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cyprine on dirait un nom de poison

  • Réhabiliter la fessée

    cul-nu-jung.pngCul nu, Cy Jung

    Le titre est assez explicite ou je dois me fendre d'un avertissement -18 ans ?

    En parlant d'avertissement... Je devine que je vais avoir du mal à vous convaincre mais je ne suis pour RIEN du tout dans l'arrivée de ce livre à la maison. D'ailleurs, c'est bien simple, je n'habitais même pas là, ce livre est antérieur à mon existence locale. Et ce n'est pas parce que je serais prête à mentir et utiliser la même excuse dans d'autres circonstances compromettantes que c'est le cas cette fois. Je suis innocente ! Tout ça c'est la faute de celle-dont-je-ne-dois-pas-prononcer-le-nom - j'ai été menacée des pires représailles si j'osais nommer des complices... c'est pour ça que c'est tentant. Mais si je suis sage et muette comme une tombe, je peux négocier une pizza ce soir. Et je suis aussi sooo corruptible.

    Entrons - je sens que chaque mot va prendre un double sens - dans le vif du sujet. Enfin pas trop tout de même car ce blog commence tout juste à se débarrasser des pervers qui cherchaient des allemandes nues (Dieu sait ce que j'avais bien pu écrire comme bêtises pour que ce type de recherche atterrisse chez moi !) au profit de wagons entiers de globe-trotters. Faites le test, je sors en 2e page sur le moteur Bing avec la recherche "Tour du monde asie". On comprend mieux la suprématie des algorithmes Goo***.

    Bien. Ce livre. Vous avez vu je sais faire durer, parfois. Et comme celle-dont-je-ne-dois-pas-prononcer-le-nom a dit qu'elle ne commenterait pas pour préserver son anonymat, je ne serai pas contredite pour une fois ! Je suis libre de dire tout ce qui me passe par la tête, crevée, une fin de semaine... Que de perspectives !

    Pour tromper Google et ne pas me retrouver fichée, il se peut que je travestisse quelques termes. Je laisse à votre sagacité le soin de rétablir le mot exact.

    Il s'agit non pas d'un roman mais d'un recueil de nouvelles. Des nouvelles éorqetius, au cas où il vous resterait un doute. 100% féminin: par une femme, pour les femmes qui aiment les femmes. Un ouvrage original. Voilà qui lui fait au moins une qualité.

    Le titre de chaque nouvelle est une expression contenant le mot en 'ul' qui désigne notre fondement. Il en existe une quantité incroyable... et d'une délicatesse, d'une poésie... ahlàlà

    ... Notre enthousiasme exploratoire du début a très vite fait place au dépit, voire à un sentiment d'horreur incrédule.

    Je ne sais pas vous, mais si on me dit film (9 lettres, du dieu grec de l'amour), je pense avant tout "suggestion". Et gros plan sur des visages pendant que tout se passe en dessous de la ceinture et de la caméra. Faut croire que la séparation entre 'éro-' et '*orno' n'est pas aussi nette en littérature.

    L'illusion a fonctionné le temps d'une nouvelle, peut-être deux. Ensuite il y a eu comme une patte d'oie: moi j'ai pris à gauche (comme d'hab, j'aime bien la routine) et l'auteure à droite sur des sentiers encore non-explorés et que je refuse à tout jamais d'explorer non mais et puis quoi encore? Mais qui fait ça ?!!

    Accepter de fantasmer durant 3 pages sur une voisine armée d'une éponge, why not, je peux faire cet effort. Une miss plombier qui fait honneur à la réputation de la profession ? ça reste dans le thème aquatique, ok, allons-y. Mais le récit suivant passe sans davantage de préliminaires au fist-(pratique qui semble traduire de solides aptitudes manuelles) de deux femmes de Cro-Magnon. Puis arrive celle qui fait l'amour à Paris (oui, la ville... pas dans la ville. à la ville. les métaphores sont... pfff) en se promenant. Ensuite quelques passages obligés: les bonnes-sœurs, la fouille au corps par une flic dans le métro. Tiens, je crois que c'est là, avec la fouille au corps, que j'ai commencé à m'inquiéter. J'étais encore bien loin du pire, restait à venir l'intronisation de la novice au couvent... très inspirée par un gars qui aimait souffrir sur une croix.

    Et tous ces pincements... Cette fille se prend sûrement pour un crabe ! J'en garde des stigmates aux seins.

    Comme on dit, il n'y a pas de mal à se faire du mal ! Quand je pense qu'on bataille à propos de la fessée... Il me semble urgent de se pencher d'abord sur l'usage qu'en font les adultes !

    Dire que l'auteure est homonyme d'un célèbre psychiatre... C'est troublant.

    Au début, ça fait rire. Comment réagir autrement? Mais l'accumulation de termes crus et surtout, tellement étranges, finit par assommer. Le bouquin est resté dans un coin pendant 10 mois, jusqu'à ce que je décrète qu'il était temps d'en finir pour la paix de mon âme qui n'aime pas les livres entamés. J'ai profité d'une séance de couture - mon bleu de travail ayant joyeusement pris feu - pour débiter à toute vitesse la moitié restante, assez honteuse.

    J'imagine un/une hétérosexuel(le) ouvrant par curiosité ce livre! Hic.

    Cependant, j'ai compris la démarche. Une fois mises de côté les pratiques les plus extrêmes (j'ai souvenir d'un lieu que je fréquentais autrefois et dans lequel, j'en suis certaine, on trouve à la pelle des femmes qui prendraient grand plaisir à les lire et n'y trouveraient rien d'extrême. Au fond ma gêne n'est que fonction de ma pudibonderie) j'admire tout de même le militantisme.

    Si le terme cyprine (équivalent féminin du très commun et très accepté "sper**") me semble si ridicule, si peu sexy et excitant, c'est surtout parce qu'il m'est quasi étranger. L'expression du plaisir au féminin est souvent réduite à un minimum caricatural. Grossièrement, un duo gémissements et humidité.
    Dans ces nouvelles, certes ce sont aussi souvent les mêmes termes qui reviennent, mais la crudité est telle que pour une fois on est bien dans la sexualité et l'appétit assumé et non simplement dans la sensualité.

     

    ça, c'est bien.

     

     

    Mais on va quand même se débarrasser de l’œuvre en question. Des volontaires?