La route sanglante, Heinz G. Konsalik
Voilà ! Cet état-là ! Mon humeur de lapin de Pâques ! Dépêchons, d'autant que mon pc est réquisitionné de 9h à 23h pour les J.O.
Donc, j'en étais à Konsalik, auteur prolifique de l'après-guerre, côté allemand. Grande figure littéraire de la bibliothèque de Niort, j'ai écumé son étagère à l'adolescence, j'ai bien dû en lire une trentaine, c'est un peu comme Agatha Christie, un fil rouge de cette époque. Des soldats, des infirmières, de l'action, de l'émotion et un contexte historique fascinant, que demander de plus?
Mais 25 ans plus tard je n'aurais pas osé m'engager sur la qualité littéraire de son œuvre, sans y avoir re-goûté. Pour la Route sanglante, le contrat est rempli. Le cadre est cette fois le front de l'Est, contre les russes, à la toute fin. Roman de guerre en phase de débâcle, quand plus rien ne fonctionne, que la hiérarchie est dépassée, que la propagande officielle et la censure du courrier ne suffit plus à faire croire aux mecs qu'ils vont l'emporter. Que chacun essaie de sauver sa peau, tout en ayant tissé avec les compagnons de tranchées des liens si forts que "sauver sa peau", c'est en premier sauver la leur.
Pas de parti pris politique, si ce n'est de montrer combien tout cela est insensé, au fond, appuyé sur les volontés chimériques d'autres hommes, loin, à l'abri.
Aucun temps morts, de petites incursions bienvenues du côté de la mère patrie, des femmes et des civils, des personnages chacun attachants et humains à leur façon, y compris les lâches. Pas de complaisance envers les mochetés de la guerre...
Vraiment une bonne pioche, dans une boite à livres quelque part. Qui me donne envie d'en dénicher d'autres, pour la nostalgie, pour me détendre.