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station eleven

  • Apocalypse, tout le monde dessine

    station-eleven-emily-saint-john.jpgStation Eleven, Emily St. John Mandel

    Parce qu'il était question dans le résumé d'une troupe itinérante jouant Shakespeare dans un monde post-apocalyptique, ce roman devait faire partie de mon voyage sous les tropiques, celui dont je suis rentrée avec quatre coups de soleil, plus de questions que de réponses et la ferme intention de relancer tous mes projets avortés. Heureusement, j'en ai fini la lecture juste la veille de mon départ et in extremis je lui ai confisqué son billet.

    C'est une pure arnaque, oubliez Shakespeare il n'est que figurant. A moins que de merveilleuses et savantes références ne m'aient échappé... Je ne considère pas que c'est impossible mais qu'au fond ça n'aurait pas fait grande différence. L'épidémie qui anéantit la quasi totalité de l'humanité, voui, pourquoi pas. Au moins on échappe aux zombies, aux passages sanglants de guerre civile même si la violence est présente, sourde, en arrière plan.  L'acteur multi-divorcé, en proie aux doutes existentiels, mort dans l'épidémie mais qui sert de fil rouge à tout ce qui suit ne m'a pas spécialement émue. La jeune héroïne qui n'a que peu de souvenirs du monde d'avant à peine plus.

    "Donc, dit Miranda, toutes les fois où je te voyais lui écrire, elle ne répondait pas. Cette révélation l'attrista à un point qui la surprit.
    - Exact. Je me servais d'elle comme réceptacle de mes pensées. Je crois que j'avais cessé de la voir comme un être humain qui lisait une lettre."

    Le gros défaut de ce livre c'est qu'en dépit de quelques péripéties, il ne raconte foncièrement rien. Il décrit, à la rigueur. ça n'est pas non plus une invitation à réfléchir, un texte engagé.

    Étrangement, il y a quand même quelque chose qui m'a énormément plu, c'est la bande dessinée nommée "station eleven", grand projet d'une des épouses de l'acteur. Projet qui l'a occupée presque toute sa vie, qui n'a donné lieu qu'à deux exemplaires pilotes qui voyagent encore dans le monde d'après. Ce qui est dit de l'histoire de la B.D, de son style graphique, de ses personnages m'a fait envie. C'est ce livre-là que je veux lire le "station eleven" qui n'est pas dans mes mains, celui qui n'existe pas. Je me reconnais bien là...