Le livre perdu des sortilèges, Deborah Harkness
Avis chrono'
Un roman avec des vampires ET des sorcières ET qui s'aiment ET que j'ai bien aimé. Si avec ça il ne nous tombe pas encore de la grêle au mois de juillet... Pourtant, la fille est une empôtée et le mâle dominant se montre vieux jeu comme pas possible, tout ce que je déteste... et que j'ai aimé! Dommage toutefois qu'après plus de 500 pages il faille encore attendre la suite au prochain volume.
Altercation: Tout commence à l'université. Mais notre héroïne - contrairement à celle de Twilight que je n'ai jamais pu blairer - n'est pas une étudiante boutonneuse, mais une sorte d'enseignante-chercheuse qui n'aura pas le temps d'enseigner, vu qu'en bonne chercheuse elle a trouvé. Qu'a-t-elle trouvé? Un livre. Elle l'a touché, puis refermé et rendu à la bibliothèque, cette gourde qui a malheureusement avec Bella le point commun d'être toujours un peu à côté de la plaque. Mais ce livre est très convoité par les démons, vampires et sorcières qui partagent discrètement notre monde.
Notre héroïne, Diana, rencontre alors le vampire Matthew, ils jouent au chat et à la souris pendant quelques centaines de pages avant de se tomber dans les bras pour une méga love story mais alors, hyper chaste. ça ne couche pas comme ça, le premier soir, les vampires, ça prend son temps. C'est ça de disposer de l'éternité devant soi. Diana a davantage chaud aux fesses, elle n'a qu'une vie de durée normale, elle.
Ah oui, j'ai oublié de dire que Diana est une sorcière refoulée (elle refuse d'utiliser la magie) et que les mariages inter-espèces sont mal vus, que des hordes d'ennemis les poursuivent pour percer le mystère du livre de la bibliothèque et... et je crois que c'est tout pour le début.
Alcoolisation: Ils ne font que picoler dans ce bouquin! Matthew est un grand amateur de vin. Logique puisqu'il les a tous mis en bouteille il y a de cela des décennies ou des siècles. Rien ne nous est épargné des goûts de fleurs, de fruits, de vieux bois, de machins champêtre ou que sais-je encore qu'on peut trouver dans cette boisson fourre-tout. Diana fait oui oui, mais ne sent rien du tout et pour le coup, je ne lui en veux pas.
Acculturation: Figurez-vous que ce livre n'a pas cessé de me faire penser à un coup de coeur de mon adolescence: Le comte de Monte-Christo. Je n'ai pas encore réussi à savoir pourquoi. Mais j'ai ressenti le même plaisir de gamine, la même envie d'aventure, un certain trépignement d'impatience. Objectivement, pourtant, les personnages me déplaisent. La jeune femme, si elle est très cultivée, manque singulièrement de confiance et de compétences. Elle ne fait que se planter, activer sans aucun contrôle ses pouvoirs et râler maigrement contre son dévoué vampire, qui se conduit en odieux macho. C'est que môssieu a des coutumes ancestrales et que celles-ci font de la femme un petit être fragile à protéger... Je crois que j'ai bien aimé cette façon "bit-lit" de revisiter le thème du couple contrarié.
Adoration: J'ai trouvé ce roman so romantic! Ah! Les joies de l'amour naissant, des plaisirs partagés, des chasses au chevreuil en amoureux, où l'animal finit sous les crocs de votre compagnon avant qu'il ne vienne vous embrasser langoureusement, les canines encore humides d'hémoglobine...
Je me suis vraiment fait plaisir, le soir, avant de dormir, en faisant semblant de comprendre pourquoi tout le monde cherche ce livre perdu alors qu'il est à la biblio de l'université depuis le début. En faisant semblant d'être agacée par une petite sotte maladroite et son chevalier servant. J'ai eu envie de bouger, envie d'espace. Les scènes de chasse m'ont fascinée. Un plaisir simple et léger, une écriture convenable. Beaucoup de pages, aucune lassitude. Je lirai donc la suite, un jour. Un jour lointain, aucune urgence.
Je ne peux que recommander ce livre: si moi j'aime, les fans de vampire doivent pleurer, hurler et se rouler par terre.