Cherche jeunes filles à croquer, Françoise Guérin
A quelques semaines de la nouvelle édition des quais du polar, je me décide enfin à découvrir deux auteures entrevues l'année dernière lorsque je servais d'âne porteur à C'era. Commençons par Mme Guérin, sympathique spécialiste des dédicaces énigmatiques! (Oserons-nous y retourner sans avoir résolu la précédente?)
Derrière ce titre - dont j'apprécie la saveur - se cache un polar français tout à fait bien ficelé, tant qu'on ne s’intéresse que modérément à l'enquête en elle-même, ce qui ne me semble pas un gros problème.
Je crois qu'après des centaines de romans policiers, tout à fait convaincue par l'expérience qu'à la fin on attrapera le coupable, j'ai cessé de me sentir le devoir de surveiller le travail de la police et de m'impliquer bénévolement dans l'analyse de la moindre preuve. Chacun son job.
Combien de livres lus? Et autant de décors différents: antiquité, Moyen-Âge, Égypte, 17e, 18e, 19e siècle, milieu universitaire ou Middle West, châteaux ou banlieues, Londres ou Katmandou, du centre de la terre au sol de Mars...
Parfois je sais que le polar ne sera pour moi qu'un décor avec un peu moins de pyramides, moins de rideaux en velours et plus de cadavres mutilés qui trempent dans la boue et le sang. Me restent alors les personnages. Je suis sûrement en quête de quelque chose, sinon pourquoi est-ce que je continue à lire?
J'ai découvert ici (second roman) le commandant Lanester, héros récurrent des romans de F. Guérin. Homme complexe, empli de doutes quant à sa vocation, accro à sa psy - mais Dieu merci, pour une fois, ni sa grand-mère ni son poisson-rouge, ni personne de son entourage n'est impliqué dans l'enquête, ça devient si rare qu'il faut le mentionner. Je lui octroie 80% de l'intérêt de l'histoire.
L'histoire... Ah oui, j'ai oublié de parler des anorexiques. Une horde de paisibles adolescentes maigrelettes et farouchement décidées à ne rien avaler, toutes parquées dans une charmante clinique en montagne par des parents très aimants et très dépassés. Mais la clinique est une vraie passoire, il en disparaît tellement des donzelles qu'on finit par mettre Lanester sur le coup.
Et pis voilà quoi. C'était pas mal. Je me débrouille bien cette année je trouve. Je lis peu mais bien.