Jostein - ô pâle étoile - Laura - Gabyelle - Nienor -

P.A.L à 87  --> 80

Lien permanent Catégories : Urgences 20 commentaires

Commentaires

  • Ce fut pour moi une belle découverte livresque, avec un livre mystérieux, envoûtant. Mais aussi avec une plume merveilleuse, poétique. Pas un coup de coeur, mais un très beau moment de lecture ! :)

  • Poétique, c'est vrai, assez souvent... C'est une coloration qui vient avec naturel, lorsqu'on commence à écrire à propos de la littérature et de l'influence qu'elle peut avoir sur un être humain. Un serpent qui se mord la queue pour de bonnes raisons.

  • J'ai Le Jeu de l'Ange dans ma PAL, et je lis beaucoup de critiques positives sur cet auteur. Si ce livre me plaît j'achèterai peut-être l'Ombre du Vent^^ Qu'appelles tu un "personnage raté"? Pourquoi le père du héros en est-il un? (si tu peux l'expliquer sans spoiler :p).

  • Ben justement, un pesonnage raté, c'est un personnage que tu peux expliquer sans spoiler!!

    :p

    Je trouve qu'il est sans consistance. Il y a dans le roman d'autres images du père: celui qui ne saura pas exprimer son amour et perdra son fils, celui qui ne voit que l'héritier, le successeur dans sa progéniture...

    Mais le père de Daniel est juste silencieux. Bien sûr il est aimant, il fait les bons cadeaux au bon moment, il est celui par qui l'histoire arrive, puisqu'il emmène Daniel dans le cimetière des livres oubliés.

    Mais il est lisse. J'ai trouvé assez bizarre que personne ne lui dise rien durant tout le récit... D'un homme si parfait, il serait logique de vouloir se faire un allié.

  • Merci pour ton explication :p Je verrais en lisant le livre, mais vu ce personnage me fait un peu l'effet d'un élément déclencheur dont l'auteur n'a plus trop su quoi faire après... Bref on verra quand j'aurais grignoté L'ombre du vent^^

  • Même pas en fait... Il est présent ensuite... Il dort sur son fauteuil, en attendant avec anxiété le retour de son fils... Il est émouvant, mais pas comme il faudrait. Oh et puis zut, si ça se trouve il est très bien ce personnage!

  • J'ai eu la même impression que toi concernant le père Sempere. J'ai trouvé domage qu'il soit laisser en marge de l'histoire, alors que d'autres personnes pas concernées directement ont été mises dans la confidence. Ce qui est bizarre c'est que Zafon décrit plusieurs relations père/fils, mais qu'il laisse celle-ci de côté...
    J'avais adoré "le comte de Monté Cristo" dans ma "jeunesse" (mdr). Avec l'homme qui sent le soufre, j'ai aussi pensé "Au fantôme de l'opéra" qui est du même style.
    Quel souffle. Tu as fini dans les temps. Felicitations!!! ;)

  • Le fantôme de l'opéra... Suis sûre de l'avoir lu mais il ne m'a pas autant marqué...
    Et tu lisais quoi d'autre, dans ta "jeunesse"?

  • Oh que j'aime ta chronique qui décrit parfaitement ce que j'ai ressenti lors de cette lecture. Tout comme toi, j'étais vraiment en retard !!
    Preuve que le père de Daniel est inexistant, je l'ai totalement occulté de ma chronique.

  • Peut-être qu'il y avait déjà assez de duo père/fils. Je me demande si c'est un thème récurrent de l'auteur. Je n'ai encore rien lu d'autre que l'ombre du vent.

  • "Ah! Et les histoires d'amour, sortez les violons... Avec du sexe à même le sol, of course, c'est ça la jeunesse." :D Je t'ai déjà dis que j'adorais tes chroniques ? ^^

    Sinon je suis d'accord avec toi sur le père de Daniel, je n'en ai même pas parlé dans mon billet mais faut avouer que c'est un personnage peu intéressant en fin de compte !

  • En effet, nous sommes plutôt d'accord pour les personnages féminins !
    En ce qui concerne le père de Daniel, j'avoue avoir fait l'impasse moi aussi... Par contre, j'ai adoré le moment où il lui offre le stylo (bon, on l'attendait tous ^^).
    J'ai quand même été surprise par certains événements même si d'autres coulaient de source... Peut-être un petit peu trop d'intrigues pour un unique roman.

  • Cette histoire de stylo... tiens, en voilà une de grosse grosse ficelle!! A la fin c'est quand même un peu abusé... Tellement énorme que celle là je ne l'avais pas vue venir!

  • Ta référence à Dumas me donne envie de lire ce livre...

  • Ce ne sera pas Dumas, parce que certains rebondissements sont prévisibles et/ou invraisemblables... Mais ce joyeux chaos ne manque pas de charme! Bonne lecture!

  • J'en ai lu que du bien de ce roman !!! Je vais surement me laisser tenter

  • Avec celui-ci, tu ne prends pas un gros risque. On peut ne pas être hyper enthousiaste, mais il me semble difficile de le détester!

  • Oui c'est vrai que le père aurait pu être plus présent, vu la bonne relation que Daniel entretient avec lui je pensais aussi qu'il le mettrait au courant pour l'histoire de Carax ( après tout au début c'est vers lui qu'il se tourne ) mais dès que Fermin arrive, le père passe vraiment à l'arrière plan. D'ailleurs au final je crois qu'il n'a même pas de prénom?

  • Contrairement à toi, j'ai aimé le père et pour moi, s'il reste en retrait, c'est pour montrer un autre type de relation père/fils basée sur la confiance et l'envie de protéger. Daniel sait que s'il mêle son père à cette histoire il pourrait être en danger et son père est toujours là présent, à surveiller de loin et à faire confiance à son fils quoi qu'il arrive...
    Par contre comme toi, j'ai pris plaisir à lire ce livre même si je n'ai pas été vraiment surprise ! ^_^

  • Ta théorie se tient, PetiteMarie, simplement je ne suis pas sûr que cela apporte un + à l'histoire...

    @ Favole. Bonne remarque. Pas d'identité précise. Le seul qui ignore tout d'un bout à l'autre du roman et reste à attendre anxieusement dans son fauteuil, sans émettre le moindre reproche et sans rien capter.

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