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Le coût de la panne

Beau comme un homme.jpgBeau comme un homme, André Stil

Vu la couleur jaune très marquée de mon exemplaire, exhumé de mon étagères de livres non encore lus ( système de ségrégation adopté lors de mon dernier déménagement. Ne rejoignent la vraie bibliothèque que les livres lus et appréciés. Les autres, enfin, enfin ! Je parviens à présent à m'en défaire. Il pleut des boites à livre et des assos de collecte dans le coin.) Vu la couleur, disais-je, il porte bien sa cinquantaine. J'espère qu'il n'en reste pas tant que ça, qui tombent en poussière à force de m'attendre...

C'est un livre pour les profs, je l'ai senti exactement en ces termes, presque dès le début. Un livre à trainer sur les listes de lecture de lycée. Par conséquent je me suis étonnée de n'avoir jamais entendu le nom de cet auteur et j'ai mené ma petite enquête, il était communiste, journaliste et membre de l'académie Goncourt. Okay. Il est connu ?

Je n'avais pas porté ce regard-là sur un bouquin depuis tellement longtemps, j'avais envie de le caser dans une séquence - mais je n'ai plus la moindre idée des programmes. Quelque chose sur le travail ? Le milieu ouvrier?

Robert est ouvrier dans une fonderie. Un métier dur, épuisant, dans un environnement dangereux, toxique. Toute une vie dans la même usine, jusqu'au jour où Robert est mis à la porte, il n'y a plus de travail. Pour lui, brutalement, la machine s'arrête et tout se grippe. Le récit est celui des jours qui suivent ce cataclysme, des jours qui sonnent faux, à écouter une sirène qui n'est plus pour lui, à chercher un nouveau rythme en dehors de tous repères, le récit du malaise profond de l'homme déclassé. D'autant que sa femme est partie et qu'il se retrouve seul, livré à ses sombres pensées.

Il y a du potentiel scolaire là-dedans - mais ne me demandez pas à quoi ça se mesure. J'ai beaucoup aimé, particulièrement les scènes de travail à l'usine, l'ambiance. Je ne suis pas fan des livres dans lesquels on essaie de rendre le parlé populaire, mais j'ai fini par m'habituer au style.  Belle surprise.

Conclusion, il est moche, mais il descend au salon.

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