Bord de mer, Véronique Olmi
ça me fait tout bizarre de repenser à cette lecture... Comme si elle n'avait pas eu lieu. Si vous avez vécu une période de profonde dépression, vous comprendrez peut-être. Quand on en sort, tout ce qui est arrivé est brumeux et s'efface. Comme si l'épisode était trop sombre pour qu'on en conserve le souvenir. On regarde en arrière, on sait que c'est arrivé, mais on ne peut plus "vivre" l'émotion. Elle a disparu.
C'était horrible, je n'ai pas d'autre mot. Infiniment triste, d'un bout à l'autre. Cette femme seule avec ses deux petits garçons, qui utilise ses derniers sous pour leur faire voir la mer. L'hôtel miteux, le 6e étage sans ascenseur, la pluie. L'innocence des enfants. Et elle, à bout, à bout de tout, à bout d'argent, de courage, d'espoir. Et cette fin...
Je n'ai jamais été traumatisée par un livre comme par celui-ci. Jamais. Jamais. Et j'espère bien que ça n'arrivera plus. Je n'ai pas seulement pleuré, comme ça m'arrive parfois. J'ai souffert. La misère, c'est un truc qui me retourne le cœur. Traumatisée. C'est vraiment le terme. J'en ai été malade. Des larmes irrépressibles, l'impossibilité pendant de longues minutes de parler... Un véritable état de choc. Violente expérience...
En général, une lecture d'une telle intensité passe dans mes coups de coeur mais là je me demande vraiment si je peux le recommander.