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  • Bicheras, bicheras pas?

    haenel,biche oh ma biche,tiens  ferme ta couronne,avec la langue,roman intelligent,lectrice qui y travailleTiens ferme ta couronne, Yannick Haenel

    Tiens, un roman qui a reçu tout plein de prix littéraires, dont le héros est un écrivain, dont le thème est l'écriture et dont le style est - à mon goût - imbuvable.
    Toujours ce petit problème de décalage, voyez, la lutte des classes au-dessus des pages, ce sentiment de ne pas fréquenter les mêmes milieux qui déclenche chez moi un repli agressif, signe de gêne.
     
    Si j'étais du genre à abandonner en cours de lecture, les cinquante premières pages m'auraient suffi. Ce sont les pires. Elles dégoulinent de démonstration intellectuelle. La roue du paon. On en brasse des mots, des concepts, des propos hallucinés peuplés de biches, de daims, de cerfs, de chasses. Le héros, auteur d'un scénario sur Melville qui ne trouve pas de réalisateur, occupe ses journées à regarder de grands films tout en gardant un oeil sur le chien du voisin.
    Je n'ai pas la culture ciné nécessaire pour juger de la pertinence des analyses de différents extraits ni des propos tenus sur le réalisateur Cimino. Je n'avais même jamais entendu ce nom. Même ça, convoquer de grandes figures dans un roman, j'ai trouvé ça un peu m'as-tu-vu. J'étais quand même bien bien bien remontée... Pauvre livre...
     
    Ajoutez que le mec boit pas mal. Même quand son frigo est vide et ses poches de même, il arrive toujours à s'enfiler une vodka. Or, dans les romans, je n'aime l'alcool que pauvre, celui qui noie la misère et la lourdeur de l'existence. Je n'arrive pas à avoir la même compassion pour les soirées en compagnie d'Isabelle Hupert et de beaucoup de champagne. Le type n'est pas fauché pauvre. Il est fauché bohème. Je fais une distinction. Obscure même pour moi, mais une distinction.

    Et puis... miracle, quelque part dans la deuxième moitié du livre, un chien s'est perdu, et mon hostilité aussi. Il y avait un film comme ça, que j'ai vu il y a très longtemps... des lettres anonymes et pour démasquer le corbeau, dans une salle de classe tous les suspects devaient écrire durant des heures, jusqu'à cet état d'hébétude où il ne leur serait plus possible de maquiller leur véritable écriture.

    C'est un peu l'impression que j'ai eue. Que le paon, après une longue parade, avait fini par remballer le matos le temps d'un entracte et d'aller casser la croute. Le texte est devenu un peu plus léger, un peu plus simple.J'ai commencé à aimer de petits passages. Je complèterai demain si j'ai le temps avec des citations, j'ai corné pas mal de pages. Je ne peux pas dire que j'ai adoré, mais j'ai à peu près compris et accepté ce roman. Je me suis sentie réconciliée, à la toute fin. Juste avant d'éteindre la lumière hier soir, physiquement soulagée, comme quand on a enfin mis à plat une dispute et qu'on s'aperçoit que derrière la maladresse, au fond, on pouvait tomber d'accord.

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  • Tu vas où avec ton petit vélo ?*

    ma-reine-jean-baptiste-andrea-folio.jpgMa reine, Jean-Baptiste Andrea

    *Est-ce que cette expression est un régionalisme ? J'espère que non, parce que traduire par "qu'est-ce que tu fais?" c'est en perdre tout le charme.

    Shell et le blouson de la station service de ses parents partent à la guerre. A la télé, ils disent que c'est là qu'on devient un homme. Et Shell en a particulièrement marre d'être traité comme un enfant parce qu'il est un peu différent. Les choses ne se passent pas comme prévu. La guerre, c'est peut-être plus loin qu'il ne pensait et il a oublié ses sandwiches à la maison...

    Histoire d'une émancipation et d'une belle amitié, peut-être un premier amour. Les personnages sont comme j'aime, ils vivent en dehors des passages cloutés. Il n'y a pas matière à de grands développements, c'est un court récit, un récit avec des gentils, un récit "grands espaces", pensif, qui convient assez bien à mon humeur actuelle : peu de mots mais des sentiments. 

     

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