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Perdue de vue

romance italienne, miracles, salvatore basile, folioPetits miracles au bureau des objets trouvés, Salvatore Basile

Le père du jeune Michele est chef de gare dans une petite ville italienne. Un soir que le garçon rentre plus tôt que prévu de l'école, il trouve sa mère valise à la main, prête à monter dans le train. Elle lui dit à bientôt mais ne revient jamais. Des années plus tard, Michele a pris la relève de son père, cloitré dans cette petite gare où il collectionne les objets abandonnés par les voyageurs.

J'étais à deux doigts de crier au Marc Lévy avec ce tendre roman. Même si chacun étalonne à sa guise son niaisomètre personnel, là, on a quand même de quoi faire frémir la plupart des instruments...  Quelques passages sont carrément cuculs, soyons honnêtes. Par exemple ceux sur les associations entre les gens et les couleurs. Et tous ces moments où les amoureux, séparés, perçoivent ce qui arrive à l'autre. J'ai peut-être omis de dire que bien sûr, c'est une rencontre avec une jeune fille toute aussi exubérante que Michele est renfermé, aussi vivante qu'il est empoussiéré, qui va conduire le jeune homme à quitter sa grotte de gare et à explorer le vaste univers (la partie du vaste univers accessible via cette ligne de ce qui ressemble à un TER).

L'histoire est contemporaine, je tiens à le préciser, ça ne saute pas aux yeux. Vieille baraque, métier que je pensais même disparu. Quoi, un mec payé à faire partir un unique train le matin, à le nettoyer le soir au retour et c'est tout ? Et avec logement de fonction ??!  Et puis ces objets oubliés... La mélancolie de Michele au début est si pesante, sa vie semble si figée dans le temps que je me croyais dans les années 60 et quand la nana a dégainé son téléphone portable, j'ai ressenti les effets du jet-lag. A vous de voir si ce paragraphe est un compliment. (Indice : moui ça pourrait bien. C'est bien de parvenir à l'effet souhaité)

Quoiqu'il en soit, il y a aussi trois rebondissements (en gros), et chacun d'entre eux est hyper prévisible. (Indice numéro deux : ce n'est pas un compliment).

Mais étrangement, et comme mon niaisomètre est en panne et que par conséquent aucune sirène stridente déclenchée par les bêtasseries du roman n'est venue me déranger dans ma lecture, j'ai bien aimé. C'était convenable après amputation des ci-dessus désignés passages.

Car ce roman parle avec délicatesse du sentiment d'absence - à défaut d'être une romance torride, ce qui m'aurait bien plu car la nana était énergique, décidée et fantasque tout comme j'aime. Déjà qu'on ne peut pas faire plus d'une scène de premier baiser par roman, si en plus je n'en ai aucun souvenir en fermant le livre, c'est décevant !

Je m'égare. Ce livre traite aussi de l'absence de la mère, bien sûr, et des questions restées ouvertes qui empêchent à jamais de cicatriser, mais aussi de notre propre responsabilité quand tout n'a pas été entrepris pour les refermer. Certaines choses m'ont parlé, comme le recours aux fantômes, invoqués pour converser avec ceux qui nous manquent.    

 

Ce qui nous fait un bilan assez équilibré au final !

 

 

Commentaires

  • Mon niaisomètre étant fonctionnel, je n'étais pas convaincue par le début de la chronique. Mais... quelque chose m'intrigue dans cette histoire. Ce que tu résumes dans le dernier paragraphe. A lire, peut-être, juste pour ça. Peut-être. Mais pas en priorité, clairement, pour toutes les autres raisons !

  • PS : je suis déçue, y a pas de tags. C'est ce que je lis en premier, d'habitude.

  • Boarf tu sais faut pas trop se fier à mes avis. Je suis assez mauvaise pour prévoir ce qui peut plaire à d'autre... d'ailleurs je serre les fesses en attendant ton avis sur Quand souffle le vent du nord. ^^
    Même si je fourbis déjà les arguments pour ma défense.
    J'ai vu pour les tags. J'ai oublié ...

  • Je suis repassée demain, pour les tags. Mais non, toujours rien.
    Comment vont tes fesses ?

  • Euh... curieuse question. On ne me demande pas souvent ^^
    Mais j'avais raison de serrer les fesses non ? Tu t'es bien foutue de moi!
    C'était une autre époque. Je ne suis pas sûre de me réjouir de ne plus pouvoir lire une bluette un peu idiote sans me juger sévèrement. En gros, vieillir, c'est cesser de rêvasser ?

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