Circé, Madeline Miller
Une lecture très différente du Chant d'Achille, qui ne m'a pas semblé destinée au même public, même si l'idée de fond est la même : puiser dans la mythologie et moderniser l'approche de certains personnages mineurs, les mettre en valeur en insistant sur leur psychologie.
Il y avait quelque chose de beaucoup plus mature dans celui-ci, Achille était tourné vers l'action et l'extérieur, celui-ci est un roman du domestique et de l'intérieur (mais pas de la passivité!) et par là, on n'en retire pas les mêmes plaisirs. Je me suis sentie dans le cœur de cible en tout cas, femme, mère, la quarantaine...
Circé est un personnage assez torturé, figure de l'exclusion, de la solitude mais d'une pugnacité qui inspire le respect. Ses moments de bonheurs au fil des siècles sont rares, arrachés à un monde hostile où elle peine à trouver sa place, jusqu'à ce qu'enfin elle se révèle à elle-même, bannie sur une île où elle deviendra la sorcière que l'on connait, rencontrera Ulysse etc. Ce qui ne mettra pas fin à ses problèmes. Elle deviendra mère par la suite et on sentira à nouveau sa souffrance et pas seulement au moment d'enfanter.
Le récit est très humain, très réaliste d'un point de vue psychologique, un beau portrait féminin, c'est incontestable. C'était peut être un tout petit poil sombre, si je devais émettre une réserve.