Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

pas une lumière intérieure

  • Moi, moche et méchant

    rousseau_20_ans_mazauricjpg.jpgRousseau à 20 ans, Claude Mazauric

    Avis chrono'

    La biographie condensée mais fort sérieuse, d'un homme que je n'aime pas. Livre qui n'a pas su me faire changer d'avis! Je soupçonne l'auteur d'être un peu moqueur, lui aussi, mais allez savoir, je suis si obnubilée par mon animosité à l'encontre de ce cher écrivain des lumières que je peux très bien me faire des idées...


    Non, je ne suis pas maso. (enfin... heu... )
    Noon, je ne le lis pas pour mes études! ( si vous saviez...)
    Nooon, pour une fois, c'est pas un roman. (ça va, je suis pas monomaniaque, non plus!)

    Pfff... Qu'est ce qu'il est difficile de lire en public une biographie de Rousseau, vous n'imaginez pas les commentaires auxquels j'ai dû faire face...

    Donc, me voilà sortie pour un temps très bref de mes fictions chéries. Profitez, ça va pas durer! (J'ai déjà le nez à demi dans un thriller qui est bien meilleur que le précédent - dont je ne vous ai pas encore parlé, mais ça arrive...)

    Bon. Et mon avis? Oui, parce que je vous évite le résumé (il est né, il a grandi, il est mort, aucun suspense.)
    Mon avis, c'est que je n'ai jamais aimé Rousseau. Je trouvais que c'était un type déplaisant très imbu de lui même. Faut dire que j'ai tenté (et achevé? Peut être... Oui, je crois que oui. Suis vraiment maso en fait) de lire ses Confessions.

    Je pensais que cette biographie, proposée par le site Babelio allait être l'occasion d'une tendre réconcialiation entre moi, l'ignare sans coeur, et lui, ce grand homme, ce grand auteur, ce grand penseur, ce grand philosophe et que sortez les violons lui et moi allions forcément nous aimer, après cela, que j'allais découvrir ses qualités cachées, son noble coeur d'homme généreux - ou l'inverse ...

    J'ai dû manquer un truc, parce que je sors de là encore plus dégoûtée. Mais quel gros con! (Je parle de Rousseau, hein, pas de l'auteur de la bio, qui a très bien fait son travail. Je préfère prendre des précautions parce que lui n'est pas mort. Tandis que Rousseau ne viendra pas me demander des comptes. Je peux me lâcher! C'est pas un gars que j'inviterais à un barbecue de toute façon.)

    Je retiens donc de ma lecture:

    - C'est un égoïste qui ne pense qu'à ses fesses. Il abandonne sans hésiter son compagnon en pleine crise d'épilepsie et il se casse... Et narcissique avec ça...

    - C'est un menteur et un voleur. C'est pas parce que tout le monde le sait et qu'il l'a avoué lui-même que je vais l'excuser. Il ment sur son identité, sur ce qu'il sait faire, sur ce qu'il a fait...

    - Hypocondriaque.

    - Crédule, prêt à suivre le premier gars qui lui monte une arnaque.

    - Sans vouloir me mêler de choses intimes et personnelles, il a l'air d'avoir quelques problèmes sexuels... Cette relation avec cette femme qu'il nomme "maman', hum...? Et bien sûr, c'est la faute de la femme si le petit chéri a des doutes sur ses "capacités viriles"!

    Tiens, je ne résiste pas, je vous cite M. Mazauric (pas dans sa meilleure prose, mais dans sa plus lyrique, peut-être):

    " Ce n'est pas au cours de cette expérience insolite, mais finalement brève, que Jean-Jacques connaîtra le délice d'entendre sous le poids de son corps les soupirs de la jouissance féminine. "

    Naaaa mais qu'est ce que c'est que cette phrase pompée sur un vieil Harlequin!! Je me fendrais bien d'une étude détaillée et commentée de cet extrait, mais j'attirerais encore des obsédés sur mes pages, non merci... J'ai assez à faire déjà...

    - L'allusion à maman me fait ajouter cette qualité: c'est un gros profiteur, genre pique-assiette de 1ère! Il se colle aux basques de tout ce qui passe.

    - C'est un glandeur... Il ne fait qu'aller ici, revenir par là, retourner là-bas et hop, encore dans l'autre sens, pas fichu de conserver un job plus de quelques semaines, soi-disant parce que Monsieur serait trop intelligent pour s'abaisser à des tâches indignes. Fainéant!!

    - C'est un père avisé: il abandonne ses gosses un peu après leur conception. Le meilleur moment pour s'en débarrasser, avant de se mettre à les aimer, parce qu'après, c'est foutu, on est obligé de les garder. Mais il compense par de merveilleux textes sur l'éducation.

    - C'est un looser. Il met des mois à inventer un truc en musique... pour qu'on finisse par lui rire au nez: d'autres que lui l'ont déjà fait!

    Alors... est ce que j'ai lu tout cela? Est ce que je l'ai inventé??

    Les habitués savent que j'aime en rajouter... (un peu) mais quand même... je n'ai pas tout sorti de mon chapeau. J'ai trouvé étrange que l'auteur nous balance tout cela... Parce qu'à côté, on sent une véritable admiration pour les oeuvres de Rousseau, sincère. C'est vrai, il aurait été malhonnête de passer tout cela sous silence si l'homme était vraiment aussi détestable...

    Et puis l'oeuvre et l'homme ont-elles un rapport? Est-ce important, au fond, qui il était?

    J'ai de la chance! Je participe à une virtuelle-interview de l'auteur, je vais peut-être savoir si je me suis fait des films ou s'il y avait vraiment un brin d'ironie dans cet ouvrage...

    Ou bien c'est encore plus simple: l'obligation, à cause du titre de la collection, de s'en tenir aux 20 ans de Rousseau (il y a eu triche manisfeste à l'aide de prolepses multiples) nous montre un jeune homme... Un p'tit voyou adolescent, rebelle, pénible, flemmard, agité, pas encore mûri.
    Un p'tit con quoi, comme il en existe encore quelques uns de nos jours.

     

    Je vous tiens au courant, pour l'interview. D'ailleurs s'il vous vient des questions, c'est pas trop tard.