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  • -> Jeu de mot avec cerise

    winterson,cerises,féminisme,espère que vous lisez les citations parce que pénible à recopierLe sexe des cerises, Jeanette Winterson

    "A mon avis, ceux qui ont le plus besoin de changement choisissent souvent de tomber amoureux, puis lèvent les bras au ciel et en rejettent la faute sur le destin."

    Si vous ne savez pas qui est Mrs Winterson... oh bon sang il faut tout faire dans ce blog! 
    Heureusement qu'il y a déjà cet article (mon coup de foudre) et un petit mot sur Les oranges ne sont pas les seuls fruits, forcément de moindre saveur.

    1er constat : Jeanette est une fervente disciple des cinq fruits et légumes par jour.

    2e constat : C'est bien. C'est très bon pour la santé. J'y suis presque je viens de finir une clémentine. Et des haricots verts. 

    Sinon, sinon, sinon... Que dire? Mmh, c'était il y a un mois ce bouquin, je dois pelleter dans ma cervelle boueuse...

    Je le lisais pendant les pauses et ça ne passait pas du tout. Vif sentiment - immédiat, dès 3 ou 4 pages - de rejet, à la limite du dégoût. Sensation désagréable, effet probable du trop grand écart entre ce que j'avais aimé - autobiographie - et ce que je trouvais : une sorte de récit historique tentaculaire, un conte fragmenté situé moitié dans l'Angleterre de Cromwell et moitié dans des endroits fabuleux. Quel fouillis délirant! Même les passages qui devraient être "dans la réalité" débordent d'étranges personnages, comme cette mère géante, adorable monstre qui recueille un garçon, lequel finira par partir en quête d'une danseuse, par croiser des gens qui vivent sans toucher le sol et par rapporter un ananas...

    Je ne garantis en rien la logique de ce déroulement.

    Heureusement, c'est aussi plein de sirènes lesbiennes. Ou était-ce des princesses avec de véritables pieds?

    "Il avait onze frères et nous fûmes toutes mariées, une à chaque frère, et comme on dit, nous vécûmes à tout jamais heureuses. C'est exact, mais pas après de nos époux.
    J'ai toujours aimé nager, et c'est dans des eaux profondes qu'un jour je me suis arrêtée devant une grotte de corail où j'ai vu une sirène peigner sa chevelure. Je suis tombée amoureuse d'elle instantanément, et au bout de quelques mois de rendez-vous secrets, époque où mon mari se plaignait sans cesse que j'empestais le poisson, je me suis sauvée et mise en ménage avec ma belle dans une félicité parfaite et pleine de sel".

    Les deux en fait, je n'ai pas si mauvaise mémoire!

    Et j'suis un peu têtue, un peu, un tout petit peu obstinée. Parfois. Donc je me suis focalisée sur les thèmes communs avec les précédentes oeuvres. Maternité et adoption. Evasion par l'imagination. Corbeille de fruits. Homosexualité. Une fois retrouvés mes petits, je suis un peu sortie de mon rejet primaire. Mais ça  reste une expérience quelque peu ... irritante. Comme d'être vigoureusement séchée à la plage à l'aide d'une serviette pleine de sable.

    Et malgré tout, allez comprendre, je l'aime. Elle me plaît beaucoup.

     

    Jeu bonus: Je suis en panne de titre d'article. Vous avez toutes les clés en main, proposez !

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  • ô temps, ô humeur

    couv57071912.jpgL'horloge du temps, Jeanette Winterson

    On ne peut être déçu que par ce·ux qu'on aime, petite Jeanne, je suis donc certaine de revenir vers toi dès le prochain roman mais quand même, il faudrait qu'on explicite certaines de mes attentes. Comprendre quelque chose, par exemple, savoir où tu m'emmènes ? C'était, d'après ce que j'avais lu, un roman jeunesse. Que voulais-tu que je fasse de cette satanée horloge, ça restera un mystère... On passe d'un lieu à l'autre, d'une temporalité à l'autre, c'est pire que Mulholland drive et d'une lenteur à mourir d'ennui. J'ai sous les yeux une héroïne orpheline en quête d'un objet qui contrôle le temps, quelques méchants très classiques et pourtant rien qui ne s'enchaîne avec fluidité. Est-ce que j'ai juste trente ans de trop ? Est-ce que c'était conceptuel ? Expérimental ? Quelque chose n'a pas fonctionné...

    couv41715921.jpgFrankissstein, Jeanette Winterson

    ... et ça a continué de travers quelques semaines plus tard avec Frankissstein, qui n'avait à mes yeux rien du charme de la Faille du temps. Même impression d'avoir en main tous les ingrédients, de bons ingrédients (intelligence artificielle, personnage transgenre, questions éthiques sur les robots sexuels, cryogénie et réflexion sur la mort) le tout sur fond d'une autre œuvre littéraire comme tu sais si bien le faire (Frankenstein cette fois-ci) et de ne tirer de la mixture qu'une pâtée pour chat. Le pire étant encore de me demander si j'étais une lectrice mal lunée ou si vraiment, c'étaient là deux ratés. Et puisque j'ai fait le tour de tout ce qui est publié et qui m'intéresse, plus qu'à attendre une éternité la prochaine parution. 

     

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  • Fait d'hiver

    faille-temps, winterson, shakespeare, hogarth , reecritureLa faille du temps, Jeannette Winterson

    Quand en 2016, à l'occasion du 400e anniversaire de la mort de Shakespeare, la maison d'édition Hogarth frappe aux portes de grand·es auteur·es contemporain·es comme Jo Nesbo, Margaret Atwood, Gillian Flynn ou Tracy Chevalier, pour leur demander une réécriture des plus célèbres pièces du dramaturge, comme je suis heureuse que Winterson ait été sollicitée !

    Elle s'attaque ici au Conte d'hiver, que je n'ai jamais lu (ce sera bientôt réparé) mais c'est sans importance, le roman s'ouvre sur un récap' de l'histoire originale : un roi, sa femme, son meilleur ami, une poussée de jalousie délirante, qui convainc le roi que son bébé n'est pas de lui mais de son meilleur ami, l'exil de l'enfant etc.

    Puis nous voici de nos jours, entre Paris Londres et les Etats-Unis. Le roi est devenu un riche type mégalo, dévoré de jalousie, une jalousie un poil plus alambiquée que dans la version originale puisqu'il a eu, plus jeune, lui-même une liaison non assumée avec son meilleur ami. Une liaison qui empoisonne sans bruit le récit, à petites touches. Il cherche à se débarrasser du bébé, qui disparaîtra de la scène, pour réapparaître plus tard, élevée par un père américain. Le temps a à faire dans ce récit, tantôt en course, tantôt suspendu. Ce personnage était taillé pour Winterson, elle-même enfant abandonnée, avant d'être adoptée.

    Ce roman est bien moins LGBT que les autres de Winterson et ça ne m'a pas manqué, d'ailleurs, car c'est un vrai petit bijou, ce mélange de poésie qui m'a parfois perdue, de réalisme, de conte, de rire, de satire de la société, de péripéties rocambolesques, de personnages burlesques et de mise à nu des coeurs. Belle écriture, comme toujours. J'adore cette autrice.

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  • Stabat Mater

    pourquoi-heureux-normal-winterson.jpgPourquoi être heureux quand on peut être normal? Jeanette Winterson

    Avis chrono'

    Un livre à placer parmi les grands crus de l'année 2013. Arf!! Je ne sais pas quoi dire pour ne pas faire fuir ceux qui (comme moi en fait) partent en courant lorsqu'ils entendent "autobiographie". C'en est une, mais plus encore que l'extraordinaire portrait de la mère odieuse, ce qui retient l'attention - et l'émotion - du lecteur, c'est l'humour et l'intelligence éblouissante de Jeanette Winterson. A lire de toute urgence.


    "Au début, j'aimais Dieu, bien sûr, et Dieu m'aimait. Ce qui n'était pas rien. J'aimais aussi les animaux et la nature.
    Et la poésie. Le problème, c'était les gens. Comment aimer une autre personne? Comment s'assurer qu'une autre personne vous aime?
    Je n'en avais aucune idée. J'ai pensé que l'amour était la perte. Pourquoi l'amour se mesure-t-il à l'étendue de la perte?"

    Après J.K. Rowling dont j'admirais tout récemment la capacité à transmettre une opinion et à nous donner l'envie d'agir, ce qui fait d'elle une femme avec laquelle j'aimerais ardemment débattre - français only, sorry - me voici à nouveau en train de fondre d'admiration pour une femme anglo-saxonne après la lecture de son livre. Il m'est arrivé de lire sur certains blogs que quelques-uns s'autorisent parfois à rêver une rencontre avec leurs personnages favoris. On dirait bien que je préfère les auteur/e/s! J'aime à croire que c'est l'effet de mon esprit rationnel, mais à bien y réfléchir, mes chances de prendre le thé dans mon jardin avec Jeanette Winterson ou avec le Choixpeau magique de Poudlard sont identiques - et nulles.

    Jeanette Winterson est une figure relativement célèbre de la littérature anglaise. Elle est l'auteure d'un roman, Les oranges ne sont pas les seuls fruits, qui a donné lieu à une adaptation par la BBC. Je n'ai ni lu l'un, ni vu l'autre, mais le roman est dans ma bibliothèque depuis des mois sinon des années. En effet, J. Winterson est un nom qui circule à la fois dans les milieux lesbiens et féministes et ma best friend anglophile m'a offert son livre en français quand elle se l'est procuré en anglais.

    J'allais dire "bref", parce que j'aime bien "bref", mais en fait non, j'ai tout mon temps, il n'est même pas 2h du mat'. Cette même amie m'envoie début août le lien d'une vidéo dans laquelle Jeanette Winterson parle de son livre, puis lit des extraits. C'est tout en anglais, of course, et sans sous-titres. ça dure 1h. J'écoute tout, je ne comprends presque rien, mais je suis subjuguée par cette petite femme, son charisme, son charme, son humour que je perçois laborieusement par bribes. J'aime sa voix, son sourire, sa façon d'accélérer un peu le débit quand elle plaisante. Et j'aime ce qu'elle dit du lien entre la littérature et la vie.

    Suivez mes traces, disciples, et commencez par écouter au moins quelques minutes de cette performance. Même si vous ne comprenez pas tout, tout est dans le regard, le sourire et surtout, la voix. Impossible de résister à cette espièglerie!

    ...

    jeanette-winterson.jpgJ'espère que vous avez fait la pause règlementaire Winterson!! Bon, je continue. Je discute de la vidéo avec ma copine, qui me parle longuement du livre. Et puis c'est tout, jusqu'en septembre, où elle me l'offre pour mon anniversaire. En français, ouf! Lu en octobre, ce qui est un odieux passe-droit vis à vis des autres romans de ma P.A.L. ça rouspète encore dans les étagères.

    J'en viens quand même au récit. Ce n'est pas pour votre confort, c'est pour le mien, on m'intime fermement de venir me coucher il est tard.

    Il s'agit donc d'une autobiographie. L'enfance occupe une large part et la figure dominante est celle de la mère. Milieu ouvrier, nord de l'Angleterre, je vais y revenir. Jeanette est une enfant adoptée. Très tôt, elle nous explique que chaque fois qu'elle décevait sa mère, qu'elle faisait une petite bêtise d'enfant, celle-ci lui disait âprement qu'ils s'étaient trompés de berceau, qu'ils auraient dû prendre Paul, le garçon à côté. Cette anecdote n'est que la première d'une longue suite de maltraitances psychologiques, bien plus féroces que la violence physique, que l'enfermement dans la cave, que les nuits passées sur le pas de la porte de la maison.

    Je commence l'énumération de ce qui m'a plu dans ce récit: son enfance, ce portrait de sa mère. Fabuleux. Horrible mais raconté avec talent et beaucoup beaucoup de dérision.

    J'ai encore plus aimé le regard qu'elle porte sur les évènements, très pointu. Sa façon de chercher à comprendre ce qui a influencé, et en quoi, sa vie d'adulte, son caractère.

    Au passage, elle décrit avec finesse le milieu social dont elle est issue. J'ai été particulièrement frappée de certaines remarques concernant la fréquentation orale des textes religieux comme porte d'entrée dans la littérature. Ses parents sont des évangélistes, des fanatiques. Je ne vous raconte pas comment réagit une mère qui n'est déjà pas aimante quand sa fille déclare qu'elle est lesbienne. Cette mère est un monstre, mais il y a indubitablement une forme d'amour dans la manière qu'a Jeanette de nous la décrire. A tout le moins, une grande compréhension de cette malheureuse femme.

    J'ai adoré ensuite la façon dont elle a grandi à travers toutes ces épreuves, l'évolution de ses sentiments vis-à-vis de l'adoption. C'est un texte très riche, parfois limite bordélique. Elle aime ces formes littéraires qui sortent de l'ordinaire, elle le dit. Je suis amoureuse de cette écriture. J'ai de la chance en ce moment, dans ma boulimie de lectures, je tombe sur de nombreuses pépites.

    Il est très difficile à décrire, en fait, ce livre. Je le trouve passionnant, mais bien sûr, c'est normal car il touche à beaucoup de sujets qui m'interpellent.

    Pourquoi être heureux quand on peut être normal? C'est la mère, qui pose la question en ces termes. Elle fait un titre parfait, vous ne trouvez-pas? A-t-elle vraiment prononcé ces mots, du fond de sa colère et de son incompréhension? Une femme qui s'est refusé une vie et qui est terrifiée qu'une autre, sa fille, ose préférer le bonheur.

    "Les mots sont la part du silence qui peut être exprimée."

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  • Semaine à lire

    Semaine à lire

    Le bilan est tardif mais promis je n'ai pas triché, je suis revenue dès le dimanche à mon rythme de tortue ! Pour cette semaine à lire, j'ai fait l'effort de m'attaquer à 4 romans, sur 5 prévus, en laissant de côté le Robert Merle. S'il me restait encore un peu de temps, j'avais épuisé ma motivation.

    Brièvement, mes quatre commentaires :

     

    foutez la paix aux meres bordel, Winterson mon enchanteresse, etc. Casus Belli, A. Bragance : Sombre histoire d'une famille murée dans l'incompréhension mutuelle.

    Une petite fille met par jalousie son petit frère bébé dans une poubelle. Je ne me risque pas à juger de la gravité de cet acte - lancez-vous d'abord - mais on comprend que le refus des parents (de la mère seule?) de réagir, de punir, de parler que sais-je, entrave l'enfant, puis l'adolescente, puis l'adulte.

    J'ai oublié ce que j'en pensais sur le moment... Grand dommage. Le thème est passionnant. D'un côté, il y a la question des fautes morales que l'on porte ou que l'on croit porter - le syndrome de Stockholm s'applique pas mal à nos auto-prises d'otage psychologiques et il est rare de chercher activement à s'en débarrasser. De l'autre, tout ce qui concerne la famille, la jalousie au sein des fratries, le jugement porté par le parent sur l'enfant et ce qu'il en laisse transparaître même sans le vouloir, et  l'impact de la parole ou de son absence. Si je n'ai pas été emballée par l'écriture, très froide, glaçante même, alors qu'il est principalement question d'émotions, j'ai apprécié de me sentir contrainte à prendre position, ce que je fais ainsi :

    De petites choses peuvent ébranler durablement - et négativement - un enfant et le suivre pour le reste de sa vie. 
    J'attends qu'on me trouve un.e adulte qui rien de ce genre à raconter, le/la bienheureux/se !

     

    foutez la paix aux meres bordel, Winterson mon enchanteresse, etc. Tu ne m'échapperas pas, Lisa Gardner :   Fusillade dans une école, l'ado retrouvé sur place les armes aux poings est le fils du chef de la police locale et quasi le filleul de celle qui va mener l'enquête.

     J'ai déjà  complètement oublié ce thriller et pourtant, je l'ai dévoré il y a moins d'un mois! C'est une auteure que je tiens pour une valeur sûre depuis "la maison d'à côté". Idéal pour passer un bon moment et ensuite... tourner la page.

     

     

    passion winterson couverture pocheLa passion, Jeannette Winterson :  (soupir de bonheur)

    Enfin, je pardonne à Winterson d'avoir écrit autre chose que son récit autobiographique Pourquoi être heureux quand on peut être normal  ! (Cf. les 3 articles qui concernent cette auteure)
    Le sexe des cerises m'était resté en travers de la gorge m'avait rebutée. Le délire bordélique mi-historique mi conte n'était pas à mon goût - spéciale dédicace à la police des "c'est pas bon".

    Comme en cuisine, tout doit tenir à l'équilibre des ingrédients car la passion est à la fois un récit historique, sur fond de campagne napoléonienne et d'ode à la Venise du XIXe, et un texte qui flirte avec le réel, parsemé d'étrangeté : cœur fait prisonnier, homme doté d'un œil perçant capable de voir de l'autre côté de la Manche, gondoliers aux pieds palmés... Usage moderne et original du fantastique ? Quoi qu'il en soit, écriture unique, envoûtante, de celles qui me font chavirer.

    On y trouvera des soldats emplis de poésie, une femme androgyne qui en aime une autre, et cette question : que faire de la passion, quand elle commence à demander plus qu'on ne sait pouvoir lui donner ?

    "Je vous raconte des histoires. Faites-moi confiance."

     

    foutez la paix aux meres bordel, Winterson mon enchanteresse, etc. La nostalgie heureuse, Amélie Nothomb : (soupir navré)

    C'est Nothomb. On publie tout ce qu'elle a dans la tête, tout ce qui se passe dans sa vie et même son récit du tournage au Japon d'un documentaire sur sa propre personne ... Ok il y a un peu plus dans le livre. Pas beaucoup. Quand j'ouvre un Nothomb j'ai 65% de chance de tomber sur ... ça.  Et le reste de me régaler.

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