Un article 16-en-1 qui vient clore un mois de janvier consacré presque tout entier à la lecture de B.D. et de mangas. Je m'étais arrêtée après une première salve, voici donc le bouquet final. Quelques titres sympas en bande-dessinée et pas mal de déceptions parmi les mangas.
Comment procède-t-on aujourd'hui? Du pire au meilleur?
Bandes dessinées
Murena T1 - La pourpre et l'or, Dufaux & Delaby
Complots et manipulations dans la Rome antique, autour de l'empereur Claude et de Néron. En dehors de l'intérêt historique, pas grand chose. Les protagonistes ne sont guère attachants, l'intrigue peine à démarrer. J'ai confondu la moitié des personnages pendant la moitié du roman.
Sans moi, pour les sept volumes suivants!
La mémoire de l'eau, Mathieu Reynès
Un dessin très léger, une B.D. qui sans doute pourrait être plaisante, mais ce premier volume est beaucoup trop mou. Nous découvrons une mère et ça fille, qui viennent de s'installer en Bretagne (je crois). Un mystère semble planer autour de rochers sculptés. Mais tout ceci démarre bien trop tard! Jouer la carte du suspense, c'est bien, mais seulement quand le lecteur est déjà accroché.
Maus T1 et T2 , Art Spiegelman
Un voyage dans le temps, seconde guerre mondiale. Les juifs représentés sous les traits de souris, et les nazis sous ceux de chats. Ce livre n'est pas sans rappeler Triangle rose, que j'ai lu peu avant. Ce qui frappe, c'est ce que l'horreur vécue a pu faire des rescapés. Ici, ce n'est pas le grand-père, mais le père, qui parle à son fils. Un père tyrannique et égoïste, qui fait tourner tout le monde en bourrique, tout en confiant son histoire.
Seuls T1 - La disparition, Bruno Gazzotti
Une B.D. Jeunesse bien foutue. Un matin, cinq enfants se réveillent et se retrouvent seuls au monde. Ville déserte, plus aucun adulte. Ils vont devoir s'organiser pour survivre ensemble, en dépit de leurs caractères très différents (un peu stéréotypés, c'est vrai...). Il paraît que ça fait un carton chez les mômes.
Blast T1 - Grasse Carcasse, Manu Larcenet
Pfff. Difficile de savoir que dire de celui-ci. Je n'ai pas tout de suite fait le lien entre cet album et les deux autres oeuvres de Manu Larcenet lues le mois dernier, tant le dessin est différent. Je ne possède pas le vocabulaire technique qui me permettrait d'être précise, mais disons qu'ici, les traits sont beaucoup plus nombreux et complexes, les tons bien plus sombres.
Un homme, obèse, est interrogé par la police. Il revient sur l'évènement qui a tout déclenché, le Blast, qu'il décrit comme un moment en suspens, coloré, pendant lequel il s'est senti léger. Suite à ce Blast, l'homme se met à errer, clochard volontaire. Même si l'univers est pesant, j'ai bien envie de lire la suite.
Aya de Yopougon, Marguerite Abouet
Un détour par la Côte d'Ivoire avec cet album primé à Angoulême en 2006. Trois jeunes femmes, trois amies. Qu'elles rêvent d'un beau mariage, d'un prince charmant, ou qu'elles se laissent séduire un peu trop facilement à la belle étoile, toutes ont quelque chose à nous dire sur notre relation à l'amour. La fête, la drague... Pas franchement des thèmes qui m'emballent en général, mais j'ai apprécié la vitalité de cette histoire.
Le donjon de Naheulbeuk, John Lang
ça me fait un peu mal au c** de le reconnaître, mais je me suis franchement bien amusée! Des gags idiots, un humour lourdingue... impossible de résister! La B.D. est fidèle au feuilleton radio, ça m'a rappelé des souvenirs, j'entendais la voix des personnages. Incontournable pour ceux qui comme moi ont une âme de geek.
Mangas: (du pire au meilleur aussi)
Pluto, Naoki Urasawa
Un tueur en série un peu particulier sévit... un tueur qui ne laisse aucune trace et s'en prend aux robots les plus puissants du monde. L'un d'entre eux mène l'enquête. Pas du tout mon genre! Passons.
Nana, Ai Yazawa
Le manga "amnésie"... Impossible de me souvenir plus d'une journée du contenu de ce livre. A chaque fois je dois vérifier. Ce premier tome nous présente à la suite deux jeunes femmes nommées Nana. Déjà ça me complique la tâche ><. Je me souviens d'avoir préféré la 2e (j'étais en train de me demander son nom... Nana!) celle qui chante dans un groupe de rock. L'autre souffrait d'avoir été abandonnée par un homme mûr, dont elle était la jeune amante. Bof bof tout ça.
20th century boys, Naoki Urasawa
J'ai détesté ces petits personnages grimaçants, qu'ils soient adultes ou enfants. Le récit semble annoncer une catastrophe. Des meurtres s'enchaînent, mystérieusement lié à un symbole inventé autrefois par une bande de gosses.
Vinland Saga, Makoto Yukimura
Manga historique qui nous propose de revivre l'époque des Vikings. Je n'y connais rien, alors pourquoi pas... Mais sans franchement être emballée, même si les scènes de combat et leurs préliminaires stratégiques étaient plaisantes.
Black Butler, Clamp
Clamp, c'est Clamp. D'office, j'aime le graphisme. Mais l'histoire me laisse perplexe. Un domestique d'un genre particulier, qui défend son maître des vilains méchants en utilisant des pouvoirs... Je ne vois pas bien comment ça peut nous conduire à quelque chose d'original. Si personne ne me confirme que ça s'envole dans les volumes suivants, j'abandonne.
Chi une vie de chat, Konami Kanata
Nous approchons de mes coups de coeur. Juste avant, un titre très curieux que je ne pensais pas aimer. Chi est un chaton perdu, recueilli par une famille qui vit dans un immeuble et doit le cacher au yeux des voisins et de la concierge. Les bulles nous donnent accès aux pensées ingénues de l'animal. C'est mignon, on apprend à faire pipi dans une boite, à ne pas griffer... Un récit à lire avec les enfants. :)
Chobits, Clamp
Dans ce monde, les chobits sont des ordinateurs à forme humaine. Un étudiant, Hideki, a la chance incroyable d'en découvrir un dans une poubelle. Il ramène la jeune fille - qui se branche par l'oreille - à domicile. Mais celle-ci semble incapable de dire autre chose que "Tchiii" . Elle est bien gentille, bien souriante, mais franchement inutile... C'est drôle, c'est Clamp, encore, mais ce titre-ci est davantage à mon goût!
Paradise Kiss, Ai Yazawa
Je ne connaissais pas cette auteure, mais voici une belle surprise. Une étudiante modèle se faire mettre le grappin dessus par de drôles d'individus, qui fréquentent une école de mode. Ils veulent faire d'elle le mannequin de leur défilé. Elle passe du mépris à la curiosité, elle tombe amoureuse - ben voui, ça reste un manga - mais le ton de ce livre est tellement décalé. Un travesti, une fille qui a l'air d'une cruche et se fait sauter au milieu de l'atelier, un garçon énigmatique. J'ai eu un mini coup de foudre pour cette série que je tiens absolument à poursuivre.
Le chien gardien d'étoiles, Takashi Murakami
Je termine par mon effet papillon du mois de janvier. Dès la première page, aucun suspense, un homme est retrouvé mort, dans sa voiture, au milieu d'un champ de tournesols. Il git ici depuis des mois. Auprès de lui, le cadavre d'un chien.
Le récit revient ensuite sur ce qui les a conduits là: Une maladie, un emploi perdu, une femme qui part avec les enfants. Ne restent que le chien et la bagnole. Cet homme taciturne, au physique peu avenant, prend la route, un peu au hasard, en compagnie de l'animal tout heureux de cette longue promenade.
Cette oeuvre poétique est une bombe à retardement. L'émotion contenue a fini par me sauter à la figure et sans l'avoir vu venir, je me suis mise à pleurer, à pleurer... Je ne pouvais plus m'arrêter. De gros sanglots, une douleur inexplicable, comme si cette histoire avait appuyé sur quelque chose de très sensible en moi. Pourtant, je ne peux facilement la rattacher à un évènement de ma vie...
Après coup, j'ai pensé que c'était la façon dont ce drame était raconté qui en faisait sa beauté déchirante. Tout en retenue. Presque aucune émotion sur le visage de l'homme,mais tellement d'humanité. Ces choses arrivent, voilà tout. Inéluctables et silencieuses. Un homme invisible, oublié, qui finit logiquement par disparaître.
Il se trouve que ce roman comporte une seconde partie, avec un autre personnage, un assistant social. J'ai pensé qu'il gâchait complètement le mouvement d'ensemble. Qu'il n'avait rien à faire là. Une partie inutile, un poids mort. Mais sans doute était-il nécessaire à l'auteur de finir sur une note optimiste.
Ici, le bel article de C'era sur le chien gardien d'étoiles.