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  • Incroyable talon

    chant-achille-miller.JPGLe chant d'Achille, Madeline Miller

    Lectures sur le thème "mythologies", ce trimestre. Voici qui commence très bien, j'ai pris un grand plaisir à découvrir indirectement l’Iliade à travers ce roman jeunesse contemporain. Jamais lu l'Iliade. Mais j'ai presque envie, maintenant, ne serait-ce que pour comparer.

    Le chant d'Achille est en réalité celui de Patrocle, jeune prince peu porté sur les armes et la rivalité virile, qui déçoit son père et finit par être banni. Recueilli à la cour de Pélée, il y tombe amoureux de son fils, le demi-dieu Achille.

    Plus que la tendre histoire d'amour, j'ai apprécié particulièrement deux choses : toute la partie sur le siège de Troie, où les batailles ne sont que la moitié de l'évènement, et surtout, le fond vraiment littéraire, la façon de décrire l'héroïsme, l'omniprésence des dieux et la fatalité.

     

  • Rallumer les Lumières

    belial, couverture, trop semblable éclair, ada palmerTrop semblable à l'éclair, Ada Palmer

    J'ai été successivement et dans l'ordre : effarée et découragée, concentrée, admirative, charmée, intriguée puis malheureusement très déçue, à la limite de me sentir trahie. Et pour finir, je ne sais pas trop, Indulgente ? Sans savoir si c'est mérité.

    Je vis la S.F. comme une éternelle intronisation, il faut chaque fois reprendre à zéro, dans un univers différent, se soumettre à une épreuve préalable, en chier pendant cent pages, sous une pluie de termes sortis du chapeau de l'auteur·e et jamais expliqués, ce ne serait pas du jeu.

    J'ai mis un temps fou à trouver la lumière, alors que je savais, avant de commencer, qu'il y aurait quelque chose dans l'écriture pour taquiner un peu la notion de genre. Pas de iel, mais des "on" neutres, pour masquer les il/ils/elle/elles. C'est hyper troublant, rien n'avait de sens, je n'identifiais pas les interlocuteurs.

    Ensuite, accoutumée aux étranges interpellations du narrateur, sensible à cette société futuriste qui a banni toute source de guerre en abolissant deux grands concepts : la nation et la religion, j'ai commencé à m'attacher aux personnages dont on ne sait jamais s'ils sont hommes ou femmes, à l'univers, à ces ingénieux détails, comme le choix, une fois adulte, des groupes auxquels on souhaite appartenir. Bonne joueuse, j'ai même applaudi quand j'ai été sauvagement déstabilisée dans  mes attentes de lectrice.

    C'était avant que ça parte dans un sens que je n'attendais pas, que je ne souhaitais pas et qui m'a presque gâché le roman, comme si on me rallumait brutalement les lumières alors que je venais de m'installer confortablement dans l'illusion. Ah ah ,

    Je suis donc très partagée, parce que c'est intelligent, didactique, les questions de morale, de politique et de philosophie sont  à mon goût et omniprésentes. Je suis presque certaine de vouloir lire la suite, cette première partie n'a aucune autonomie. J'ai tourné la dernière page sans deviner que ça l'était, une abrupte surprise de plus, et pas sur un suspense insoutenable, non, plutôt "oh, la pile de feuilles est finie, attendez, je vais en chercher une autre et j'écris la suite."