Les morsures de l'ombre, Karine Giébel
On sait où l'on met les pieds avec Giébel : thrillers violents, très très sombres. Celui-ci ne déroge pas à la règle. Je n'ai retrouvé qu'un seul article, celui sur Meurtres pour rédemption, mais je me souviens avoir lu au moins deux autres de ses romans et leur avoir trouvé de solides points communs : Karine Giébel interroge souvent la notion de culpabilité, personne n'est très innocent, chaque fois la souffrance est autant psychologique que physique et elle aime que ça dure un max...
Dans Les morsures de l'ombre, un policier marié qui cède aux charmes d'une jolie jeune femme se retrouve enfermé dans une cage au sous-sol. Le séjour n'est pas à son goût. L'hôtel n'a pas même une étoile, le room-service laisse à désirer et le personnel est un peu lunatique.
Tandis que le monsieur meurt de froid, de faim et se fait torturer tout en jurant qu'il est innocent, le lecteur s'interroge. C'est loin d'être un ange, ce beau gosse qui couche avec tout ce qui passe... Et si quelqu'un avait de bonnes raisons de le chatouiller un peu ?
Conclusion : thriller de bonne qualité quand on est amateur du genre, c'est efficace mais prévisible - encore plus quand on connait Giébel, ça ne peut qu'être pire à chaque fois qu'on tourne une page.
Commentaires
A lire ta chronique, je ne comprenais pas pourquoi il était bien, ce livre, vu que c'était la même chose que les autres Giébel. Les tags m'ont éclairée. L'héroïne un peu tordue est rousse, donc. Tout s'explique.
(Que les rousses qui passeraient par hasard par là ne se sentent pas encouragées, la demoiselle est prise (au risque de finir dans une cage au sous-sol (ceci dit, ça pourrait être fun))).
Groumpf. C'est dans ces moments-là que je comprends comment le Brésil peut voter pour un retour de la dictature! C'est tentant parfois, la censure...
Ne t'en fais pas, je suis pas assez beau gosse pour que les rousses me kidnappent. Je ne sais même pas si elles ont des caves. L'idée semblerait ridicule. Gênante...
De toute façon, ce n'est pas la nana qui fait l'intérêt du roman. Ni le mec d'ailleurs. Ni sa femme qui le cherche, ni les collègues. Les personnages n'ont rien de spécial, ce n'est pas Vargas. Sa spécialité c'est vraiment cette ambiance sombre. ça se dévore. Quand on a une liste à lire aussi longue que la mienne, un bouquin vite lu, c'est ça, le summum du style. A chaque période ses priorités.