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frangine

  • Soeur Patience

    frangine marion brunetFrangine, Marion Brunet

    Il n'y aura pas cette année d'enquête estivale au bord des piscines. En éclaireuses, début mai, nous avons eu tout le bassin rien que pour nous mais point de lecteur ni de lectrice à l'horizon. 

    A défaut, le mieux que je puisse vous offrir est une enquête sociologique : nous avons noté de nets progrès dans la prise en compte par les messieurs de la pénibilité des tâches assignées aux femmes. Ainsi, juste en face de notre emplacement, un mari qui avait déjà fait sa part en assurant la surveillance de leur petit-fils d'une dizaine d'années pendant que madame se chargeait de faire les courses a eu cette remarque, à son retour, pleine d'attention : "on va s'éloigner un peu pour la pétanque, pour pas te gêner pendant que tu fais le ménage".

    Voilà. Vous avez eu les (la seule) anecdotes et, la semaine dernière, l'article sur mon coup de cœur. Si ça se trouve, vous gagneriez à zapper les six prochains billets vacances et à revenir dans un mois. Mais ce ne serait pas bon pour mon égo. Alors pour vous garder une minute et douze secondes de plus, si vous voulez, on peut parler lecture. Encore...

    Lisez lentement, quand même, je n'ai trop rien à dire.

    Frangine. Avec un titre et une couverture pareille vous vous doutez que je l'ai pris dans la pile de ma moitié. Il parlait de famille homoparentale et juste après un coup de cœur, pour ne pas griller une cartouche, il ne faut pas se précipiter sur un roman dont on attend trop. J'ai eu du pif.

    Le frangin, qui est lui-même passé plutôt bien entre les gouttes, raconte l'arrivée au lycée de sa petite sœur et l'enfer qu'elle vit - ce dont il n'a pas conscience - quand ses camarades apprennent qu'elle a deux mères.

    Montrer que les problèmes de couple et les interrogations sur la bonne façon d'élever des enfants sont identiques quel que soit le modèle familial, c'était bien. Je vous laisse lire ce qu'en dit Solessor, sinon je vais pomper tout mon article sur le sien. Profitez-en pour lire aussi son dernier article, j'ai enfin réussi à lui faire découvrir Winterson !

    J'ajoute simplement qu'une fois écartée cette problématique de l'homoparentalité, traitée avec beaucoup de réalisme, le roman contenait un autre message un peu inhabituel, à propos du statut de la victime et de sa capacité à toucher le fond toute seule dans son coin, même si l'entourage est aveugle et à trouver des ressources en elle-même pour rebondir. Je ne sais pas trop ce qu'il faut penser de la méthode. Parfois oui. Parfois ça finit mal, non ?

    Enfin ce n'est pas présenté du tout comme une méthode, bien sûr !! C'est une impression personnelle et diffuse. En tout cas j'ai senti qu'à un moment, les lesbiennes de mères n'étaient plus qu'un thème secondaire et que le coeur du sujet n'était peut-être pas où j'avais pensé le trouver au départ.